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Valy Christine Oceany : interview exclusive !

Par Geybuss

VALY CHRISTINE OCEANY, INTERVIEW EXCLUSIVE !!!

Valy christine oceany : interview exclusive !!!

Bonjour Valentina,   Vous êtes écrivaine et blogueuse, c'est par le biais de la blogosphère que nos chemins se sont croisés. J'ai utilisé votre blog http://valychristineoceany.unblog.fr/  et le lien qui m'a dirigée vers vos oeuvres sur le site de la Fnac (http://recherche.fnac.com/ia653510/V-C-Oceany) pour un peu mieux vous connaître avant de me prêter avec vous à ce jeu de l'interview personnalisée, maison, à laquelle vous semblez impatiente de participer. Valy Christine Oceany, vous êtes l'auteure de plusieurs oeuvres. " Quelque part en Roumanie" (nouvelles), "D'un pays l'autre". "La libido primitive est en attente d'édition et "la Cuillère d'Amertume" est en cours d'écriture. (N'hésitez pas à me détromper si je me trompe ! Et je me permets de rappeler ici que je n'ai pas eu l'occasion ni le temps encore de lire vos livres.   Sur la 4ème de couv' de "D'un pays l'autre", une phrase a retenu toute mon attention, parce qu'elle me touche aussi personnellement : "Partir n'est pas quitter. Partir, c'est poursuivre sa voie et accomplir sa destinée quelle que soit l'adversité. " Aussi, j'ai décidé que la colonne vertébrale de cet interview pas comme les autres sera le terme "Partir"    
Vous êtes PARTIE la Roumanie, votre pays d'origine, dans la trentaine, après la chute de Ceausescu ? Pourquoi ce départ, alors que vu d'ici en Occident, la situation Roumaine devait "s'améliorer" ?

VCO :Bonjour Géraldine,

J’essaie de répondre à vos questions au plus près de ma vérité sans pour autant avoir la prétention de révéler la vérité, elle est très complexe, la vérité.

La phrase de la quatrième couverture à laquelle vous faites référence commence comme ça : « Partir ce n’est pas quitter… » Pour moi, quand on part, on ne part pas de chez soi, on part vers soi. Mon pays de naissance biologique est la Roumanie, mais je ne me sentais pas « à moi ». Je me manquais, et une fois les frontières ouvertes avec la chute de Ceausescu, je suis partie à ma recherche, aller vers moi. J’ai la conviction intime que nous avons tous un endroit, indépendamment de notre lieu de naissance, où l’on se sent plus ou moins appartenir à soi, où l’on se sent « en soi ».

Je suis partie pour la Belgique, ma conviction intime, ma voix intérieure me conduisait là-bas. Je suis restée six mois en Belgique, à Liège. J’ai des souvenirs uniques de ce pays accueillant et chaleureux.



Pour vous, PARTIR de Roumanie était une envie, une nécessité, une obsession, une vieille évidence ou un coup de tête ?

VCO : Une conviction. On a un lieu de naissance physique et un lieu de naissance spirituelle. Parfois ces deux endroits coïncident, parfois, non. Mon lieu de naissance spirituelle est plutôt la route, suivre sa trajectoire par où elle passe. La mienne est passée par la Belgique, en suite la France, et après, je ne sais pas encore. Certes est que je vais prendre la route à bientôt.

 


Quelle petite voix vous a chuchoté que votre voie devait se poursuivre ailleurs, PARTIR en France, et pourquoi Orléans en particulier ?

VCO : La petite voix me disait qu’on a qu’une seule vie, et que si je ne partais pas à ma rencontre dans cette vie-là, je n’aurais pas une autre occasion. Comme je le dis un peu plus haut, je suis partie pour la Belgique, mais, sur ma route j’ai rencontré un homme et son amour. Ils habitaient tous les deux à Orléans. (sourire)

 


PARTIR... Cela veut dire un départ et forcément une arrivée... Contre quelles adversités vous êtes vous battue ?

VCO :Non, Géraldine, je ne suis pas d’accord. Pour moi, l’arrivée c’est la mort, c’est inexistence. Imaginez une ligne droite avec un point de départ et un point d’arrivé, la ligne n’existe plus après le point d’arrivé. Les adversités ? S’adapter aux structures administratives du pays, apprendre le dessous de ces structures, cette ossature invisible pour moi et si visible pour les indigènes. Je venais d’une société immuable, immobile, il m’a fallu apprendre le mouvement. Une autre adversité venait de moi-même, m’accepter et m’exprimer avec ce que j’étais sans me sentir seule. Encore aujourd’hui, pendant que je m’exprime il m’arrive de me sentir seule.

Voilà presque 20 ans que vous êtes PARTIE de l'Est pour l'Ouest. Avez vous l'impression d'avoir accompli votre destinée ? Quelles furent vos déceptions, quelles furent vos bonnes surprises, vos réussites !

VCO : La déception ? C’est la politique actuelle. J’ai l’impression d’être tirée en arrière, comme les vagues d’une mer déchaînée qui empêche mon avancée. On peut ignorer la politique d’un pays, mais elle ne nous ignore pas car elle est à l’image d’une pieuvre qui s’insinue dans notre vie quotidienne.

Si j’ai l’impression d’avoir accompli ma destinée ? Je suis sur le point de l’accomplir, je suis quelque part entre le point de départ et le point d’arrivé, j’avance. En tout cas ma route se devait de passer par la France, par la langue française, et la bonne surprise c’est que j’ai l’occasion de travailler les deux langues, en traduction, http://valychristineoceany.unblog.fr/traductrice-polyvalente-roumain-francaisfrancais-roumain/

mais aussi enseigner le roumain aux Français souhaitant s’installer en Roumanie, http://valychristineoceany.unblog.fr/cours-de-roumain-debutants-et-avances/, enseigner le français aux étrangers souhaitant s’installer en France.

Bon, vous l'avez remarqué, nous sommes sur un blog littéraire. Donc les questions suivantes porteront sur... la littérature... la votre et celle des autres... A PARTIR de quand le besoin d'écrire est il devenu une évidence ? Comment s'est décidé la langue et le contenu de vos livres ?

VCO : Je suis née dans une famille austère presque analphabète. J’évoque cela dans mon roman « La libido primitive ». J’ai grandi sans livres, sans jouets. J’ai découvert les livres quand je suis rentrée à l’école, à six ans. Dès que j’ai appris à lire, j’ai lu d’un trait tous mes manuels d’école de l’année. Puis, à un moment donné, je me suis dit que si j’écrivais j’aurais encore plus des choses à lire. Vu que je n’avais pas d’autres livres que ceux de l’école, ma soif pour la lecture ne pouvait plus être satisfaite. Alors, je me suis mise à écrire la suite d’histoires imprimées dans les livres scolaires ou, à défaut, j’inventais d’autres à côté. Quand je dis cela, c’est que j’écrivais directement sur les livres, je n’avais pas d’autre papier. Cela me permettait d’avoir encore plus de lecture. C’est drôle, non ?

J’ai découvert l’existencede la bibliothèque vers douze ans et je me suis inscrite à l’insu de mon père. Il détestait les livres. La bibliothèque comblait mon appétit pour la lecture mais pas celui de l’écriture. Je me souviens, pour combler ce besoin, j’écrivais des lettres à une amie imaginaire que j’avais nommée Christine. En effet, je m’écrivais « à moi ». Pour la langue, je n’ai pas décidé vraiment. Le français, je l’ai étudié à l’école. Ma première nouvelle francophone s’appelle « le départ » lien ici http://valychristineoceany.unblog.fr/2008/11/25/mon-depart/  qui fut publiée dans la revue «  Ecrire aujourd’hui » en 1997. Je me sens plus à l’aise en écriture avec la langue française qu’avec la langue roumaine


Pour vous, écrire vos premiers livres n'a t-il pas été une occasion de REPARTIR dans vos souvenirs, dans votre histoire, dans vos racines ?

VCO : Si, et emmener le lecteur avec moi, lui faire découvrir certaines facettes de mon pays, de mon histoire, de mes racines, de mon âme.

 

Une fois l'écriture achevée, le manuscrit PART lui aussi
"poursuivre sa voie et accomplir sa destinée quelle que soit l'adversité". Racontez nous comment cela s'est passé, comment a abouti la première édition, puis la 2ème.

VCO : Le premier livre, « Quelque part en Roumanie » c’est un recueil de nouvelles qui peut être considéré comme un document historique sur l’époque de Ceausescu, le livre suivant c’est un roman « D’un pays l’autre » .J’ai rencontré mon éditeur, Mr Paul Naget (site en travail) à une soirée littéraire. Je ne le connaissais pas. Je l’ai abordé avec mes manuscrits sous le bras. À ma demande s’il acceptait de lire mes « papiers » il a répondu positivement, et, il a publié très vite mes deux livres. Pour moi, faire publier mes livres, a été relativement facile, le plus difficile c’est le chemin vers les libraires, vers les médias, vers le lecteur. Mes livres souffrent de la méconnaissance du public.

J’aimerais que l’on me dise : votre livre c’est un « bouse », votre livre c’est « un merveille », votre livre est nul, votre livre est ceci ou cela, n’importe, du moment que l’on me dise quelque chose je peux avoir la conviction qu’il a été lu. Ce n’est pas le cas pour l’instant. Mes deux livres reposent sagement sur l’étagère du libraire ou dans son ordinateur dans le silence le plus absolu. Voilà l’adversité dont mes livres traversent en ce moment même. Je suis triste pour eux, ce qui ne m’empêche pas de leur faire confiance. Ils trouveront les lecteurs au moment venu, ou les lecteurs les trouveront, il y aura un croissement, je suis certaine.

La lecture est aussi un bon moyen de PARTIR PAS CHER !!! Où vous emmène la lecture, quelle littérature lisez vous ?

VCO : Géraldine, j’adore les classiques français, et j’estime que la France reste un pays, malgré les apparences, profondément classique. Pour revenir à votre question voici quelques exemples des écrivains fétiches :

Emile Zola qui m’a emmené en France, Dostoïevski qui m’a conduit en Russie, Grondahl qui m’a guidé vers Danemark, Jane Austen m’a porté en Angleterre, Jelinek en Allemagne, Tunström en Suède, Ethaire en Belgique. En les lisant, ils m’emmènent dans les plis de l’âme de leur pays. La culture et la littérature d’un pays sont influencées par les traditions, les mentalités, les coutumes propres au pays. J’aurais aimé les avoir lu en version originale. Pour Zola et Ethaire s’est fait, pour les autres, il me faudrait une deuxième vie (sourire).

Oups, je ne vous l'ai pas dit, mais vous avez gagné un ticket gagnant pour PARTIR six mois sur une île déserte avec des bagages légers, légers.... Pas plus d'un chapeau, de la crème solaire pour les premiers jours et 3 livres. Lesquels emmenez vous ?

VCO : Il me semble que c'est peu trois livres pour une période de six mois, je préfère donc prendre trois dictionnaires : français, anglais et le dictionnaire des expressions. Si jamais, un bateau passe par là, j’aimerais pouvoir communiquer avec l’équipage.

Heu, question subsidiaire juste par curiosité... Pourquoi Oceany dans votre pseudo !!!

VCO : Pourquoi Océany ? Valy est le diminutif de Valentina, facile à deviner, Christine est mon amie « à moi », facile aussi, mais pourquoi Océany ? Le nom de jeune fille de ma mère est Copocean. J’ai pris la deuxième partie de son nom Ocean et j’ai rajouté l’y. J’aime cette lettre y, qui cherche s’implanter dans la terre ( la partie basse) et en même temps s’élancer vers l’horizon avec ses deux branches. On y voit presque le soleil se lever entre les deux branches. L’Y c’est plutôt mon caprice artistique. 
Je me permets d'ajouter... Vous avez remarqué que ce billet est truffé de liens... Si votre curiosité littéraire est attisée, cliquez sur ces deux couvertures de livres, elles vous mèneront vers des sites commerciaux. Et bien entendu, rien ne vous empêche de vous rendre chez votre libraire de quartier pour passer votre commande et perpétuer la vie des librairies de quartiers.

 

Valy christine oceany : interview exclusive !!!
  
Valy christine oceany : interview exclusive !!!

  

Valy christine oceany : interview exclusive !!!


PS : Je vous invite paticulèrement a aller lire le magnifique article écrit par Valy sur les relations blogosphèriques dans lequel, bien sûr, elle vous renvoie ici Mais vraiment, elle met des mots tout à fait juste sur l'aventure qu'est un blog pour son auteur. cliquez ICI


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