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Ces ministres en perdition, assistés par médiateur

Publié le 12 février 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa

Ces ministres en perdition, assistés par médiateur

Jégo incapable de résoudre la crise en Guadeloupe, Pécresse débordée par les enseignants-chercheurs, Darcos face aux lycéens…
Tous ces membres du gouvernement ont un point commun: un médiateur, qui joue leur rôle.
(Source : http://www.liberation.fr/politiques/0101318998-ces-ministres-en-perdition-assistes-par-mediateur)
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Le gouvernement va mal. Brinquebalant, le vernis est craqué de partout. Ses membres sont sous assistance. Très en vogue, la béquille ministérielle, plus communément appelée «médiateur». Doux euphémisme pour «ministre désavoué et/ou incompétent».
Prenez Jégo. En mars 2008, ce sarkozyste pur jus est récompensé de sa fidélité par le poste de secrétaire d’Etat à l’Outre-mer. Pas de chance, le 20 janvier, une grève générale débute en Guadeloupe. Le sous-ministre attend 12 jours pour se rendre dans l’île. Incapable de trouver une sortie de crise, il revient en catimini à Paris, dans la nuit de dimanche à lundi. Avant de repartir mardi soir, mais flanqué de deux médiateurs, chargés de négocier à sa place. Deux béquilles valant mieux qu’une dans son cas.
Désignés par Matignon, les deux désamorceurs de crise se nomment Jean Bessière, directeur général adjoint du travail, et Serge Lopez, directeur général du travail d’Aquitaine. Yves Jégo, lui, assure tranquillement n’avoir «pas le sentiment» d’être désavoué. «Le rôle des médiateurs va être celui, difficile, d’accoucher d’un accord», dit-il. Et lui d’avaler des couleuvres.

Grillée pour la négociation

Autre portefeuille, même punition. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, en proie à la fronde des enseignants-chercheurs et grillée pour la négociation, a aussi droit à sa médiatrice. Entre deux journées de mobilisation, Claire Bazy-Malaurie est désignée – officiellement par Valérie Pécresse – pour «retravailler» le décret controversé qui modifie le statut des enseignants-chercheurs.
Sa mission ? «Recevoir tous les membres de la communauté universitaire, les organisations représentatives, les conférences, etc., pour écouter, connaître leurs observations (…) et éventuellement leurs propositions», a-t-elle expliqué, pour «construire un nouveau texte» au final. Autrement dit: le job de la ministre. «Le travail est désormais entre ses mains», a reconnu elle-même Valérie Pécresse.

Inexistence

L’ensemble de l’éducation est mal-en-point. Puisque le mois dernier, son collègue de l’Education national, Xavier Darcos, s’est vu aussi affubler d’une aide, en la personne de Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris. Le 12 janvier, Nicolas Sarkozy l’a bombardé à la tête d’une «mission» chargée de «conduire la concertation» pour la réforme des lycées, officiellement repoussée d’un an, après la forte mobilisation des lycéens. «C’est moi qui ai souhaité que Richard Descoings vienne m’aider, je vais lui faire une lettre de mission aujourd’hui pour bien préciser comment j’entends voir son travail s’organiser», tentait d’assurer Darcos.
Autre ministre à briller par son inexistence: Bernard Laporte. Nicolas Sarkozy lui a carrément retiré l’une de ses prérogatives. C’était aussi le 12 janvier. Jusque-là secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse et des Sports, Laporte se voit déchargé de la jeunesse – qui peut citer une de ses actions en la matière ? – confiée au haut-commissaire aux Solidarités actives Martin Hirsch.

A qui le tour ?

Qui sera le prochain ? Dati ? Son sort est scellé. Sauf surprise, elle quittera le gouvernement en juin après avoir été élue députée européenne. Peut-être Bachelot, avec la réforme de l’hôpital. La réforme du nombre d’échelon administratif (départements, régions, etc) pourrait aussi donner du fil à retordre à la ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie et son secrétaire d’Etat Alain Marleix, chargé des collectivités territoriales. Et Bernard Kouchner ? En difficulté après la sortie du livre de Péan, il aura peut-être besoin de l’«erreur» Rama Yade – c’est ainsi qu’il avait qualifié la création du secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme – aujourd’hui devenue personnalité politique préférée des Français…



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