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FMI: DSK, victime de la « boule rouge » du billard russe de Poutine ?

Publié le 23 août 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

b2f279644001a9b0795785006f5d9eac.jpgDECRYPTAGE RELATIO:Le billard russe, vous connaissez ? C’est le billard aussi appelé : « de Barre » (Rien à voir avec Raymond…) La bille rouge permet de "casser", au début, mais au cours de la partie, n'importe quelle boule peut être utilisée comme bille de choc. De la même manière toutes les billes peuvent être empochées.

Poutine sait trouver des «  billes de chocs ». Sa dernière trouvaille : un rescapé du régime totalitaire soviétique qui s’était refait (si l’on peut dire) une petite santé politique en étant premier ministre de Tchécoslovaquie par intérim puis gouverneur de la banque centrale tchécoslovaque… Josef Tosovsky !

Voici cet apparatchik candidat du Kremlin à la direction du FMI. Reconnaissance des compétences en vertu de solidarités passées et de confiances très actuelles dans cette Russie qui fait ce que Poutine avait annoncé : son grand retour sur la scène diplomatique et stratégique.

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Tosovsky, un missile politique et financier contre les arrangements euro-américains sur les partages des gâteaux internationaux ? C’est évident. La Russie conteste, comme plusieurs autres pays dits en développement, et surtout comme des puissances dites « émergentes » la pratique qui réserve jusqu’à présent la direction du Fonds monétaire international à une personnalité européenne et celle de la Banque mondiale à un Américain. « J'ai eu des entretiens avec les pays dits 'BRIC', et la proposition consistant à avoir une véritable élection, avec des candidats concurrents, a reçu leur soutien », a déclaré mercredi le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, à la presse, en utilisant l'acronyme qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Les BRICS : une appellation nouvelle sur l’échiquier international…

Mais le Kremlin prend soin de démentir toute  « opération politique » de sa part et toute hostilité envers Dominique Strauss-Kahn officiellement soutenu par toutes les capitales de l’union européenne , dont…Prague. «  Depuis 2000, Tosovsky, âgé de 56 ans, préside l'institut de stabilité financière à la Banque des règlements internationaux à Bâle. Sa candidature a été proposée pour des raisons professionnelles. Son choix n'est en aucune façon dirigé contre Strauss-Kahn », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov.

Le même porte-parole n’a pas commenté cette incongruité qui veut que Moscou soutiennent un personnalité d’un pays qui soutient déjà un autre candidat et qui s’est empressé de  condamner cette mise en avant d’un de ses citoyens… Mais la boule rouge de Potine vise d’abord la balle blanche de la République tchèque…

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Poutine est furieux de voir Prague accepter, sur le sol tchèque,  le projet américain de « bouclier anti-missiles ».  « La Russie considère un tel bouclier comme une menace à sa sécurité », a redit le chef d'état-major de l'armée russe, Iouri Balouïevski, à des visiteurs tchèques en visite à Moscou.  «  Prague ferait une grosse erreur en accueillant sur son sol la station radar américaine. » Ce qui aux yeux des « kremlinologues », spécialité qui recouvre son actualité ( !) est porteur de menaces de pressions en tous genres.

En la matière, il n’y a pas de petites manœuvres…Et Poutine ne doit pas être gêné du tout de toucher au passage la boule de Sarkozy qui n’a pas encore face au Kremlin définit une position claire mais qui ne manifeste guère l’empathie qu’il sait témoigner par ailleurs,  compris pendant ses « vacances » américaines. Dans le billard russe, une bonne boule en casse plusieurs. Nous sommes dans une partie  géopolitique entre les Etats-Unis, l’Union européenne, la Russie et les pays émergents.

DSK peut-il faire les frais de cette lutte ? L'ancien ministre français socialiste de l'Economie, qui poursuit sa « campagne »  en Chine, a annoncé dans un communiqué qu'il avait obtenu le soutien de Pékin à sa candidature. Mais Pékin, pour l’heure, n’a rien fait savoir. Et d’autres candidatures peuvent encore émerger. Tosovsky a lui aussi dit jouir de nombreux soutiens et avoir « reçu une réaction favorable de ministres des Finances et gouverneurs (de banques centrales) de plusieurs pays de toutes les régions », sans autre précisions.

A Paris, on reste confiant dans les chances de DSK. Ce jeu russe est à remettre dans le contexte général de l'offensive tous azimuts de la diplomatie de Poutine. Un dynamisme qui devrait inciter les 27 de l'Union à définir une politique commune vis-à-vis du Kremlin.Facile à dire....

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