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une vie étrange.

Publié le 22 novembre 2008 par Eno

Une vie étrange. Singulière mais banale, comme toute les autres. Une vie ou tout ce qui me passe par la tête sonne creux à un moment ou à un autre. Une vie plongée dans un monde qu’elle ne parvient pas à faire sien. Un monde dans lequel vivre devient une épreuve ou un droit. Un monde immense, pourtant, et moi si petit : mais tout ce monde se réduit sous le coups de notre modernité morbide, les espaces sont devenus enclos, et nos merveilles différences se sont érigés clôtures… Une vie étrange, par un corps étrange, parmi d’autres corps aux vies étranges, dans un monde à l’agonie sur plusieurs fronts. Et ce monde qui trépigne de nos convulsions, et nos vies qui vibrent aux fréquences infernales de nos corps convulsés, et moi, moi qui pigne de tout ces tremblements… La vie étrange, d’une époque à posteriori, des peuples qui n’en sont plus mais qui continuent de subir les subtiles tyrannies en ce nom de peuple, des nations ou tout circule librement à l’exception des hommes, et des ruelles étroites qui sillonnent le béton hurlant enferré de ces allées noires où vrombissent en cœur les futurs carcasses de notre monde-en-décharge. Un flot de sensations diverses et dont le tout reste étrange, et la plupart du temps oppressant. Un tumulte d’idées qui n’en sont pas encore, s’entrechoquent et s’enfouissent avant d’avoir été, et qui la plupart du temps me plongent dans l’abyme de la débilité méditative. Et moi, je m’encrasse. Des images volent, les miennes, et me hante lorsqu’elles sont images de moi. La mélancolie du narcissique, me dira-t-on ? Objecterais-je qu’il y a névrose a catégoriser promptement les individus par leurs zones obscures, qu’il y a là insatisfaction de ne pouvoir se situer ?
Il est tout aussi étrange que je sois incapable de dire quoique ce soit de concret sur ma vie. Capharnaüm et labyrinthe, voila les deux premiers mots qui me viennent. Les suivants ne me viennent pas sans efforts. S’agirait il de cracher, toujours, ne puis je parler de mes plaisirs ? Entretient narcissique de ma mélancolie ? Encore !? Et puis quoi, qu’y aurait il de sérieux à rendre compte des joies sur lesquelles flotte toujours l’embarcation piteuse de ses tempêtes ? Que sont elles, ces douces qui m’abreuvent du nectar de vie, que sont ces courants chauds, qui sont mes compagnons d’infortunes ? Quelques-uns, toujours plus ou moins loin, et desquels toujours je ne tiens qu’à un fil, et elle, présence parfois absente, là, proche et bras presque toujours ouverts, elle qui lie ma folie, contrasté à la sienne, à nos élans canailles ou taquins, et qui fait socle, et qui fait poutre, sans pourtant faire horizon ni clôture, elle qui sourie, rie, lorsqu’elle ne s’avachie pas, qui m’aime, je crois, et qui me porte par-dessus le reste. Mais il n’y a pas que d’autre corps vivants qui m’anime, et je loue aussi ces morts qui ont donné à voir leur génie… Oui, certes, je survie. Et alors ?
La grisaille du quotidien, dit on ? Ce n’est pas ma vie qui est triste : c’est ce qui m’entoure, c’est ce monde qui rend noirâtres nos cycles absurdes. Mais ce n’est pas seulement ce monde qui m’attriste, mon corps tout entier pleure certain soirs, et ce n’est certainement pas parce-que les systèmes sont absurdes : c’est bien de nos vies qu’il s’agit, en dehors de tout nos mondes sociaux, c’est bien nos existences qui empestent la moisissure d’un parasite ayant presque achevé son ouvrage suicidaire de destruction. Allez, si je suis plus sérieux, je me contenterait de dire qu’il y a quelque chose de profondément pourri dans ma vie. Et mon existence semble se traîner parmi les débris d’une conscience acharné à la rétrospection.
- Si J’ai honte de ce que j’écris, que penser de ma persévérance ? -

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