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Forêt Congolaise : La révision des titres forestiers enfin terminée, mais les défis demeurent

Publié le 20 janvier 2009 par Greenpeacefrance

Greenpeace invite le gouvernement à agir rapidement pour appliquer les décisions prises et protéger ce qui reste des forêts congolaises
Le gouvernement a publié hier les résultats finaux de la révision de la légalité des titres forestiers, lancée à l’initiative de la Banque mondiale en 2005. Il apparaît ainsi que 65 permis, couvrant presque 10 millions d’hectares, pourront être convertis en concessions à long terme, et ce en contradiction avec l’avis du groupe technique de travail du gouvernement, qui avait recommandé une réduction à 4,4 millions d’hectares en juillet 2008. L’annonce d’aujourd’hui fait suite à une série de recours de la part de certaines compagnies forestières dont les contrats risquaient l’annulation: 19 des 87 recours ont abouti.

« Il est encourageant que le gouvernement n’ait pas entièrement cédé à la pression de l’industrie forestière. L’annulation effective des titres forestiers qui n’ont pas été approuvés doit maintenant être mise en œuvre. Nous espérons que le gouvernement s’engage résolument à protéger nos forêts et à mettre en œuvre un plan de zonage participatif du territoire national, qui intègre véritablement les préoccupations du peuple congolais », commente René Ngongo, conseiller politique pour Greenpeace Afrique.
La fin du processus de révision de la légalité des titres ouvre la voie à la recherche d’alternatives à l’exploitation forestière industrielle. Toutefois, le gouvernement devra rester ferme et ne pas céder aux manœuvres dilatoires de l’industrie forestière, qui prend prétexte de la crise financière internationale actuelle pour tenter d’échapper au paiement des taxes en RDC et anéantir ainsi tous les efforts consentis pour l’assainissement du secteur forestier.

Greenpeace souligne cependant l’importance des défis qui restent à relever, particulièrement en ce qui concerne la faible gouvernance et le manque de contrôle du secteur forestier en RDC. « Comment le gouvernement compte-t-il faire appliquer ces annulations? Comment va-t-il contrôler les titres qui viennent d’être légalisés? » poursuit René Ngongo.

Le processus de révision de la légalité des titres a fait l’objet de nombreuses critiques et l’Observateur Indépendant, mandaté par le gouvernement à la demande de la Banque Mondiale, a établi que des critères légaux aussi fondamentaux que celui du respect des limites des titres n’ont pas été vérifiés. Le moratoire décrété en 2002 sur les nouveaux titres forestiers a été massivement violé et le nouveau Code forestier mis en place la même année n’est toujours pas appliqué. Des compagnies forestières internationales comme le groupe suisse Danzer ou le groupe Nordsüdtimber, domicilié au Liechtenstein, ont obtenu la validation in fine de centaines de milliers d’hectares de forêts au prétexte d’une réorganisation et d’une relocalisation d’anciens titres forestiers.

Greenpeace demande au gouvernement congolais le maintien du moratoire sur l’attribution de nouveaux titres forestiers tant qu’un plan de zonage participatif du territoire national et une gouvernance forestière satisfaisante n’auront pas été mis en place.

Les communautés forestières sont en colère parce que des arbres magnifiques sont extraits de leurs forêts et parce que l’industrie ne laisse que destruction derrière elle. Les Africains paieront le plus lourd tribut aux changements climatiques. Le gouvernement doit sauvegarder les forêts du Congo, non seulement pour leur rôle dans la stabilisation du climat, mais avant tout dans l’intérêt des Congolais qui en dépendent, et qui souffrent de leur pillage continu.


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