La vie est un papier mâché
que l’on mâche bovinement,
un faux-bond, une trahison,
une irréalité
grandiose,
un pétard mouillé qui gémit,
une montagne parturiente
qui met au monde
une souris
au vu et au su de nous tous.
Tirer son épingle du jeu ?
Certains, pour ça, sont mal armés.
Ils se confondent en reculs
(comme on se confond en excuses).
Ils trouvent les grottes moussues
quand la chance les avertit.
D’autres veulent s’anesthésier,
anesthésier temps et souffrance
et sur leur chair d’écorchés vifs
se promène le grand frisson
d’un doute qui leur mord la peau,
les met au défi
d’exister.
Mais trouvent-ils
de quoi répondre ?
Le lendemain
sera mouillé,
subreptice – comme toujours,
il entrera
à reculons
attirera
le désaveu
il viendra
sans en avoir l’air
déjection
de la transparence…
juste le temps de tressaillir
de se laisser voler
au monde
et à peine
l’aura-t-on vu
hoqueter – mais était-ce lui ?
Patricia Laranco.