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ReGenesis - 3.11 - Adrift

Publié le 16 août 2007 par Heather

Cet épisode confirme la tendance de la saison de développer de multiples petites storylines sur quelques épisodes qui sont assez vite réglées. Même si le suspense général en souffre un peu, cela permet de s'intéresser aux personnages en les plaçant dans diverses situations où on apprend à mieux les connaître.

Première indication du choix des scénaristes, l'intrigue de la grossesse de Molly est rapidement expédiée. En effet, après la conférence de presse surprenante à la fin de l'épisode précédent, où Molly incarnait soudain l'image d'une deuxième "Vierge Marie", on aurait pu penser que les scénaristes s'intéresseraient à sa grossesse à risque. Il n'en est rien puisque le frère de Wes l'appelle en début d'épisode pour lui apprendre que Molly a perdu le bébé. C'est sans doute ce qu'il pouvait arriver de mieux pour elle, assurent tous les scientifiques, mais l'adolescente n'en demeure pas moins très secouée.

En réalité, la clôture de cette storyline va permettre d'enchaîner avec la résolution d'une seconde enquête en suspens : les excès d'agressivité soudain des ours, puis plus récemment d'un client dans un restaurant. Rachel a isolé des champignons, pensant à leurs vertus hallucinogènes. Or, ces derniers se trouvaient exposés dans la pièce dans laquelle Wes s'arrête pour avoir un peu d'intimité lors de l'appel de son frère. C'est donc une expérience grandeur nature, plus que violente qui en résulte. A peine retourné dans son bureau, il est saisi d'une crise de démence, cassant toutes les vitres et mettant la pièce sens dessus-dessous. Le problème ici est que le téléspectateur fait immédiatement un rapprochement évident, tandis qu'il y a un léger flottement sur les causes de cette attaque au sein des scientifiques. Certes, seul le docteur à l'hôpital, ne connaissant pas Wes, envisage sérieusement l'hypothèse d'un effet secondaire d'une absorption de drogue, mais le rapport n'est pas immédiatement fait avec les champignons ou le cas étudié par Rachel. Il faut attendre que Wes, Rachel et David rassemblent chacun leurs infos pour que Wes mentionne sa présence dans la fameuse chambre. Cette storyline, initiée de façon très lourde avec le fils de Rachel, se conclue finalement sur un ton bien plus léger, avec les dangers du travail en laboratoire mais surtout les plaisanteries de Wes sur la drogue au travail...

Une deuxième intrigue scientifique est alors initiée dans l'épisode. Elle reprend des thèmes qui dans d'autres fictions offriraient un cadre parfait de film d'horreur : un bâteau infecté arrivé à quai, avec un seul survivant à son bord qui s'était caché pendant que son équipage devenait fou. Des excès de fièvre, de fortes démangeaisons les ont amené à s'arracher la peau avant de mourir. Il manque même une partie de l'équipage qui a disparu, puisque les cadavres de tous les marins ne sont pas retrouvés. Le principal problème auquel se heurte rapidement le NorBac dans sa recherche d'identification de la maladie est le trajet supposé suivi par le bâteau. Il clame venir de Turquie. Or, tous les indices que les scientifiques rassemblent, sur la maladie comme sur la cargaison, les ramènent en Afrique, au Congo pour être exact. Il s'avère que le bâteau était en réalité un navire de contrebande. Malheureusement, dans le même temps, un camionneur meurt de la même maladie. Carlos lui-même contracte le début des symptômes. Des cloques apparaissent sur son dos ; en les ouvrant, Rachel extrait des sortes de larves assez rebutantes. De quoi donner des visions cauchemardesques au téléspectateur.

Mais la storyline la plus poignante de l'épisode, qui capte le plus l'attention du téléspectateur, est sans conteste celle de Bob. Parce qu'il s'agit d'un personnage attachant, parce que l'inquiétude et l'émotion apparaissent ici bien réelles. Ce n'est pas juste un cas scientifique en passant, c'est Bob... et ses troubles de la vue. David l'a convaincu -ou du moins l'a aidé à se décider en ce sens- de tenter l'expérience scientifique pour retrouver une vue complète. Mais si l'opération échoue, il perdra la vue pour l'oeil touché. L'épisode nous offre notamment de belles scènes d'amitié entre Bob et David, notamment le récit de leur première rencontre et comment David a pu l'embaucher dans son laboratoire. Malheureusement, la chirurgie ne parvient pas au résultat espéré : le nerf optique n'a pas suffisamment poussé. Bob se retrouve alors avec seulement 25% de vision à un seul oeil, quasiment aveugle. Le téléspectateur s'inquiète ; comme toujours, Bob sait parfaitement faire passer ses émotions à l'écran. Évidemment, David ne baisse pas les bras. Le temps de constater que sa cote de popularité est toujours négative au sein de la communauté scientifique, il décide de trouver une solution par lui-même. Le réalisateur a modernisé la retranscription de ces séances de brain-storming. Dommage qu'ils ne comprennent pas que cela n'apporte rien de plus. Finalement, avec Carlos, ils arrivent à une hypothèse qui pourrait fonctionner et a en plus le mérite scénaristique de rappeler le sort d'Owen en début de saison, en lui donnant en plus un certain sens : que cela ne lui soit pas arrivé pour rien, le virus était trop agressif, il faudra corriger cela pour Bob.

Bilan : Les cas scientifiques passent, cependant ce sont plus les relations entre les personnages et l'aspect humain qui ressortent. Un épisode qui marque surtout pour le traitement de la storyline de Bob. J'ai bien aimé cet épisode, mais mon rapport à la série a évolué, je pense. Ce n'est plus tant le suspense et la tension des cas scientifiques qui vous font revenir, mais ces personnages attachants que l'on apprend à mieux connaître. Déjà perceptible dans la saison 2, la saison 3 continue sur cette voie. Mais c'est toujours très efficace et agréable à suivre, même si ce n'est plus le ReGenesis des débuts.


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