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Quel est le vrai niveau du rugby Français ?

Publié le 28 janvier 2009 par Ansolo

A quelques jours du début du Tournoi des six Nations, et après une campagne Européenne particulièrement décevante pour nos couleurs, il est tentant de jouer les Cassandre (un peu comme le fit récemment Jean-Pierre Elissalde dans une émission télévisée) et de prédire une catastrophe face aux Gallois ou aux Anglais. Au-delà de ce qui pourrait se passer pendant le Tournoi, la question se pose du niveau de notre rugby.
L’examen du classement IRB, actualisé chaque semaine, nous donne une première réponse. Selon le « World Ranking » de la fédération internationale,  la France occupe une peu glorieuse 7ème place dans la hiérarchie de l’ovalie Mondiale. Peu glorieuse au regard du nombre de ses licenciés (262 000, soit à peu près autant que la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et l’Ecosse réunies), de son histoire et de sa puissance financière. Car le rugby tricolore figure aujourd’hui, avec l’Angleterre comme l’un des principaux acteurs économique de l’ovalie mondiale.
Si l’on juge, donc, le niveau du rugby Français à l’aune de son rang de classement « officiel », il n’y a pas vraiment de doute à avoir sur la question. Le niveau baisse. En janvier 2004, la France pointait à la 4ème place du classement. Aujourd’hui, nous retrouvons devant nous, en plus des habituels poids lourds de l’Hémisphère sud, nos amis Anglais et Gallois, ainsi que nos meilleurs ennemis Argentins.
Pas de quoi hurler à l’injustice. Les derniers résultats enregistrés face à ces équipes plaident contre nous.
Pour autant, il convient de nuancer le propos. En premier lieu, il faut avoir en tête que le classement IRB est fondé sur les rencontres entre nations, indépendamment des clubs. Ensuite, le système d’attribution de points bonifie les résultats obtenus lors des Coupes du Monde et intègre parmi les paramètres d’évaluation le fait de jouer à l’extérieur ou à domicile.
On peut donc analyser le niveau de la France au regard des résultats des deux dernières coupes du monde et du Tournoi depuis 2003.
Coupe du Monde
CDM 2003 : 4ème
CDM 2007 : 4ème
Tournoi des six Nations
2003 : 3ème
2004 : 1er (GC)
2005 : 2ème
2006 : 1er
2007 : 1er
2008 : 3ème
Sur la période 2003-2008, on peut estimer que la France a stagné au plan mondial, ce qui est confirmé par les résultats qu’elle a obtenu à l’occasion des tournées d’été et d’automne 2008, au cours desquelles elle n’est pas parvenu à battre les nations de l’hémisphère sud (à l’exception, notable il est vrai, de l’Argentine). En revanche, la France s'est maintenue au plus haut niveau européen sur l’ensemble de la période. Reste que depuis le tournoi 2007, les résultats sont globalement moins satisfaisants. La Coupe du Monde est passée par là, avec la fin d’un cycle et le début d’une nouvelle équipe à la tête du XV de France, ce qui n’était pas le cas en 2004.
Pas de quoi s’affoler donc.
Si l’on complète l’analyse avec les résultats des clubs Français en Hcup, le constat initial de la baisse de niveau paraît contesté par l’examen des faits :
Heineken Cup, résultat du meilleur club Français par année
2003 : 1er
2004 :finaliste
2005 :1er
2006 :finaliste
2007 :quart de finale
2008 : finaliste
Les statistiques de la H Cup sont a priori favorables et plutôt positives. Reste que sans le Stade Toulousain, elles prennent une tournure beaucoup moins séduisantes.
Cela nous ramène au constat effectué à l’occasion de la dernière journée de Coupe d’Europe. On peut faire comme Jacques Brunel, l’entraîneur de Perpignan, et considérer que l’arbitrage a eu une influence négative sur les résultats des clubs.
On peut aussi constater, comme le fit Renvoi aux 22 dans un article précédent, que le jeu affiché par les clubs français dénotent une frilosité, un manque d’ambition et, surtout, d’efficacité qui tranchent avec les prestations offertes par les Gallois et certains clubs Anglais. Même l’Irlande propose davantage avec le Munster que la France avec sept clubs (excusez du peu !).

Alors, où se situe le véritable niveau du rugby hexagonal ?

Pas de réponse tranchée, pas de propos à l'emporte-pièce, seulement un sentiment. Celui d'une insuffisance, d'un manque. Un gap, diraient nos amis Britanniques, entre le potentiel de notre rugby et sa concrétisation sur le pré. En d'autres termes, on peut légitimement espérer de nos équipes qu'elles gagnent en régularité et qu'elles haussent leur niveau de jeu.

La détection des jeunes, la qualité de la formation, l'intelligence du recrutement, l'aménagement du calendrier sont, à nos yeux, les quatre principaux axes à privilégier pour espérer maintenir le rygby tricolore au plus haut niveau et lui faire gravir les échelons qui le séparent encore d'un titre mondial et de performances durables face aux nations du sud.


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