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Ouroboros

Publié le 15 février 2009 par [email protected]

Ouroboros désigne le dessin d’un serpent ou d’un dragon qui se mord la queue. Il s’agit d’un mot de grec ancien οὐροϐóρος, latinisé sous la forme uroborus qui signifie littéralement « qui se mord la queue ». En français et dans les autres langues modernes, c’est donc devenu l’ouroboros. Il est souvent utilisé comme symbole des paradoxes du fait de l’impossibilité de se manger soi-même. En effet, si l’ouroboros se mange, alors il ne peut plus se manger, donc il peut se manger… L’ouroboros est présent dans quasiment toutes les cultures passées et actuelles : occidentale, asiatique, indoue, nordique, maya, égyptienne, taoïste et même dans le satanisme. Il est aussi présent dans le christianisme, en alchimie et en héraldique, ainsi que dans la littérature, dans des bandes dessinées et au cinéma où il symbolise souvent des éléments mystiques (telles mythes ou légendes anciennes) ou bien de science-fiction telle la résurrection ou le voyage de le temps. L’ouroboros est un peu le symbole du mystère et du divin ; mais avant tout il symbolise le paradoxe ; mais ceci n’est pas étonnant car le paradoxe est en fait au sommet de tout, notamment de la métaphysique, et il incarne le vrai et le faux, ainsi que le paradoxe. Le paradoxe s’auto-inclut comme l’ouroboros se mange lui-même. D’ailleurs, l’estomac doit régénérer toutes les deux semaine la muqueuse gastrique afin d’éviter de se digérer lui-même, à l’instar de l’ouroboros !

Le serpent (ou le dragon parfois) qui se mord la queue, symbolise un cycle d’évolution refermé sur lui-même.

Ce symbole renferme en même temps les idées de mouvement, de continuité, d’autofécondation et, en conséquence, d’éternel retour. Cette connotation de circularité et d’indécidabilité fit du serpent Ouroboros le symbole des paradoxes qui, comme lui, se « mangent la queue », comme dans la formule « Cette phrase est fausse », variante du paradoxe d’Épiménide-le-Crétois (Je mens): il y a du vrai dans le faux, et du faux dans le vrai, un enchevêtrement indémaillable des causes et des conséquences. La forme circulaire de l’image a donné lieu à une autre interprétation : l’union du monde chthonien (du grec khthôn : « qui est né de la terre », qualificatif appliqués aux dieux infernaux), figuré par le serpent, et celui du monde céleste, figuré par le cercle. Cette interprétation serait confirmée par le fait que l’ouroboros, dans certaines représentations serait moitié noir, moitié blanc. Il signifierait ainsi l’union de deux principes opposés, soit le ciel et la terre, soit le bien et le mal, soit le jour et la nuit, soit le Yang et le Yin chinois, et toutes les valeurs dont ces opposés sont les porteurs.

Une autre opposition apparaît dans une interprétation à deux niveaux: le serpent qui se mord la queue, en dessinant une forme circulaire, rompt avec une évolution linéaire, marque un changement tel qu’il semble émerger à un niveau d’être supérieur, le niveau de l’être céleste ou spiritualisé, symbolisé par le cercle; il transcende ainsi le niveau de l’animalité, pour avancer dans le sens de la plus fondamentale pulsion de vie ; mais cette interprétation ascendante ne repose que sur la symbolique du cercle, figure d’une perfection céleste. Au contraire, le serpent qui se mord la queue, qui ne cesse de tourner sur lui-même, s’enferme dans son propre cycle, évoque la roue des existences, le Saṃsāra, comme condamné à ne jamais échapper à son cycle pour s’élever à un niveau supérieur : il symbolise alors le perpétuel retour, le cercle indéfini des renaissances, la continuelle répétition, qui trahit la prédominance d’une fondamentale pulsion de mort.

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