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Votre mot pour la relance

Publié le 17 février 2009 par Samuel Bouchard

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L’ami Redg m’envoie un lien sur les consultations pré-budgétaires où madame rigueur nous demande notre avis sur le prochain budget du Québec. Je trouve que c’est une très bonne initiative de leur part pour rendre le Système un peu plus participatif (Il y a même un lien pour partager sur Facebook à la fin). Je viens d’aller lui donner mon avis, du point de vue de l’entrepreneur technologique impliqué dans des entreprises à différents stades. Dans mes commentaires, j’abonde dans le même sens qu’un article que j’ai lu aujourd’hui sur le manque de fond d’amorçage qui mine la base de notre économie du futur.

Ce que je me rend compte, c’est qu’il y a un fossé pour des gens qui veulent démarrer une entreprise technologique au Québec. Ce fossé nommé amorçage se dresse entre le monde de la recherche et celui de l’entreprise qui est démarré et qui a ses premières ventes.

  1. Financement de la recherche - Il se fait de la recherche de grande qualité au Canada dans les universités et les centres spécialisés. Des montants de nos taxes importants sont investis. C’est là que les technologies disruptives naissent. Je ne parle pas des inventions qui ne font que itérer sur les précédentes, mais bien celles qui nous feront faire des grands bonds. De ces inventions peuvent naître des industries entières. Le travail de recherche des universités est de faire une base variée et de qualité à la pyramide de l’innovation. Tout en haut de cette pyramide, il y a les technologies qui finissent par un succès commercial. Pour une de ceux-là, il y a des années-chercheurs entières, des centaines d’inventions. C’est comme dans le sport: ça prend des millions de joueurs amateurs pour fournir la crème aux rangs professionnels. À mon avis, ce travail est bien fait au Canada, cette notion est comprise depuis un moment. (Bien que les Conservateurs ne comprennent rien à la valeur de la recherche fondamentale, à la base de tout ça.)
  2. Amorçage - Fossé.
  3. Financement d’une entreprise qui a des ventes - L’entreprise a des ventes, donc elle a quelque chose à vendre. Ses besoins en R&D sont moindres, toutes proportions gardées. Elle a accès à du financement plus conventionnel car les créanciers ont quelque chose sur quoi se rattacher.

Une entreprise au stade d’amorçage technologique, c’est une petite tortue de mer qui vient de craquer sa coquille et qui court de toutes ses forces avec un moyen de locomotion mal adapté vers l’océan. Le temps presse car elle est une proie facile. Une fois rendue dans l’eau, tout ne sera pas joué, mais un stade critique et dangereux sera derrière elle. L’analogie de cette course sur la plage est la période de l’entreprise où elle devra investir quelques 100k$ en R&D et en pré-commercialisation.

Tout le monde louange les entreprises technologiques qui créent des emplois de qualité. D’un autre côté,  personne n’ose y investir durant le stade d’amorçage. Comment donc devrait se financer une entreprise technologique?

  • Avoir déjà de l’argent?
  • Aller chercher du capital de risque avec aucun produit dans le portfolio, aucune vente dans le carnet?
  • Faire de la consultation pour aller chercher de l’argent à la miette, des projets qui n’avancent pas la technologie qui serait éventuellement réellement payante pour l’économie?
  • Ou via un fond gouvernemental dédié à l’amorçage bien adapté à la réalité?

Je souligne le bien adapté à la réalité car les selon cette lettre, en 2006-2007, les trois fonds les plus actifs au stade de l’amorçage avaient financé seulement huit projets dans tous les secteurs technologiques au Québec. Donc quand madame Jérôme-forget me demande ce que je ferais à sa place, il y aurait certainement une partie de cet article dans la réponse.


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