Magazine

L’époque du “trop”

Publié le 10 février 2009 par Samuel Bouchard

L’époque du “trop”

Êtes-vous aussi saturés que moi? Parfois je me sens inondé par tout ce qui m’entoure. Voici pourquoi à mon avis on vit à l’époque du “trop”, et qu’est ce que ça implique si comme moi vous travaillez à rajouter des produits dans un monde où il y en a déjà trop.

  • Trop d’information
    À partir du moment où je me lève et jusqu’au moment où je me couche, je peux m’abreuver sans cesse d’information: télé devant mon bol de céréal, radio dans l’auto, Internet le midi en mangeant et on fait le chemin inverse jusqu’au dodo. Un des plus gros défis, autant personnellement que pour les organisations, est de gérer la quantité d’information qui peut être utile et qui croit exponentiellement. On vit dans dans un chaudron de soupe d’information qui déborde et qui bouillonne. L’information est une commidité: ça ne coûte plus rien de prendre 2000 photos ou de remplir des pages de documents. Nos ordinateurs permettre de l’accumuler. Contrairement à nos cerveaux, ils ne font pas nécessairement le tri entre ce qui est utile ou pas. Ça a l’avantage et l’inconvénient de tout pouvoir conserver. Il faut fair de la veille d’information, l’archiver, se créer des automatismes pour être capable de la retrouver plus tard.
  • Trop de pub
    S’il y a trop d’information, que penser de tous ces messages qui contiennent de l’information à laquelle on n’est même pas intéressé et qui nous saute en pleine face? La boucle de feedback nous sile les oreilles comme dans un test de son: il y a plus en plus de pub, donc elle fonctionne moins bien, donc on fait plus de pub pour compenser, qui la rend encore moins efficace… Toute cette volonté de nous stimuler finit par tapper sur les nerfs. Comme plusieurs j’en suis certain, je zap automatique à l’arrivée d’une pub, peu importe le média.
    C’est pour cette raison qu’il faut utiliser tous les nouveaux outils pour rétablir la communication avec nos partenaires d’affaires et clients potentiels. Au fond, il s’agit de relations, comme bien d’autres.
  • Trop d’opinion
    Je viens de lire un autre bon article de Paul Graham, qui estime que si les débats politiques et religieux partent en couille, c’est que tout le monde peut se faire une opinion de ces questions sans en être un expert. Il dit qu’on prend ça à coeur parce que ces idées font parties de notre identité et qu’on n’a incidemment pas le choix d’être partisan. Et bien c’est peut-être que les gens aiment la pensée en kit (”je suis de gauche”, “je suis de droite”) et qu’on valorise l’expression personnelle, mais je trouve que beaucoup se permettent une opinion sur n’importe quoi, sans nécessairement savoir de quoi ils parlent. Comme le monde est de plus en plus complexe et rapide, on devrait se garder une petite gêne et accepter de ne pas se prononcer sur tout.
  • Trop de gadgets
    J’entretiens une relation d’amour/haine avec la technologie. Autant je me passionne pour les applications astucieuses, autant je suis allergique à une technologie qui fonctionne mal. Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose techniquement qu’on se doit de le faire.

    Les automobiles sont un des pires exemples à ce niveau. Je ne veux pas autant d’électronique dans ma voiture car elle ne me procure presqu’aucune satisfaction et qu’elle provoque une grande frustration lorsqu’elle met ma batterie à terre par une nuit à -30C. Non, je ne veux pas de coffre à gant qui refroidit mes boissons. Plus de bébelles = plus de risque de bris, donc plus de risque d’irritation. Des exemples similaires se retrouvent par centaines dans le monde du logiciel. Plus il y a de gadgets et de fonctionnlités mal intégrées, moins on a confiance envers la machine.

Comment faire donc, pour participer au monde sans en rajouter sur le tas? En tant qu’entreprise, on fait comme Google, Apple avec le iPhone ou 37signals: on encapsule la complexité dans une interface simple d’utilisation, qui répond à un besoin réel. Les gens y touchent, comprennent comment utiliser et ressentent une satisfaction intantannée. On augmente leur bonheur et réduit leur niveau de stress. Ils nous aiment et tout le monde est content.

Et au niveau personnel? De mon côté je me rabat sur des plaisirs les plus simples et dénudés de complexité: sport, famille, amis, aller dans le bois. Pourquoi la nature est si complexe mais qu’elle ne nous stresse pas comme la complexité fabriquée par les hommes?

[image: cobalt123 sur Flickr]


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Samuel Bouchard 10 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte