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L’histoire harkie…les harkis ont été les jouets de l’histoire…

Publié le 02 février 2009 par Harki45
L’histoire harkie…les harkis ont été les jouets de l’histoire…

Tout d’abord, il y eu l’engagement. La plupart se sont engagés par amour de la France ( ce que certains disaient ) qu’ils considéraient comme leur patrie en dépit de la discrimination évidente dont ils étaient victimes en tant que « locaux » algériens. Beaucoup parmi eux portaient l’héritage d’un père ancien combattant de 14-18 ou (et) de 39-45. Ils considéraient leur engagement comme un devoir et un honneur. Certains ont plus de conscience de s’être retrouvés enrôlés par hasard, pour des tas de raisons diverses.

Tous ont été les jouets de l’histoire et du gouvernement français. Pour faire une guerre il faut s’oublier. On se rend toujours compte de cette évidence quand une guerre est finit, mais on s’en rend d’autant plus compte quand on l’a perdue. Et la « sale guerre » d’Algérie, ceux qui l’ont perdue ce sont les morts, les invalides, leurs proches à tous, les harkis et … les pieds-noirs.
L’histoire harkie…les harkis ont été les jouets de l’histoire…
Aujourd’hui, dans l’hexagone, il n’ y a plus grand’monde pour prétendre que la France défendait une cause juste en s’accrochant aux ressources de l’Algérie. Alors, par voie de conséquences, de consciences, qui se soucie du passé et du devenir des harkis. Qui s’émeut de leurs actes d’héroïsme qui ne figure pas sur tous les monuments ? Ils leur ont valu quelques médailles et encore dans le meilleur des cas, mais ils ressemblent surtout à des curiosités de foire qu’on considère avec circonspection et un brin de pitié.

A la limite, certains français en arriveraient presque à reprocher leur engagement aux harkis. Du style « on ne leur a rien demandé ». Mais si, justement, on leur a demandé quelque chose. Qu’ils l’aient fait avec tout leur cœur ou sous la pression ne change rien quant à ce dont la France leur est redevable. On serait presque tenté de dire que plus ils ont été obligés, pour la France doit se sentir obligée à leur égard !

Alors que dire de la façon dont on les a livrés au FLN à la fin du conflit en les rendant à la vie civile comme si de rien n’était ? Espérons qu’il ne s’agissait que d’inconscience et pas d’insouciance. Que dire de la façon dont ils ont été parqués dans des camps de transit isolés et insalubres ? Dans l’urgence, au milieu du flux de rapatriés, cela peut se comprendre. Mais après ? c’est à ce moment-là peut être qu’ils ont été oubliés.

Que dire de la façon dont ils ont été indemnisés de ce qu’ils ont abandonné en Algérie ? Les notables ont obtenu, comme nombreux pieds-noirs, une indemnisation correct. Les autres ont touché, dans les années 70, des sommes dérisoires ou voir rien, faute de preuves. En effet, dans des campagnes, il n’y avait pas de cadastre, c’est le droit coutumier qui était en vigueur pour la jouissance de la terre.

En 1987 finalement, le gouvernement a accordé à chaque famille une allocation forfaitaire de 9000 euros.

Aujourd’hui, malgré les mesures prises en leur faveur, ils sont confrontés en grand nombre, les jeunes de la deuxième et troisième génération surtout, aux problèmes de chômage et de la précarité. Comme beaucoup d’autres français, c’est vrai. Mais comment ne pas comprendre qu’avec le passé qu’ils ont subi, ils aient vraiment l’impression qu’on ne prend pas en compte leurs ennuis ? Ils sont particulièrement amers lorsqu’ils constatent les droits dont parviennent à bénéficier certains, ceux-là même qui les insultaient et les narguaient.

Sans doute n’y a t-il que le temps pour dissiper vraiment les malaises engendrés par une guerre. Car le poids de l’histoire est lourd à porter pour des hommes simples comme l’étaient la plupart des harkis. Il devient trop lourd pour certains, quand leurs propres enfants, déboussolés, leur reprochent d’avoir fait le mauvais choix. C’est sans doute là l’explication de la vraie insertion dans la société française, gommer cette étiquette de harki, péjorative à leurs yeux et synonyme de charité, de service sociaux pour certains ou pour d’autres une opportunité de gratter une place à droite ou à gauche.

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