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Attac vs. Securitas : non-lieu scandaleux

Publié le 13 février 2009 par Kalvin Whiteoak

Comme on s’y attendait depuis des mois, la justice vaudoise n’a surtout pas voulu bousculer ses auxiliaires et complices quotidiens de Securitas (surveillance, transports en gros de détenus, autres tâches spéciales) et n’a tout simplement pas osé s’attaquer de front à Nestlé.

On ne marche pas sur le géant alimentaire quand on est juge et vaudois, on fait la révérence et on s’excuse.

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Admirable pirouette du juge aussi : selon lui,  les perquisitions ont été refusées  “parce que ces opérations n’auraient donné des résultats que si les enquêteurs avaient pu bénéficier de l’effet de surprise. Or, les plaignants ont attendu la diffusion de l’émission “Temps Présent” en juin 2008 pour déposer plainte, bien qu’ils aient eu connaissance du contenu de l’émission auparavant“.

Ce qui en français veut bien dire que les intéressés ont eu tout loisir de cacher, détruire, classer, déplacer etc.. tout ce qui aurait éventuellement pu prêter à discussion et que selon lui de telles pièces existaient bel et bien.

Comme les mêmes, dûment prévenus, ont eu largement le temps, à l’interne, de faire passer les messages bien à temps pour que les langues se lient encore plus.

Recueillir (puis diffuser) contre paiement des renseignements sur autrui en lui cachant sa propre identité et en abusant donc de sa confiance est répréhensible moralement ET pénalement.

Mais ça le juge ne veut pas le voir, préférant traiter comme de doux dingues les militants d’ATTAC dont la sphère privée et les droits au respect de la personnalité ont été violés.

Dans une affaire aussi délicate et finalement très politique, il n’appartenait pas au juge d’instruction de trancher au fond comme il l’a fait en rendant un non-lieu, mais de laisser les juges du siège dire le droit.

C’est clair aussi que si les prévenus avaient été kosovars ou géorgiens, ils auraient même fait de la détention préventive dans cette affaire “pour éviter qu’ils puissent se parler entre eux et faire disparaitre des preuves”.

Mais on ne bastonne ni le Securitas ni le chocolatier vaudois, sortes d’exceptions culturelles à traiter à part.

Triste canton dans lequel, pour la énième fois, on doit constater que la justice n’est ni indépendante ni courageuse.

Il reste à espérer que les juges cantonaux feront preuve d’un peu plus de jugeote et de recul, du haut de leur colline reposante.

Billet du blog ouVertures.info, une autre lecture de l'info. Reproduction selon conditions.

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