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Statistiques ethniques, réalisme, nominalisme

Publié le 04 février 2009 par Pierrem
Le site La vie des idées vient de publier un article qui fait le point sur la question des statistiques ethniques à partir d'une recension d'un dossier paru dans la Revue Tocqueville (cliquez sur le lien pour avoir le sommaire).
A propos de groupes sociaux, ce débat touche au concept complexe d'ethnicité, mais également au concept moins complexe de groupe social : la première des questions que l'on peut se poser à propos de la quantification des groupes sociaux, c'est de savoir est-ce qu'un groupe social existe réellement, objectivement, ou bien est-il le résultat de la construction de l'observateur. C'est la différence entre une vision réaliste et une vision nominaliste de la société.
Si les groupes sociaux sont repérables par des normes, des valeurs, des pratiques particulières, alors ces groupes sont des classes clairement identifiables, elles existent réellement. Cette analyse est qualifiée de « réaliste ». On la retrouve notamment dans les écrits sociologiques de Karl Marx.
Le découpage de la société en strates correspond à des regroupements d’individus ayant des caractéristiques statistiques communes. Les individus sont vus comme semblables du fait qu’ils partagent des probabilités de se trouver dans des positions similaires (à l’inverse de la vision Marxiste). Les classes étant repérées par les sociologues, elles ne sont que des étiquettes, que des noms, c’est pourquoi on qualifie cette approche de « nominaliste ». Les individus n’ont pas forcément conscience d’appartenir à la même classe, et donc pas forcément conscience des antagonismes.>>Laisser votre commentaire !

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LES COMMENTAIRES (2)

Par Basile
posté le 12 février à 12:25
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Une chose me frappe depuis les mois que dure ce débat : le mot “juif” n’apparaît jamais !

Les juifs de France, ou les français juifs (au choix) ne compteraient-ils donc pour rien ?

Ou subirait-on une "omerta" imposant de les exclure du champ sémantique attaché aux notions de “race”, “ethnie”, “communauté”, “minorités”, “lobby”…?

Parmi ceux qui militent pour l'abandon du projet, certains utilisent le terme de “lobby” pour parler de “lobby des statistiques ethniques” !!!

Quelle perfide manipulation rhétorique !

Etrange de ne pas parler du lobby qui, à l’opposé des discriminés, se trouve statistiquement très “favorisé” et sur-représenté parmi les “élites”, les décideurs, les “conseilleurs”, qui font que cette discrimination frappe certains groupes ethniques bien plus que d’autres. !?!

Etrange l'absence d'évocation de cette sur-représentation discriminatoire parmi les intervenants qui prennent part au débat dans les grands médias !?!

Etrange cet argument qui revient en boucle dans la bouche de ceux qui monopolisent les plateaux télé :

“…le discrimination est connue, inutile d'étudier précisément et de façon quantitative la réalité pour agir".

Elisabeth Badinter a utilisé ce faux-argument.

Tout comme Caroline Fourest et bien d'autres.

Dans cette société où certaines “élites” justement, ont imposé un quantitatif qui écrase l’humain, en expliquant que c’est une nécessité absolue pour gérer rationnellement des “dossiers” : et on demande des audit, on veut des chiffres, on crée des commissions, etc…

Et là, subitement, comme par hasard, on n’en veut surtout pas de la vérité des chiffres.

Tiens, mais pourquoi ?

Certains craindraient-ils que cela fasse apparaître les énormes disproportions qui favorisent leur “communauté” au détriment des autres ?

Dans ce débat, il y a 2 camps :

ceux qui demandent un état des lieux (la lumière) et ceux qui s’opposent à ce que l’on fasse un état des lieux (l'obscurantisme).

Par inconnu
posté le 02 février à 19:32
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N'y a t-il pas une petite erreur dans l'article? "Les classes étant repérées par les sociologues, elles ne sont que des étiquettes, que des noms, c’est pourquoi on qualifie cette approche de « nominaliste »." On devrait plutot parler des strates comme une approche nominaliste puisque les classes, elles naissent de conflits réels entre prolétaires et bourgeois et non forcément de statistiques, les classes sont donc une approche réaliste et les strates une approche nominaliste (comme le fait Weber avec sa conception pluridimentionnelle de la structure sociale).

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