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Eden à l'Ouest de Costa-Gavras

Par Kilucru

Eden à l'Ouest  de Costa-Gavras
EDEN A L'OUEST
Un film de Costa-Gavras
Avec Riccardo Scamarcio, Odysseas Papaspiliopoulos, Léa Wiazemsky, Tess Spentzos, Kristen Ross, Stella-Melina Vasilaki, Gil Alma, Eric Caravaca, Ulrich Tukur

Synopsis


En Méditerranée, un bateau d'immigrés est arraisonné à quelques miles des côtes italiennes. Elias(Riccardo Scamarcio), l'un des immigrés, arrive à fuir à la nage pour se retrouver le matin suivant échoué sur une plage de nudistes d'un hôtel de luxe. Se mêlant aux touristes puis au personnel de l'établissement, il tente d'échapper à la surveillance de la police. Au bord de la piscine il rencontre le magicien Nick Nickelby (Ulrich Tukur)qui l'emploie pour ses tours de passe-passe le soir même et, dans un élan d'excitation, l'invite à le rejoindre à Paris. Ne parlant qu'à peine le français, sans papier ni même la moindre idée de comment s'y rendre, Elias va commencer un voyage incertain durant lequel il rencontrera de nombreux obstacles mais aussi une foule de personnages différents. Coûte que coûte Elias désire se rendre dans la ville lumière afin de commencer une nouvelle vie.
Comme dans l’Odyssée, c’est en mer Egée que l’aventure d’Elias, notre héros sans légende, commence.
Sur la même mer, sous le même soleil et le même ciel qu’à l’aube de la civilisation. Après bien des péripéties, dont une escale au paradis et un bref séjour en enfer, son épopée finit magiquement à Paris.
Paris, que chaque errant voit briller au plus profond de ses rêves dans son sommeil incertain.
Eden à l’Ouest tente de faire écho au parcours, à l’errance, à l’histoire de ceux - hier ce fut nous-mêmes ou nos pères et mères - qui traversent la terre, bravent les océans et les uniformes à la recherche d’un toit.
L’histoire d’Elias n’est pas celle d’Ulysse, ni celle de Jean-Claude, ni la mienne. Mais je me reconnais dans Elias, cet étranger qui ne m’est pas étranger…

Costa-Gavras
Eden à L’Ouest

Eden à l'Ouest  de Costa-Gavras

« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », celui d’Elias commence à bord d’un frêle esquif, avant d’embarquer contre espèces trébuchantes à bord d’un cargo rappelant étrangement celui de « Coke en stock » du Sieur Hergé, les candidats à l’exil remplaçant aujourd’hui les esclaves de la traite des noirs d’hier !
Les poches quasi vides, Elias possède cependant deux richesses, quelques mots de français appris laborieusement et surtout un physique que nous qualifierons de » beau comme un dieu « !
Plongeant du cargo dans les eaux profondes, pour échapper à la brigade maritime, le petit matin trouve notre ami échoué, épuisé sur une plage. .de naturistes, au sein d’un luxueux complexe touristique. Doué d’un instinct de survie et d’adaptation notre jeune débarqué s’improvise plombier, groom, séduit le chef du personnel, une touriste allemande esseulée. Alors que la police locale recherche les clandestins, Elias voit son ami se faire alpaguer sous ses yeux, difficile mais un moindre mal quand plus loin au matin la police repêche sous les regards dégoutés de certains les corps sans vie d’exilés moins chanceux.
La détermination d’Elias n’en sera que plus grande. Son histoire sera faite d’une infinité de rencontre, chacune le rapprochant un peu plus de son but, Paris.
Son physique avenant, mais aussi la bonté et la douceur, peut-être un chouia de naïveté en font tour à tour une proie, dépouillé par un italien roublard, abandonné au milieu du froid par un couple sans scrupules, mais aussi réconforté par des routiers sympas et originaux, sauvé par des Rom’s lui le « Gadjo », enfin un compagnon d’infortune, un « pays » » pour qui la solidarité n’est pas un vain mot…
Bref un voyage qui le mènera au centre de Paris, là où l’attend croit il son but ultime. Oui il pourra se rendre compte que même les magiciens dressent des tableaux idylliques, utopiques, simples écrans de fumée que le vent aussi vite que leurs belles paroles.
Mais après tout Elias est à Paris, jeune et audacieux…à suivre..et du voyage il a beaucoup appris !
Voila un film alerte, voyage vif et souvent drôle, ce qui n’est certes pas incompatible avec le propos, même si celui aurait peut-être gagné en gravité, car le sujet l’est. Cette immigration risquée, dangereuse, source d’espoir, de déception aussi. Du droit des peuples à aller et venir, cela devrait être inscrit sur les tables d’une constitution universelle. Bon nous on a Besson qui planche sur les bienfaits de la délation..Génial !
Excessif.Com "...son voyage se transforme vite en succession de courses-poursuites, certes non dénuées d'humour, mais qui provoquent rapidement un sentiment de lassitude là où l'on aurait aimé une réflexion plus profonde sur la place de l'immigré et son sentiment de confusion vis à vis d'une culture qui lui est étrangère....Eden à l'ouest a du charme, mais il lui manque du réalisme pour être percutant ou de la fantaisie pour se regarder telle une fable moderne..."
Le Monde.Fr "Eden à l'Ouest" : le voyage plein de désillusion d'un Ulysse du XXIe siècle."
CritiKat.Com "..Costa-Gavras a voulu, dit-il, « dédramatiser » l’enfer des immigrés clandestins... mettre en scène, en quelque sorte, une œuvre qui montre l’horreur de l’errance en décalant le réel, en le contournant pour le mettre en valeur : le détournement d’Eden à l’ouest est cependant bien mince. Tout d’abord, son Elias, éphèbe grec aux yeux bleus et à la coiffure ébouriffée, semble lorgner sur le burlesque tragique d’un Charlot moderne, mais ne parvient jamais à égaler la profondeur gestuelle et sociale des films de Chaplin, tant son personnage est encombré de tics et de clichés.."
Chez Lo "..Eden a l'Ouest est un film brillant, qui porte à l'écran un lourd parcours de migrant.."


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