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Désillusion 2.0 : le web nous appartient-il encore? (1)

Publié le 26 janvier 2009 par Jérémy Dumont

Vadim Bernard

Source image : Tensions de Vadim Bernard Hors-série “Nature morte” d’Incident

“On vous a dit qu’une nouvelle démocratie de la communication possible…” Artank entame une série de billets sur le sujet. Déclaration d’un collectif d’artistes Les liens invisibles sur leur site A fake is a fake qui questionne “la grande Illusion” de la démocratisation du Web 2.0…

Desillusion 2.0 : le web nous appartient-il encore ?

Communautés virtuelles, intelligence collective, participation” : les concepts généreux et usages innovants du Web deviennent les outils privilégiés des stratégies marketing. L’invasion des applications nous entraîne dans une course sans fin. Nos contenus se trouvent chaque jour davantage captés par des plateformes qui offrent des services devenus - presque - incontournales. La monétisation et le rang sont devenus des objectifs…légitimes. Depuis quelques mois on peut détecter un murmure désabusé venant des blogueurs les plus précoces et les plus assidus. Le web nous appartient-il encore?

Les blogueurs sont fatigués

« On vous a dit a dit qu’une nouvelle démocratie de la communication était possible » …Sous le titre imaginaire Les liens invisibles les artistes nous proposent, en utilisant un détournement des templates et des thèmes de Word Press, d’imaginer une série des “faux” tels que la Maison blanche , une forme ironique de protestation contre la standardisation des sites formatés. Sous le titre « Le web 2 est au fond du trou » 20Minutes en date du lundi 25 août 2008 traque cette désillusion en se fondant sur les « Hypes Cycles 2008 » du cabinet Gartner : « Grosse glissade du palmarès 2008: le Web 2.0 qui est rentré dans le creux de la vague. Ce ventre mou de la courbe est joliment surnommé le «trou de la désillusion ». « Le blues du blogueur » titrait récemment neteco : depuis quelques mois on peut détecter un murmure désabusé venant des blogueurs les plus précoces et les plus assidus. Vinvin a commencé par des états d’âme To blog or not to blog dans son style inimitable avant de filer à san Francisco, puis Versac soit Nicolas Vanbremeersch après s’être posé des questions sur la vie et la mort du blog et a expliqué “La fin de ce blog” en juillet 2008, pourquoi il arrêtait son blog ” Dans cette économie ridicule de la visibilité à outrance, héritée de ces media qui meurent à petit feu, devenir une star est un sport que je n’aime pas pratiquer. ” Il poursuit son expertise du Web via Spintank, qui “accompagne les entreprises dans leur dialogue avec l’opinion en ligne”. Frédéric Cavazza sous le titre changement d’époque pour les blogs fait le point sur les désaffections et les rebonds des « influenceurs » et constate” la professionnalisation des pratiques de blog est en train de profondément modifier le paysage de la blogosphère.”

Le test de Sociogeek diffusé par des sociologues et chercheurs des Orange labs ( Dominique Cardon, Christophe Aguiton) est l’occasion de faire le point sur la frénésie Facebook, des réseaux sociaux et sur l’évolution du Web. Du blog facile à mettre en ligne d’il y a quelques années déjà, et des premiers widgets sympathiques, l’écriture en ligne a insensiblement glissé vers des moteurs de blogs plus sophistiqués comme Wordpress qui nécessite une formation si on veut en optimiser l’usage. Une prolifération de widgets impossibles à répertorier dont la nécessité reste à démontrer nous envahit. La facilité d’usage fait place à une nouvelle forme de professionnalisation du Web où s’essouflent les utilisateurs non avertis face à la montée d’assidus et de mordus qui commentent avec sagacité l’éventail d’ architectures nouvelles qui pullulent sur - ou polluent? - la toile. Le plaisir naïf de naviguer et de s’exprimer en prend un coup, avec une mise à jour perpétuelle et une fuite en avant vers une technologie accelérée qui ressemble chaque jour davantage à une course dont la ligne d’arrivée reculerait sans cesse. « Après le Classement des blogs les plus influents de Wikio, voici le Top 30 des articles rédigés par des blogueurs, c’est à dire ceux qui bénéficient du plus grand nombre de liens entrants ». De mois en mois un usage chasse l’autre et de jour en jour une application carnivore en dévore une autre. L’affluence des visites et des applis réclame une vigilance accrue de l’internaute sur son hébergement, la maintenance technique se complexifie avec le web enrichi, le référencement jadis automatique exige aujourd’hui une certaine expertise en SEO (Search Engine Optimization). La standardisation du Web masque les tentatives les plus originales, fictions interactives, interfaces imaginatives. « Customiser » des templates et thèmes Wordpress gratuits ou peu chers à acquérir réduit le rôle de webdesigner ou du graphiste à celui de « décorateur », pour reprendre l’expression d’Etienne Mineur (voir article). Les plateformes propriétaires des contenus se multiplient. Gmail prend en charge nos mails, feedburner nos fils rss, plus rien ou presque ne nous appartient.

A lire (en anglais) l’article fondateur de Geert Lovink, theoricien des médias et hactiviste “Blogging the nihilist impulse“.

Écrit par : Janique Laudouar

Posté par : Jérôme Lavillat

Publié sur : Le vide poches / connexion


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