La multiplication des incidents et des crises ponctuelles à la SNCF amène à s'interroger sur le statut du voyageur selon la vénérable
compagnie ferroviaire nationale.
Le quotidien est souvent cruel pour le voyageur mais, par compensation, son statut se révèle d'une grande richesse conceptuelle...
Le voyageur est un "contributeur" apprécié : il acquitte scrupuleusement le prix de ses billets, de ses différentes cartes d'abonnement et alimente ainsi civiquement le budget de la société
nationale.
Le voyageur est un "figurant" bénévole : par la constance de sa présence sur les quais ou dans les trains, il donne l'impression que la machine ferroviaire fonctionne.
Le voyageur est une "boule de billard" paisible et véloce : il accepte bénévolement de jouer un rôle qui lui a été syndicalement attribué dans les périodiques bras de fer qui
égayent les relations sociales de la maison.
Le voyageur est un "cobaye" à toute épreuve : il accepte de tester les différentes offres imaginées par les as du marketing d'un service public qui rêve de bénéficier de tous
les avantages du secteur privé sans en supporter les inconvénients.
Le voyageur est un "explorateur" intrépide : entre les maquis tarifiaires, les gares en perpétuelle rénovation, les TGV fragiles du caténaire, les messages involontairement
humoristiques des "chefs de bord" ("Nous sommes arrêtés en pleine voie, veuillez, etc..."), les blocages du site "voyages-sncf.com", il survit à toutes les aventures.
Seul manque encore à l'appel dans cette riche condition de voyageur ferroviaire : être reconnu et traité comme un
client.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/01/14/01016-20090114ARTFIG00251-racontez-vos-galeres-dans-les-transports-.php