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Oppression

Par Celinouchka
...pour reprendre une suite de titres et de messages plus tristes et plus "jme plains tu meurs".
Oppression, oppression, tout est oppression.
La vie est oppression, la mort est oppression, la liberté est oppression.
Toute la vie est construite sur de faux-semblants, sur de fausses libertés, sur une impression de Tout, d'unité, qui n'est qu'une impression, une sensation, une tromperie.
A quoi cela sert-il, de vivre ? lorsque l'on se pose cette question, le stade du rendu-compte que l'on vit est passé, place à l'utilité.
Finalement, pas à grand chose, ou à beaucoup, suivant le point de vue.
A changer ce fichu monde qui nous entoure, si imparfait - par notre faute, si mauvais - par notre faute, si bête - par notre faute, si cruel - par notre faute, fruit de notre péché.
Le matin, je me lève, les yeux encore embués, et je me demande ce que la journée va m'apporter. A la bourre - on ne casse pas un rituel - je saute hors du lit, hurle au contact du sol froid, ferme la fenêtre trop longtemps ouverte, cherche à la va-tout quelque habit à me mettre - le style ne comptant pas, car finalement, à quoi sert-il ? à se donner un air que l'on n'a pas ? - et sprinter à la salle de bain, passer un peu d'eau pour décoller ces paupières trop lourdes de sommeil non reçu, de repos que l'on pense mérité - l'est-il vraiment ? - et de réflexions nocturnes que l'on trouve macabres et déprimantes.
Le matin, je me lève, me taisant, ne voulant pas sortir un mot, buvant un café vite fait, m'efforçant de manger, en feuilletant le journal - du malheur, des morts, de la tristesse, quoi de beau ? les avis de naissance des stars, ou les courbes économiques que l'on ne comprend pas qui descendent, nous faisant rire de notre propre malheur.
Le matin, je suis à la bourre, oppressée par le temps qui file, trop vite, sautant dans un bus comblé de voix de préados et d'ados, qui ont soif de liberté, de vie.
Et moi, j'en ai marre. Je souris en les voyant, un peu, parfois.
Le matin, j'attends le train dans le froid, j'aime ce froid qui me fait vivre, qui me détruit la peau, qui me glace les doigts, qui me rend malade. Le matin, j'entends les gens se plaindre, et je ne fais pas mieux, moi qui ne vaux pas mieux que quiconque.
La journée, je ris, je raconte des bêtises, j'étudie - parfois - ou me rends utile, buvant des cafés et lisant les journaux à la cafétéria, en compagnie des profs - j'aime cette ambiance....jusqu'à ce que les autres étudiants viennent et brisent tout.
Et le soir, je rentre, et pleure, sur ma journée, sur la Vie, sur MA vie, sur ce que j'en fais, sur ce que nous faisons, sur la bêtise humaine, sur ma propre bêtise, moi qui veux aider les autres, moi qui veux parler, moi qui ne sais pas le faire, moi qui veut conseiller, moi qui fais tout faux.
J'aurais aimé être mademoiselle tout le monde, qui ne sent ni l'oppression de notre société, ni celle du temps - ou plutôt celle que nous avons crée, ni celle des doutes.
Oppression, tout est oppression.
On se croit libre, on ne l'est pas, prisonniers de nous-mêmes, prisonniers d'une société que l'on pense notre et bonne, prisonniers du temps, prisonniers de nos désirs, prisonniers de nos hobbies, prisonniers de tout, oppressés.
Je pense au sens de ma vie, de ce que j'en fais, comme je la fiche en l'air, comme je veux en profiter, comme je veux faire le bien, comme je veux marcher sur Ses traces, comme je veux, je veux...
Et on m'en empêche, ma famille, mon entourage, ma société qui n'est pas mienne, finalement, qui m'est étrangère, qui me dégoute, tout cela me poussant à rechercher la solitude, à m'isoler, à fuir cette oppression, alors que la fuite n'est pas solution.
Et je tourne en rond, et je pense que les autres sont fautifs, alors que ma misère, c'est moi qui me la suis créée, le jour où j'ai ouvert les yeux sur ce monde trop gris, le jour où j'ai décidé que je ferais tout pour le rendre un peu plus beau, que j'ouvrirais les yeux des autres.
Etait-ce la bonne voie ? je ne le sais, en attendant, on rit, on pleure, on meurt de faim, de soif, d'oppression, de stress.
Non, rien n'a changé, tout a empiré. Est-ce ma faute ? au même poids que la faute à d'autres, a-t-on tort de vouloir aider, et de rater ?
En attendant, j'écoute des chants de Taizé, j'ai hâte d'y retourner, d'être dans le silence, hors du temps, de remettre encore plus tout en question que normalement, de tomber, tomber, encore plus bas, pour me relever, enfin.
Août...c'est si loin, tiendrai-je le coup d'ici là ? Espoir, espoir, fais-moi vivre, à nouveau...

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