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Pierre Moscovici structure son courant

Publié le 27 janvier 2009 par Hmoreigne

 Et revoilà Pierre Moscovici. Après un congrès de Reims aux allures de Waterloo qui a vu s’envoler dès l’université d’été de La Rochelle ses rêves de patron du PS, le député du Doubs, tel le phénix, entend bien renaître de ses cendres. Pierre Moscovici ne veut pas se contenter de compter les points entre Aubrystes et Royalistes et de distribuer bons et mauvais points. En transformant “besoin de gauche” structure informelle qui a porté sa contribution en phase de pré-congrès, en embryon de courant, il tente de capter l’héritage Strauss-Kahnien. Premier rendez-vous pour une tentative d’ascension annoncée, Alfortville accueillait dimanche 25 janvier les amis de Pierre Moscovici pour l’assemblée générale inaugurale de “Besoin de gauche” version club de réflexion.

Dimanche soir, Pierre Moscovici affichait un sourire satisfait. Une bonne chose de faite. La contribution “Besoin de gauche” s’est muée en  “force de réflexion, de proposition et d’action majeure”. En terme plus simples, en bon vieux courant socialiste à moins, qu’il ne s’agisse déjà d’une écurie présidentielle.

En fin d’année dernière, les amis de Pierre Moscovici avaient pris la précaution de se compter : une trentaine de membres dans les instances nationales, plusieurs secrétaires fédéraux, 5 membres du Bureau national et 2 secrétaires nationales. Une task force suffisante pour aller de l’avant et afficher une sensibilité différente notamment dans la perspective des prochaines conventions socialistes à venir.

Il est vrai que la situation actuelle du PS, profondément divisé entre Aubrystes et Royalistes lui offre l’occasion de se présenter comme une troisième voie face à des logiques ressenties comme suicidaires. C’est le message qu’il a tenu à faire passer devant les 350 militants présents à Alfortville. “Par rapport à la direction du PS, nous ne sommes ni tonton flingueur, ni béni-oui-oui. La direction n’a rien à craindre du débat, il faut que la confiance renaisse au sein du parti”.

Et comme pour exister, il faut afficher sa différence, l’ancien ministre de Lionel Jospin interrogé sur le contre-plan de relance proposé par Martine Aubry, a estimé que ce texte “avait le mérite d’exister” et qu’il était “nettement supérieur à celui de Nicolas Sarkozy, car équilibré entre les investissements et la consommation.” Un soutien total donc mais à un bémol, ou plutôt une conjonction : “Mais, j’aurais souhaité qu’il soit plus ciblé sur certaines mesures et sur les urgences”.

Homme mesuré, Pierre Moscovici se retrouve contraint, ce qui n’est pas pour lui déplaire, à jouer les équilibristes entre loyauté à l’égard de la première secrétaire et revendication de sa liberté d’expression.

Après s’être fait poignarder par JC Cambadélis qui a ciselé l’alliance contre-nature de la majorité des strauss-kahniens avec les fabiusiens et les aubrystes, Pierre Moscovici laisse deviner toute son ambition lorsqu’il se déclare pas emballé” par la situation au PS où “une mise en scène” fait croire qu’”il n’y a que Ségolène Royal ou Martine Aubry” pour la prochaine présidentielle. Selon le nouveau chef de courant qui prédit des primaires à l’italienne, “le match sera beaucoup plus ouvert que ça“.

En attendant ce grand rendez-vous, le député du Doubs entend bien se servir de son expérience d’ancien ministre aux affaires européennes pour peser de tout son poids dans la campagne qui se dessine. Son angle d’attaque est déjà tout trouvé. Il ira défendre dans l’hexagone les propositions du parti socialiste européen (PSE) regroupées sous le titre il Manifesto. Il a enjoint ses amis à faire de même. “Ne faisons pas notre petite cuisine, sur notre petit feu, dans notre petit coin. Soyons enfin, résolument, des socialistes et des Européens, des socialistes européens. Cela doit être, dans l’approche de la campagne, puis au cours de celle-ci, notre marque de fabrique.


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