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Mad men : 1.02 Ce que veulent les femmes

Publié le 04 février 2009 par Tao

mad menComme vous le constatez, ma décision est prise, Mad men s’installe sur Critik en séries. Encore une série qui va faire le plein de commentaires, je le sens.

Quasi absente lors du premier épisode, Betty Draper est l’un des centres d’intérêt de cette deuxième édition. Une femme anxieuse, angoissée mal dans sa peau, connaissant visiblement très peu son mari. A priori elle a tout du personnage boulet mais ne l’est pas du tout, du moins pour le moment. Avec elle, se pose la question de la psychiatrie, la nouvelle science a la mode dont toutes les femmes raffolent. Bizarre, au début je pensais davantage à de l’arthrite en voyant ses mains se crisper de la sorte, ce que je trouvai assez original. La faire passer pour folle est déjà plus commun. On nous rappelle néanmoins que l’on est dans les années 60, le mari a tous les droits et le psy s’ouvre sans rechigner à Don sur le diagnostic de sa patiente.

Don Draper, personnage central de la série, continue de cultiver le mystère et titille mon imagination. Qui est-il vraiment ? A mon avis, on se posera la question encore longtemps et cela fait le charme de ce personnage. A première vue, on peut déduire qu’il ne vient pas d’un milieu aisé, peut être ouvrier où il a dû s’élever seul à force de volonté et de sacrifice. Et aujourd’hui il savoure de façon assez pudique sa réussite. Ainsi la série joue sur différent tableau, à la fois celle de la chronique historique, de l’étude sociologique et même celle du mystère. Ainsi on se demande qui est Don Draper comme on peut se demander qui est le mystérieux nouveau voisin des Desperate housewives.

Si la cigarette est moins mise en évidence, elle est toujours belle et bien présente. Installée comme un geste du quotidien. Effleurée par contre dans le premier épisode, la misogynie se retrouve, elle, partout, que ce soit à travers des regards, des attitudes ou des petites répliques. Les femmes ne sont clairement pas encore les égales des hommes à cette époque là et encore moins dans cette agence de pub. Pourtant il avait l’air gentil le petit grassouillet faisant visiter toute la boite à Peggy. Mais lui aussi n’a qu’une seule chose en tête alors que la bête Peggy ne pense qu’à Pete parti en voyage de noces aux chutes du Niagara. On laisse également entendre que Peggy pourrait être enceinte. Cela serait très soap mais permettrait de traiter de l’avortement dans les sixties, ça pourrait être intéressant. Qui plus est une femme enceinte sans mari serait très mal vu. Il n’y a qu’à voir les commentaires scandalisés de Betty et de son amie à propos de la femme divorcée emménageant non loin de là. Vous imaginez une femme divorcée ? Ça doit être une trainée, une femme de mauvaise vie. Don a lui moins de scrupules. Il trompe sa femme mais est agacé quand il découvre que sa maitresse voit aussi un autre homme qui lui offert un stupide poste de télévision. Voilà ainsi toute l’hypocrisie de la publicité et la misogynie de l’époque condensée en une seule scène.

Pour l’heure, il s’agit de vendre un produit révolutionnaire, le déodorant en bombe. Les jeunes cadres sont amusés par cet objet moderne pendant que Draper philosophie sur le désir des femmes. Ses réflexions ne l’empêchent pas de couper l’herbe sous le pied de ses jeunes collègues. Il a ainsi toujours une longueur d’avance sur eux. Eux pensent à l’espace, au futur en voyant cet objet révolutionnaire vendu “ en pharmacie ”, Don lui se dit que les gens pensent à l’abri anti nucléaire dès qu’on prononce le mot bombe et que l’avenir est plus que jamais incertain. Une façon de nous rappeler que l’on est en période de guerre froide avec la Russie et qu’une attaque nucléaire est la hantise de tous les américains. Un sujet toujours d’actualité dans l’Amérique post 11 septembre.

Bilan : Un épisode de Mad men c’est long. Je me suis fait la réflexion à la toute fin de l’épisode quand les époux Draper rentrent de leur diner. Mais pourtant tout est incroyablement soigné, maîtrisé et si l’action n’est pas le fort de la série, ça reste passionnant à regarder tellement le sujet est dense. Les scénaristes connaissent leur sujet et on est littéralement pris en main dans cette expérience grand luxe de la télévision. Tout simplement la grande classe.



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