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La Châtaigneraie cantalienne

Publié le 13 février 2009 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel

Le midi du Cantal

La Châtaigneraie est classée comme une zone de montagne mais par endroits, son altitude ne dépasse guère 200 mètres. 

Ce pays, à l'image du fruit dont il tire son nom, est surprenant, inattendu et réserve bien des surprises au voyageur qui le traverse. Vu depuis le Puy de l'Arbre ( 830 mètres ), près de Montsalvy, ce pays qui s'étend jusqu'aux frontières de l'Aveyron et du Lot, se présente en arrondi, parcouru çà ou là, de quelques cambrures que l'on nomme par ici les puechs ou cams.

Ce pays de collines est strié par de multiples rivières et creusé par de profondes gorges aux flancs boisés. Il se nourrit d'un subtile mélange de douceur et de sévérité, poussant les tracteurs qui sillonnent ses routes tortueuses et bordées de larges fougères, à défier en quelques endroits, les lois de la gravité.

La Châtaigneraie tire son nom et son unité géographique du châtaignier, arbre devenu désormais plus rare, au moins dans ses parties les plus hautes. Il touche à sa limite climatique vers 600 mètres d'altitude mais il s'est développé grâce aux soins assidus des hommes de cette terre.

Symbole de ce pays, il représente bien plus qu'une appellation. Il est le point d'ancrage, le trait d'union de l'histoire commune de toute une terre autrefois méprisée pour son sol peu fertile tout juste bon pour la châtaigne, le seigle et la pomme de terre. L'arbre à pain est l'emblème d'un peuple de petits paysans contraints à vivre chichement. Sur les hauteurs, au nord d'Aurillac, " castanhaire " désignait le pauvre, le mangeur de châtaignes et de pommes de terre.

Pour mettre un terme à cette étiquette déplorable, paysans, artisans et industriels ont épousé, dans le courant des années 1960, le vent de la modernité.

Cette région est ainsi passée des landes à moutons, de médiocres champs de sarrasin, de seigle et de pommes de terre, de ses traditionnelles châtaignes à un élevage bovin de qualité, réputé pour son lait. 

Elle a abandonné la polyculture et opté pour l'intensif, agrandi les parcelles, investi dans un matériel performant et, se tournant vers la production laitière, sélectionné les meilleures races de vaches. De fait, elle en a même ravi son usine à Aurillac, reconstruite en son coeur, à Saint-Mamet la Salvetat, plus vaste et plus productive.

Signe de leur attachement à leur terre, les hommes de la Châtaigneraie ont investi la plupart des hauts postes des organismes agricoles du département.

C'est avec le même dynamisme que la Châtaigneraie s'est tournée vers le tourisme. Elle reste, il est vrai, un pays secret. Secret par ses échines, seules habitées en général et isolées les unes des autres par des vallées boisées, parfois profondes, incisées avec force dans le plateau. D'ailleurs, l'une de ses rivières se nomme la Ressègue qui signifie la " scie ".

Ses rivières sont d'autant plus profondes qu'elles rappellent celles de la Truyère ( environs sud de Saint-Flour ), du Lot ou de la Dordogne.

Secret, le pays de Châtaigneraie l'est encore par la discrétion de ses très humbles constructions, mais tellement en harmonie avec la nature environnante et les hommes, mêlant influences du nord et influences méridionales de façon parfois déconcertante. 

Tellement secret, en somme, que le voyageur qui découvre pour la première fois cette région en tombe rapidement amoureux.


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A voir, en Châtaigneraie cantalienne ☛ Arboretum d'Arpajon-sur-Cère☛ Château de Conros☛ Cité médiévale de Marcolès☛ Maurs " la Jolie ", la " petite Nice du Cantal "☛ Mourjou☛ Cité fortifiée de Montsalvy☛ Puy de l'Arbre ( table d'orientation )

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