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Que la lumiere soit faite d’abord, sur les milliards de korogho !

Publié le 28 janvier 2009 par Black2004
Voilŕ que le régime de l’alternance, trčs réputé pour les scandales financiers, s’acharne une nouvelle fois sur un ancien premier ministre. Macky Sall, depuis son départ du PDS, continue de s’attirer les foudres de l’Etat et du parti au pouvoir. Pour une personne dont Abdoulaye Wade a « forgé » la citoyenneté (Macky Sall), ętre cité dans des malversations financičres ne surprendrait pas le citoyen le moins avisé, faut-il que les faits soient vérifiés. Les Sénégalais attendent toujours d’avoir du nouveau sur les « allégations » du journaliste El Malick Seck (emprisonné), des accusations qui mettent en cause le président de la République et son fils Karim Wade qui seraient męlés ŕ des histoires de blanchiment d’argent, suite ŕ l’attaque des agences de la BCEAO dans les villes de Bouaké, Man et Korhogo en Côte d’Ivoire. Si Idrissa Seck a été emprisonné pour détournement de fonds puis libéré sans avoir été blanchi totalement, un « non lieu partiel » n’aura pas permis d’en apprendre plus sur la culpabilité ou non de l’ancien premier ministre, encore moins sur la bonne foi du président de la République dont la sortie trčs musclée devant les caméras de la machine ŕ propagande, reste encore gravée dans la mémoire. N’est-ce pas lui qui promettait de faire toute la lumičre sur les milliards que ce dernier aurait planqué ŕ l’étranger ? Evidemment, cela n’a rien de surprenant, étant donné que le président s’est substitué aux pouvoirs législatif et judiciaire.
Il crée, il tue, mais aussi, il ressuscite, ŕ l’image de Dieu Tout -Puissant.
Voilŕ pourquoi Abdoulaye Wade a « forgé » la citoyenneté de Macky Sall qu’il cherche vainement ŕ enterrer vivant, en l’évinçant de la tęte de l’assemblée nationale pour avoir demandé ŕ Karim Wade de comparaître devant le parlement, afin de faire la lumičre sur la nébuleuse que constitue l’Anoci. Voilŕ aussi pourquoi aprčs avoir emprisonné M. Seck, le président est revenu devant cette męme machine ŕ propagande (RTS) pour blanchir son fils d’emprunt en déclarant que « les accusateurs de M. Seck ne disposaient d’aucune preuve » en mesure d’étayer leurs allégations.
Si l’Etat peut arriver ŕ justifier de la « culpabilité » de Macky Sall dans les jours ŕ venir, il pourrait peut-ętre aussi nous éclairer un peu plus sur les milliards de Korhogo qui auraient atterri au Sénégal. Le fait que le journaliste El Malick Seck ne dispose pas de preuves ne constitue pas un gage d’innocence pour le président de la République et son fils. Ces deux ont le devoir d’éclairer la lanterne des citoyens sur ces malversations qui n’ont pas leur place dans une République qui se respecte. Si les arguments requis contre El Malick Seck sont sincčres et fondés, Ahmad Dansokho, le leader du PIT, devrait lui aussi, le rejoindre dans sa cellule ŕ la maison d’arręt de Rebeus (suite ŕ son procčs en 2006). Il a été le premier ŕ mettre en cause le président Wade et son fils, peu aprčs les accusations formulées par M. Mamadou Coulibaly, président de l’assemblée nationale ivoirienne. Si et seulement si ces accusations sont fausses (permettez-nous d’en douter), l’Etat du Sénégal devrait porter plainte pour laver l’honneur sali de notre République, ce qui n’a toujours pas été le cas. L’histoire des passeports diplomatiques que le président Wade aurait accordés au « rebelle » ivoirien Guillaume Soro laisse supposer qu’il ya anguille sous roche. Le refus de la Banque Centrale de se prononcer sur cette affaire de blanchiment accorde du crédit aux « allégations » d’El Malick Seck qui n’a fait que reprendre dans son journal ce que tout le monde sait déjŕ. Il ne nous apprend rien de nouveau en mettant en cause le président Wade et son fils déjŕ indexés par M. Coulibaly et M. Dansokho. Malheureusement au Sénégal, lorsqu’un journaliste (accusateur) ne dispose pas de preuves, on l’accuse de diffamation, on l’emprisonne ; et lorsqu’il « exhibe » des preuves tangibles, on l’accuse de vol et de « recel de documents administratifs ». Abdou Latif Coulibaly ne nous démentira pas. Voilŕ ŕ quoi l’Etat et la justice sont réduits au Sénégal : des jouets, entre les mains du parti au pouvoir, des guignols pour amuser la galerie.
Aux magistrats de refuser de se laisser instrumentaliser.
Pour condamner les jeunes de Kédougou suite aux émeutes survenues ŕ la veille de Noël, l’Etat ne lésine pas sur les moyens : leur procčs a été plus rapide que l’éclair. En un temps record, ils ont été envoyés dans les profondeurs ténébreuses de la prison : 18 peines de 5 ŕ 10 ans ferme. Pendant ce temps, le « Fou du Roi » se pavane tranquillement dans les airs. Au lieu de répondre ŕ ses actes pour avoir commandité le saccage des locaux de l’As et de 24h Chrono, l’ancien ministre Farba Senghor se donne le culot de briguer le suffrage des citoyens, alors que « ses nervis » croupissent illégalement ŕ sa place, en prison. Voila comment la justice sénégalaise est réduite ŕ un véritable paillasson, pour constituer le maillon faible d’une démocratie sans contre pouvoir, un pays de « droit » oů l’impunité est la chose la mieux partagée. Les personnes éprises de liberté et de justice sociale ne comptent pas sur l’assemblée nationale, ce bétail parlementaire, pour livrer Farba Senghor ŕ la justice sénégalaise. Ce syndicat de marionnettes a déséquilibré la balance judiciaire qui se veut trčs répressive contre les détracteurs et opposants au régime de l’alternance. Farba Senghor et les agresseurs des journalistes Kara et Kambel courent toujours, sans mentionner les voyous qui en mai 2006, se sont acharnés sur Pape Cheikh Fall, le correspondant de la RFM ŕ Mbacké. Force est de reconnaître que le pouvoir judiciaire demeure le talon d’Achille des institutions de la République qui en huit ans, est entrée dans sa phase terminale de monarchisation, avec la candidature de Wade-fils aux élections municipales. Ce président imaginaire ferait mieux d’apporter des éclaircis sur la façon dont il a géré les trois cents milliards alloués pour les travaux de la corniche dont certains ont coűté au contribuable 4 milliards le kilomčtre de route. C’est indigne de vouloir recueillir le suffrage des Sénégalais sans l’avoir demandé. La procuration électorale demeure l’arme des faibles qui ont du mal ŕ faire valoir leurs idées et convictions politiques, faut-il qu’ils en aient. Lorsqu’on est en quęte désespérée de reconnaissance et de légitimité, lorsqu’on a du mal ŕ contrôler ses délires d’ascension sociale forcée, on a nécessairement recours ŕ la corruption ou ŕ l’intimidation. Continuez ŕ vous acharner sur Macky Sall, vous ferez de lui un héros, ŕ quelques semaines des élections locales.

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