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Qui se cache sous l’auteur ?

Publié le 18 février 2009 par [email protected]
LivrePeut-on être « issu d’une famille de la haute bourgeoisie juive » et collaborer activement aux discours du maréchal Pétain (dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne vont pas, précisément, dans le sens de la tolérance démocratique envers les Juifs et d’autres minorités !) ? C’est la prouesse –paradoxale– réalisée par Emmanuel Berl, conjoint de la chanteuse Mireille (dont Sacha Guitry disait qu’elle n’était pas « desservie par une grande voix »). En fait, il tint un temps la plume pour les discours du maréchal (comme la formule « la terre, elle, ne ment pas »). Autrement dit, il fut le « nègre » de Pétain. Ce thème des « collaborateurs littéraires de l’ombre » est évoqué dans le quotidien 20minutes (24 avril 2008). Où figure ce propos édifiant d’Éric Dumoulin (auteur de Politiquement nègre, Robert Laffont) : « J’ai connu des hommes politiques qui n’avaient même pas pris la peine de lire le livre qu’ils signaient ! D’autres qui se l’appropriaient comme s’ils l’avaient vraiment écrit. » Mais sur ce sujet, le comble concernerait les rémunérations comparées du « coach en écriture » et du « véritable écrivain ». Réponse de Jean-François Kervéan (nègre professionnel, pour Michel Drucker et Hervé Vilard notamment, et auteur sous son nom d’ Une saison chez Mickey, Fayard) à la question « pour vivre de sa plume, vaut-il mieux être ‘‘ghostwriter’’ (écrivain fantôme) ou auteur ? » : « Un nègre de qualité vit mieux qu’un très bon auteur » ! Métaphoriquement, si la gratification forfaitaire du nègre met du beurre dans ses épinards, les droits d’auteurs mettent-ils de la margarine dans les orties ?

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