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Stupéfiant ! Des députés UMP proposent de classer comme stupéfiant un substitut à l'héroïne

Publié le 04 février 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Nous avons placé la fin de l'article ci dessous à lire en preambule :
(pour les neophytes)
""L'histoire a montré que si un médicament prend le statut de stupéfiant, comme c'est arrivé pour la morphine et les amphétamines, les prescriptions et la consommation baissent. Cette mesure réduit le trafic, mais est une catastrophe pour les soins.""
Des députés UMP proposent de classer comme stupéfiant un substitut à l'héroïne
Pour lutter contre le trafic de Subutex — un médicament de substitution à l'héroïne —, trois députés UMP proposent, dans un rapport publié mercredi 4 février, de le classer comme stupéfiant. Cette mesure rendrait plus difficile la délivrance du Subutex par les pharmaciens, et permettrait d'inculper pour trafic de stupéfiants toute personne sans ordonnance qui en posséderait

Jean-Paul Garraud, un des trois députés à l'origine du rapport, avec Françoise Branget et Pascale Gruny, considère comme logique d'aligner le statut du Subutex sur celui de la méthadone, produit de substitution à l'héroïne déjà considéré comme un stupéfiant. "Ces deux produits ont des effets similaires, mais on n'observe aucun trafic parallèle de méthadone." Selon le rapport, Jean-Paul Garraud avait déjà proposé ce reclassement du Subutex en 2006, sans succès. Il estime que cette mesure est toujours nécessaire : "Le Subutex est le onzième produit le plus remboursé par la sécurité sociale. Le trafic est toujours important, c'est évident."
Les effets de ces médicaments sont très puissants, ils sont donc parfois consommés et revendus comme une drogue à part entière. Pour en limiter le trafic, la sécurité sociale a mis en place, le 8 avril, des conditions plus strictes pour le remboursement du Subutex et de la méthadone. Les toxicomanes peuvent toujours se faire rembourser les produits, mais à condition que tous les médicaments soient délivrés par le même pharmacien. Avant cette mesure, un trafic parallèle était alimenté par des ordonnances multiples, permettant ainsi de se faire rembourser par la sécurité sociale les produits revendus.
Pour Jean Lamarche, président de Croix verte et ruban rouge (association de pharmaciens pour la prévention des toxicomanies et du sida), "le trafic a déjà énormément diminué depuis un an", cette évolution de la sécurité sociale est donc suffisante. Il s'oppose également au reclassement du Subutex pour des raisons médicales : "L'histoire a montré que si un médicament prend le statut de stupéfiant, comme c'est arrivé pour la morphine et les amphétamines, les prescriptions et la consommation baissent. Cette mesure réduit le trafic, mais est une catastrophe pour les soins."
Pour en savoir plus :
Un rapport de l'Académie nationale de pharmacie : "Bilan des politiques publiques en matière de substitution aux opiacés."
Rémy Maucourt

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