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Jouez (intelligemment) !

Publié le 07 février 2009 par Misterrugby

Dans cette rencontre, les Bleus ont alternés entre le très bon et le franchement médiocre. Un mal bien de chez nous !

Nous savions tous que ce premier match à Croke Park allait être particulièrement difficile. Malgré certaines actions prometteuses des Français la déception est grande. Pourquoi ? 

En regardant ce match, j’ai eu un sentiment de déjà-vu, le sentiment qu’on rentre toujours dans les mêmes travers. Ça fait 20 ans que c’est la même chose, les joueurs, les entraîneurs, les systèmes de jeu passent, les mêmes fautes perdurent… Ce mal est peut-être bien français et sort du simple cadre du rugby, en France on sait faire ce qui est compliqué mais on ne sait pas faire ce qui est supposé facile. Démonstration : Après un magnifique essai collectif inscrit par Imanol Harinordoquy (qui restera je pense dans nos mémoires) la France prend le score en main et passe ainsi devant l’Irlande (3 à 7). Alors que la logique voudrait qu’avec le vent en notre faveur et le pied énorme de Beauxis qu’on remette tout de suite la pression dans les 22 mètres irlandais, Dimitri Szarzewski commet une faute au sol dans la minutes suivantes, sous les poteaux bien sûr. O’Gara ne demandait que ça ! L’Irlande revient donc au score 6 à 7. Je ne parle pas des nombreuses fautes en touches, sur nos lancers qui devaient être des moments forts pour nous et qui se sont transformés en moments faibles. Résultat des comptes nos Bleus doivent entamer une course poursuite derrière les Diables Verts. Alors qu’on pense qu’elle vient de faire le plus dur en recollant au score c’est au tour de Cédric Heymans de confondre vitesse et précipitation et qui part s’emmurer dans un paquet de verts et fait une faute au sol, alors que le bon sens aurait voulu qu’on passe la balle à un gros et qu’on créée d’abord un point de fixation. Si le cran des Bleus s’est avéré payant sur certains coups, et je pense bien sûr à cette magnifique relance de 60 mètres suite à une touche rapidement jouée depuis nos 22, ce fut, parfois aussi, le grand n’importe quoi : De telles relances sont efficaces justement parce que le bon sens voudrait qu’on trouve une solution moins risquée et que leurs côtés irrationnelles ont le don de surprendre la défense adverse. Maintenant si la France cherche à remonter tous les ballons à la main depuis ses 22 mètres, l’effet de surprise ne marche plus ! Une autre chose qui nous suit depuis 20 ans, c’est cette faiblesse dans le jeu au pied. Je ne vois pas pourquoi dans notre conception, très française, du rugby veut que le jeu à la main soit « noble » et le jeu au pied soit « vilain » ? Il suffit de regarder le 15 de départ pour comprendre qu’encore une fois, le jeu au pied n’est pas considéré. On semble vouloir utiliser le jeu au pied qu’en dernier recours et ne le laisser qu’à un seul joueur. De là vient d’ailleurs le dernier essai, on laissa le soin à Beauxis de trouver une touche sous la pression de deux mastodontes verts prêts à le dégommer, alors qu’il aurait été préférable que ce soit Tillous-Bordes qui s’y colle derrière son paquet d’avant par l’intermédiaire d’une chandelle. Du coup Beauxis trouva une petite touche dans nos 22, les verts se sont encore une fois servi de leur bon alignement en touche pour lancer une dernière attaque meurtrière, puisque bien servi par O’Leary, D’Arcy transperça la défense bleue.

Le rugby est une chose simple, la France n’est jamais aussi bonne que lorsqu’elle fait les choses simplement, le vrai génie français consiste en sa simplicité, son bon sens,  si nos touches sont bonnes, si on sait alterner jeu au pied, jeu à la main. Si on sait utiliser toute la palette que nous offre un jeu aussi riche, aussi magnifique, que le rugby, alors le fameux french flair fera la différence.  Et si ce french flair n’était autre que la joie de jouer et de prendre le rugby pour ce qu’il est : un jeu ?


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