Trois réunions et ça repart

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A peine rentré de vacances, Nicolas Sarkozy réattaque la nouvelle saison pied au plancher. Il faut dire qu'il aura suffitque le président de la République quitte le territoire national trois semaines pour que le commerce extérieur plonge encore un peu plus que d'habitude, que la croissance s'enraye et que le Conseil constitutionnel censure son dispositif fiscal censé transformer la France en "pays de propriétaires". Le tout sans parler des médecins de prisons qui distribuent du Viagra aux pédophiles et du cyclone Dean qui a ravagé la Martinique.
Mais il en faudrait plus pour décourager le chef de l'Etat qui a sifflé la rentrée du gouvernement dès son retour en convoquant pas moins de trois réunions ministérielles organisées à l'Elysée, la première consacrée au "pouvoir d'achat, la croissance et la situation économique et financière" sur fond de crise boursière internationale et les deux autres sur l'immigration et les "mesures de sûreté contre les criminels dangereux". A en croire David Martinon, ces réunions ont d'ores et déjà porté leurs fruits, puisque que selon lui "le président de la République a tenu une réunion de travail, au cours de laquelle il a été fait une évaluation de la situation économique et financière. Les participants ont également examiné les moyens de doper l'investissement, et de répondre à la décision du Conseil constitutionnel concernant la question des intérêts d'emprunts immobiliers". Mieux, Christine Lagarde confirmait, dès la sortie de la réunion : "on a bien travaillé". On peut donc en conclure, comme le porte-parole de l'Elysée le dit si bien que le président et ses ministres ont trouvé "les moyens de doper l'investissement". En voilà une bonne idée… A condition de passer entre les mailles du contrôle anti-dopage. Mais on peut faire confiance à Nicolas Sarkozy, grand fan de cyclisme, pour masquer toute trace de supercherie.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy a même trouvé le temps de recevoir Dominique Strauss-Kahn, toujours seul candidat en lice pour la présidence du FMI, puis le père de l'enfant violé le week-end dernier à Roubaix. Il a d'ailleurs promis à ce dernier une loi pour novembre afin que "tout soit mis en oeuvre pour que ça ne se reproduise pas". S'il est difficile de ne pas être d'accord avec lui sur point, il est permis de douter de l'efficacité d'une nième loi sur le sujet prise dans l'urgence et l'émotion, surtout si elle n'est pas accompagnée des moyens nécessaires à son application.

Face à l'activisme forcené du président de la République, une fois n'est pas coutume, la parole la plus censée à gauche est à mettre à l'actif du PCF, et plus précisément de sa secrétaire nationale, Marie-George Buffet, qui assure qu'"il faut que la gauche soit porteuse de propositions et pas seulement de critiques. Il faut donner à voir que l'opposition est là et que d'autres choix sont possibles dans notre pays". Mais pas sûr que le "grand rassemblement populaire" qu'elle souhaite organiser à l'automne contre la "politique réactionnaire" de Nicolas Sarkozy soit suffisant pour rassembler la gauche et surtout lui permettre de trouver des idées…