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Petit rien du jour

Publié le 31 janvier 2009 par Karedig @Karedig_GA
 
Il y a longtemps que je n'avais pas été me promener du côté de Montparnasse, aussi je suis allé aujourd'hui faire chauffer ma carte bleue de ce côté et remonter à pied la rue de Rennes, Saint Sulpice et Odéon dans un froid glacial...
En arrivant sur place, dans l'escalator du métro, devant moi - sous mon nez devrais-je dire - un garçon portait un jean taille basse sans ceinture. Pas pour montrer l'élastique d'un boxer de marque ni pour afficher ces affreux caleçons vivement colorés avec des petits lapins ; non rien de tout cela ; il n'y avait pas de caleçon du tout... Amusant. Sauf que le garçon était laid comme un pou.
Pour me motiver j'ai fouiné dans les soldes des magasins de fringues. J'ai résisté aux soldes jusqu'à présent. L'idée de faire la queue pendant cent sept ans pour acheter ce dont on a pas besoin juste parce que c'est moins cher que d'habitude, a suffit à m'éloigner des temples de la consommation. Mais aujourd'hui, désœuvré et rêveur, j'ai flâné dans les rayons. Assez pour voir que ce qui est joli est hors de prix ("nouvelle collection" en langage savant) et que ce qui reste en soldes sont des horreurs trop grandes ou trop petites. C'est la loi du genre. Pour ne pas être en reste et satisfaire mes envies d'achats compulsifs, j'ai quand même jeté mon dévolu sur un déguisement de jeune soldé à 50%. Avec la veine qui me caractérise, la caissière est restée interloquée puisque le prix affiché en caisse était déjà divisé par deux avant la remise. Après quelques conciliabules entre caissières j'ai pu emporter ma frusque doublement soldée pour une poignée de piécettes européennes.
Comme mon sac était à moitié vide, j'ai comblé ce manque en remontant de la rue de Rennes en achetant 1 Kg de livres et 500 g de CD. Mais c'était là des achats trop raisonnables (quoique j'ai pris soin de choisir des livres sans intérêt et des CD que je n'écouterai qu'une fois), aussi je me suis précipité sur l'un de ces magasins en forme de bonbonnière où l'on vend des choses inutiles colorées et parfumées. C'est là un tropisme connoté : la seule personne hétérosexuelle du magasin se trouvait être la vendeuse. J'ai attendu que le couple de garçons qui achetait son jéroboam de bain moussant miel-coquelicot-époisses soit parti pour faire déballer tous les rayons. J'ai pu constater, qu'hélas il est difficile de trouver à Paris des choses inutiles parfumées à la poudre de riz. Le bon goût se perd.
Enfin chargé comme un baudet, j'ai pris un bus pour rentrer chez moi avant le crépuscule (et m'occuper d'acheter des choses utiles à mon alimentation). Je me suis alors plongé dans la lecture d'un des livres achetés. C'est bien de lire dans le bus, ça évite de voir les vieilles dames qui veulent vous piquer votre place assise. A mi-parcours, levant les yeux, je me suis rendu compte que C*, une collègue de travail se trouvait face à moi. Après avoir évalué les stratégies d'évitement narrées récemment par Karacho, j'ai dû saluer ma collègue et faire l'inventaire de mon sac devant tout le monde. Devant un tel étalage, ma réputation dans le quartier est ruinée.
 

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