Magazine Santé

Pourquoi court-on ?

Publié le 15 novembre 2008 par Jespada

Avez-vous l'impression que votre quotidien n'est qu'une course contre le temps ? Attendez-vous avec impatience les vacances (2 à 3 semaines à la fois par an, quelques jours fériés ou même la fin de semaine : TGIF = Thanks God Is Friday) pour prendre enfin un break bien mérité ?

Si oui, cet article peut vous intéresser. Si non, les autres articles de ce blog pourront toujours vous aider à comprendre pourquoi le bien-être ressemble parfois à une savonnette sous la douche : si tu ne la tiens pas bien, elle a tendance à t'échapper !

"Avant, on marchait d'un pas décidé car on savait où on allait. Aujourd'hui, on court sans savoir où on va!" (un berger provençal). Quelle belle réflexion de la part de ce berger "terre à terre" ! Et c'est vrai que la question mérite réflexion : pourquoi court-on ?

En principe, à moins d'être un sportif à l'entraînement ou en compétition, on court parce que nous n'avons pas assez de 24 heures pour faire ce que nous DEVONS faire, et j'insiste lourdement sur le DEVOIR FAIRE. Après tout, que devons-nous tant faire que ça ? Qu'est-ce qui est si important au quotidien qui mérite de sacrifier au moins 80% de notre temps éveillé à courir et en espérant que les 20% restant soient suffisants pour nous ressourcer et pour pouvoir continuer notre course folle ?

Si nous DEVONS faire autant de choses qu'une journée ne suffit pas, c'est que ces choses doivent être d'une importance telle que notre survie en dépend, sinon pourquoi une telle agitation 80% du temps ? Bon, d'accord, j'y vais un peu fort en parlant de survie, mais alors si notre survie n'est pas en jeu, c'est au moins parce que la réalisation obligatoire de toutes ces choses, au moment présent, va nous éviter de gros problèmes dans un futur plus ou moins proche. La question s'impose alors : quels sont ces si gros problèmes que l'on souhaite tant éviter en courant tous les jours ? De quoi avons-nous tant peur ?

En y réfléchissant bien, mais alors vraiment très bien, notre plus grosse crainte est de souffrir. Nous cherchons toujours à éviter les situations qui nous ferons souffrir. Nous cherchons à éviter les situations qui empêcheront notre accès aux biens de base (et de luxe pour certains) ou qui entraîneront la désapprobation (rejet) des autres. En d'autres termes, nous avons peur de faire face au manque : de nourriture, d'eau, de chaleur, de différents biens de consommation que nous chérissons et d'amour (au sens très large du mot).

Ainsi, si nous courons dans notre vie professionnelle ou personnelle, c'est parce que nous avons peur que nos performances professionnelles, ou personnelles, ne répondent pas aux standards professionnels, ou sociaux, et entraînent automatiquement notre mise à l'écart par désapprobation de nos supérieurs, de nos clients, de nos proches, voir même de personnes que nous connaissons peu ou pas. En somme, nous avons peur des réactions négatives des autres, alors on veut leur en mettre plein la vue, on veut montrer qu'on est bon, qu'on est à la hauteur de toutes les situations dans lesquelles nous nous sommes mises. Ainsi, nous avons tout simplement peur de ne pas être de bons parents, de bons employés, de bons citoyens, de bons propriétaires, de bons locataires, de bons voisins, de bons amis, de bons enfants, de bonnes conjointes, de bons commerçants, de bons patrons, de bons entrepreneurs, de bons consommateurs, de bons artistes, ... bref peur de ne pas répondre aux standards prescrits, mais non écrits.

Nous nous sommes tellement rendus loin dans la société de consommation que nous nous prenons nous-mêmes pour de simples produits avec la peur de ne pas passer les différents tests de qualité et donc d'être rejetés du lot de production.

Et bien, bonne nouvelle, nous ne sommes pas des produits de consommation ! Alors la solution viendrait-elle d'une simple prise de conscience collective ?

Absolument, mais pas si simple que ça !

En effet, tout le monde croyant être un produit considère l'autre comme un produit, la boucle est ainsi bouclée, mais dans le mauvais sens ! Ah, j'entends votre stupéfaction : " Mais voyons donc, je ne me considère pas comme un produit au service des autres !". Et bien, posez-vous la question : pourquoi ne pas faire tout ce que vous avez envie de faire ? Pourquoi, par exemple, courrez-vous pour arrivez à l'heure à une rencontre ? Avez-vous hâte de rencontrer les autres personnes (vous en avez envie, c'est votre propre besoin qui vous fait agir ainsi) ou avez-vous peur que ces personnes n'apprécient pas votre retard (vous avez peur de leur réaction, vous avez peur de ne pas répondre à leur besoin) ? Vous voyez où je veux en venir...

La prise de conscience que nous ne sommes pas des produits au service des autres nous entraîne obligatoirement vers un abandon des attentes envers les autres par une meilleure compréhension de leur volonté de répondre d'abord à leur propre besoin. Il faut quand même se rendre à l'évidence qu'il nous sera toujours plus facile d'être à la hauteur de nos propres besoins, mais il sera toujours très difficile, même en courant, d'être à la hauteur des besoins des autres. Finalement, c'est d'aimer et de respecter les autres, que de ne pas avoir d'attentes envers eux, car ne pas avoir d'attentes signifie que nous comprenons qu'ils cherchent d'abord à satisfaire leurs besoins plutôt que les nôtres, n'y-a-t-il pas plus belle preuve d'amour ?

Et, c'est bien connu : " Quand les Hommes vivront d'amour, il n'y aura plus de misère ". Pas de misère = pas de problème en vue = plus besoin de courir !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jespada Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine