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Smells like green spirit

Publié le 23 août 2007 par Dimitri Boulze
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En faisant une petite revue de web ces derniers jours, je me balladais sur l'avenue un de mes sites americain favoris en terme de Design : Core 77. Et voilà-t-y pas que je tombe en "Une" sur un article traitant d'éco-design, d'écolabel, et d'environnement.

Car il faut le dire, vu du vieux continent,  j'ai souvent l'impression que les USA sont en avance - non pas politiquement parlant  - quoique quelquefois, sur un malentendu californien ... - mais businessement parlant . A l'inverse, il est toujours intéressant de regarder sous quel oeil on voit l'Europe outre atlantique.

Du coup, le site d'expliquer comment l'Europe via les différentes directives adoptée, sur la prévention de la pollution, sur la gestion des déchets electroniques et affiliées (DEEE), REACH,  ou encore Eco-design EUP's, se lance à grand coup de directives dans un paradigme "vert" qui influera en cascade et dans l'ordre sur :

1- la manière de gérer les produits et les politiques concernées
2- la manière de produire et de prendre en compte les impacts d'un produit du berceau à la tombe
3 -et en conséquence, la manière de concevoir, et donc le boulot de Designer.

Marrant de constater comment les deux côtés de l'atlantique se scrutent,  s'analyse, s'envient aussi... Et malgré tout, je ne peux m'empêcher de croire que c'est sous l'impulsion de la médiatisation du changement climatique que, des deux côtés,  les choses commencent à changer.

C'est parce que Yann Arthus Bertrand nous a fait découvrir la terre vue du ciel et qu'il a compensé ses heures d'hélico - et donc de CO2 émis - en replantant des arbres, que les influents de ce monde commencent à s'intéresser à ces problématiques de CO2 (je rajouterai aussi Al Gore et son évangélisme climatique, puis Nicolas hulot et ses pieds dans le plat électoraux).

Quoi qu'il en soit, l'empreinte écologique fait son chemin dans les têtes des banquiers, investisseurs et industriels comme le montre un article du Business Week de fin juillet. Les allemands ont compris celà il y a bien longtemps et continuent d'être locomotive, les anglais ne sont pas non plus en reste : ils veulent pousser l'Europe à renforcer les lois sur le packaging. On voit même GreenPeace saluer Mark & Spencer qui a décidé d'indiquer sur ses produits frais l'empreinte écologique du-dit produit, comparé à la moyenne nationale anglaise des produits. Bref, des pas de géants comparés à ce que l'on aurait imaginé il y a quelques années.

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En France, je ne sais si c'est parce que j'y vis que je n'y vois pas les prémices d'un changement et d'une émergence verte aussi foisonnante que chez nos voisins, mais j'ai bien l'impression que l'on patine quand même...

La preuve : l'ADEME avait lancé il y a quelques années une méthode de Bilan Carbone (méthode permettant de comptabiliser ses émissions de CO2...en plein dans la problématique de Changement climatique)... Jean Marc Jancovici (spécialiste des questions de CO2 -->cf GIEC) lui même avait mis son grain de sel et m'avait à l'époque (2005) prodigué cette formation. Malheureusement, en consultant environnement que j'étais (et suis) , le business là dessus n'intéressait que philosophiquement les entreprises démarchées....Le constat pour moi est pire :  nous avons la méthode, mais seules 3 entreprises en 2006 (et pas beaucoup plus en 2007) ont réalisé leur  Bilan Carbone !!!  A côté de ça, rien qu'en Midi Pyrenées, 23 entreprises ou consultants sont habilités à réaliser ces méthodes...

Mind the Gap !! Donnons la même chose aux anglo-saxons, et en 6 mois, ils auraient selon moi tous emboité le pas...


Bref, vous comprendrez que je sois un peu déçu de ce manque d'opportunisme à la francaise et les raisons qui m'ont poussé à bifurquer ma route vers un projet plus personnel, où les motivations sont les mêmes mais la différence étant qu'on ne s'épuise pas à convaincre, mais plutôt à faire.....

Aujourd'hui pourtant , le paysage économique mondial change - à l'image du climat ? mais pas à celle de la France ? - vite. L'analyse des business verts est à l'image de ce que dit Mark Hurd, à la tête de Hewlett Packard : "Nous avons atteint un point d'inflection où le fait qu'un produit soit vert ne compromet en rien ses performances, ni son prix, mais lui rajoute en plus de la valeur."

Le green business ou plutôt devrais-je dire l'éco-friendly business est donc en plein essor (si quelqu'un me trouve une traduction potable pour ces termes, je suis preneur). Et dans le train des bonnes choses, il me paraît inévitable que les considérations écologiques d'un produit ou service vont en conséquence façonner la manière dont ils sont lancés sur un marché, mais aussi la pertinence du marketing et de la publicité autour d'un produit. (on pourra enfin dire adieu aux pubs outrancières des géants économiques de l'énergie - notamment - qui se posent en Ghandi de l'écologie... ouf)

Le train est donc en marche, reste à savoir qui sera innovant (Europe, USA, et la France dans tout ça ????) et saura prendre des places en première...

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