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L'anémie

Publié le 19 février 2009 par Marieclaude

L'anémie est un nom générique qui regroupe de nombreuses maladies associées à un manque de globules rouges ou d'hémoglobine, et donc à un transport inadéquat de l'oxygène par le sang.

Les globules rouges - qu'on appelle aussi hématies - sont en effet des cellules sanguines qui apportent l'oxygène nécessaire à toutes les cellules du corps et assurent ainsi leur production d'énergie. Quant à l'hémoglobine, elle constitue le pigment respiratoire qui leur permet d'accomplir ce rôle.

Pour que le taux d'hémoglobine reste normal, il doit y avoir équilibre entre la quantité de globules rouges produits dans la moelle osseuse et celle détruite en particulier dans la rate. Sinon, le taux d'hémoglobine baisse et l'anémie s'installe. Les globules rouges se forment dans la moelle osseuse en cinq jours environ et circulent dans les vaisseaux sanguins durant 120 jours environ, avant d'être détruits. Plusieurs symptômes de l'anémie résultent d'un manque d'oxygène dans les tissus.

Important. Même si vous avez plusieurs des symptômes de l'anémie, cette affection nécessite un diagnostic médical.

Taux d'hémoglobine normal

Hommes : de 14 g/100 ml à 16 g/100 ml
(ou de 140 g/L à 160 g/L)

Femmes : de 12 g/100 ml à 14 g/100 ml
(ou de 120 g/L à 140 g/L)

Causes

La production et la « survie » des globules rouges dépendent du bon fonctionnement de certains organes, mais aussi d'un apport adéquat en vitamines (B12, B9, et C) et en fer. Les reins sécrètent une hormone qui incite les cellules souches de la moelle osseuse à générer de nouveaux globules rouges : l'érythropoïétine. Une fois produites, les nouvelles cellules circulent dans le sang durant quatre mois. Au bout de cette période, elles sont détruites dans de petits vaisseaux, en particulier dans la rate. Quelques composants des globules rouges, dont le fer, seront recyclés afin d'en produire de nouveaux.
Tout ce qui affecte la production des globules rouges augmente leur destruction peut entraîner l'anémie. De même, une fuite de sang importante en dehors du système circulatoire - l'hémorragie - provoque l'anémie.

Types d'anémie

Il existe de nombreuses formes d'anémie, qu'on peut classer selon la cause en jeu, soit un défaut de production des globules rouges ou une destruction anormale des globules rouges. En voici quelques-unes.

Défaut de production des globules rouges

Anémie ferriprive
C'est la forme la plus répandue et, comme son nom l'indique, elle provient d'une carence en fer, qui est un composant essentiel de l'hémoglobine. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, cette carence ne s'explique pas toujours par une alimentation pauvre en fer - qui, d'ailleurs, est la cause la moins courante de l'anémie ferriprive. Voici d'autres causes :
- Règles abondantes. Les menstruations causent des pertes de fer chez toutes les femmes menstruées, mais elles sont d'autant plus susceptibles de causer l'anémie chez celles qui ont des pertes très abondantes (voir la fiche Ménorragie). Par ailleurs, comme les pertes menstruelles sont plus importantes à la puberté, les adolescentes risquent d'avoir très peu ou pas du tout de fer en réserve si leur alimentation ne leur fournit pas assez de fer.
- Certains médicaments. Par exemple, l'usage prolongé d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens peut irriter les parois de l'estomac et causer des saignements. En outre, certains médicaments risquent de provoquer une carence en fer : antiacides, antihistaminiques H2, inhibiteurs de la pompe à protons, tétracyclines.
- Grossesse. Le foetus puise dans les réserves maternelles de fer, ce qui peut occasionner une carence en fer (aussi appelée « anémie de grossesse »).

Anémie aplasique (ou aplastique)
Cette maladie rare survient quand la moelle osseuse ne produit plus assez de globules rouges. Dans 50 % des cas, l'anémie aplasique est causée par des agents toxiques, certains médicaments ou une exposition à des radiations. Elle peut aussi s'expliquer par de graves maladies comme la leucémie, dans ses premiers stades.
Voir la fiche Anémie aplasique.

Anémie mégaloblastique
Ce terme générique regroupe des anémies où la moelle osseuse produit des globules rouges déformés et très gros qu'on appelle mégaloblastes. En général, ces anémies sont liées à deux types de carences en vitamines. Elles s'expliquent notamment par un apport alimentaire déficient ou une anomalie congénitale du métabolisme de ces vitamines. La plus courante est l'anémie pernicieuse ou anémie de Biermer, causée par une carence en vitamine B12. Voir la fiche Anémie pernicieuse.
La seconde est l'anémie causée par une carence en vitamine B9 (acide folique). Cette forme d'anémie est souvent associée à une carence en fer. Les principales causes sont :
- grossesse, allaitement;
- cuisson excessive des aliments;
- certains médicaments (médicaments contre le cancer, anticonvulsivants, etc.);
- maladies de l'intestin grêle (maladie de Crohn, etc.);
- ablation d'une part importante de l'intestin grêle, ce qui réduit l'absorption des nutriments;
- alcoolisme, tabagisme;
- hémodialyse.

Anémie sidéroblastique
Ce terme chapeaute un groupe d'anémies dans lesquelles une utilisation anormale du fer provoque un type d'anémie caractérisée par des globules rouges de petite taille qu'on appelle « anémie microcytaire ». Ces anémies tendent à être bénignes chez les enfants, mais deviennent plus graves et plus difficiles à traiter chez les adultes. Il s'agit d'anémies héréditaires ou acquises. Dans ce dernier cas, elles peuvent être notamment causées par :
- l'alcoolisme;
- le chloramphénicol, un antibiotique utilisé en particulier contre la salmonellose;
- des médicaments toxiques qui lèsent ou tuent les cellules vivantes comme l'azathioprine, un immunosuppresseur, et la moutarde à l'azote, un anticancéreux immunosuppresseur;
- certaines formes d'anémie : anémie mégaloblastique, anémie hémolytique;
- diverses maladies : arthrite rhumatoïde, leucémie, etc.

Perte ou destruction anormale des globules rouges

Anémie hémolytique
Selon le cas, le taux de production de globules rouges est normal ou élevé, mais ceux-ci sont détruits trop rapidement. Cette maladie est acquise ou héréditaire. Si l'anémie hémolytique est acquise, cela peut être dû entre autres à une réaction du système immunitaire (auto-immune ou allergique), à la présence de toxines dans le sang ou à des infections (par exemple, la malaria).
Voir la fiche Anémie hémolytique.
Parmi les formes héréditaires de l'anémie hémolytique, il y a notamment l'anémie à hématies falciformes. Également appelée drépanocytose, cette anémie chronique et héréditaire touche surtout les personnes de race noire. Fort sérieuse, elle provoque une destruction accélérée des globules rouges pour évoluer finalement vers une anémie hémolytique.
Voir la fiche Anémie à hématies falciformes.

Anémie causée par une maladie chronique
Plusieurs maladies chroniques (et parfois leur traitement) peuvent affecter la production de globules rouges et donc provoquer l'anémie. Entre autres, celles-ci :
- cancer, maladies du foie, maladies chroniques inflammatoires, sida.
- Maladies qui engendrent des hémorragies persistantes. C'est le cas par exemple de celles qui affectent le tube digestif : gastrite, ulcère gastrique, cancer de l'estomac, inflammation de l'intestin, diverticules. Les maladies gastro-intestinales représentent d'ailleurs la principale cause d'anémie chez les hommes.
- Certaines formes de chirurgie. Chez ceux qui souffrent d'une maladie coeliaque, d'un trouble digestif ou de l'intestin grêle, l'ablation chirurgicale d'une partie ou de tout l'estomac peut nuire à l'absorption du fer.

Symptômes

Les symptômes suivants sont communs à plusieurs types d'anémie :

  • Pâleur du teint.
  • Fatigue inexpliquée, faiblesse, perte d'énergie, somnolence.
  • Maux de tête.

Si l'anémie s'aggrave :

  • Accélération inhabituelle du rythme cardiaque et respiration courte au cours d'exercices de faible intensité.
  • Étourdissements.

N.B. Certaines anémies s'installent lentement et peuvent donc prendre un certain temps avant d'être décelées.

Personnes à risque

  • L'hérédité entre en jeu pour plusieurs types d'anémie.
  • Les femmes ayant des pertes abondantes et les adolescentes sont particulièrement à risque en ce qui concerne l'anémie ferriprive.
  • Les personnes âgées de plus de 85 ans.

Facteurs de risque

  • Tout ce qui peut occasionner des pertes de sang excessives, et donc une carence en fer (ménorragie, maladies qui engendrent des hémorragies persistantes - entre autres celles du tube digestif.).
  • Maladies chroniques : cancer, maladies du foie, maladies chroniques inflammatoires, sida.
  • Alimentation carencée en fer, vitamine B9 (acide folique), vitamine B12 et vitamine C.
  • Tout ce qui peut affecter l'absorption de ces nutriments : chirurgie de l'estomac et de l'intestin grêle, maladies de l'intestin grêle, alcoolisme, etc.
  • Grossesse et allaitement (carences nutritionnelles).
  • Certaines infections, maladies du sang ou troubles auto-immunitaires.
  • Usage de certains médicaments ou exposition aux radiations.

Prévention

La prévention varie en fonction de la cause de l'anémie.

Anémie ferriprive

Manger régulièrement des aliments riches en fer. Ce conseil vaut plus particulièrement pour les adolescentes et les femmes - surtout celles qui ont des pertes menstruelles importantes. La forme la plus absorbable de fer est le fer hémique ou fer organique présent dans la viande, le poisson, la volaille et les fruits de mer. Quant au fer non hémique ou fer inorganique, il se retrouve dans les aliments déjà mentionnés, mais aussi dans les légumes verts, les légumineuses, les fruits séchés, les céréales et la mélasse. Pour en savoir plus, consulter notre fiche sur le fer.
N.B.
Les végétariens ne consomment pas toujours la quantité de fer requise et le fer qu'ils mangent est moins bien absorbé par l'organisme. Ils pourraient donc avoir intérêt à prendre un supplément de fer.

Prendre un supplément de fer si on risque de subir une carence. C'est le cas notamment de tous ceux qui ont des pertes de sang importantes (en cas de ménorragie par exemple). Cependant, la supplémentation en fer ne semble pas efficace pour tous les groupes à risque. Comme le révèle une étude randomisée, une supplémentation en fer pourrait prévenir une carence en fer chez les femmes menstruées qui subissent un pontage gastrique de type « anse en Y » pour combattre l'obésité. Par contre, cette supplémentation ne s'est pas traduite par une réduction significative des cas d'anémie par rapport au groupe contrôle (néanmoins, l'incidence des microcytoses - anémies caractérisées par de petits globules rouges - était nettement plus importante dans le groupe recevant le placebo). Au cours de cette étude, une dose de 320 mg deux fois par jour a été prescrite un mois après l'intervention.

Éviter de consommer des aliments qui réduisent l'absorption du fer. Par exemple, le thé peut nuire à l'absorption du fer. Toutefois, il ne peut à lui seul causer une anémie ferriprive. Les personnes à risque devraient éviter de boire du thé aux repas. Voir la fiche Fer, qui contient la liste des aliments qui réduisent son absorption (section Précautions).

Important
- Il est impératif de consulter un médecin avant de recourir à un supplément de fer.

Anémie aplasique

On ne peut prévenir l'apparition initiale de cette anémie. En revanche, il est possible d'en prévenir la récurrence en évitant l'un ou l'autre des facteurs suivants s'ils sont en cause : produits toxiques, médicaments ou radiations.
Voir la fiche Anémie aplasique.

Anémies mégaloblastiques

Une déficience en vitamine B12 peut prendre entre trois et cinq ans à se développer. Par contre, une déficience en acide folique (vitamine B9) peut survenir en quelques mois. Pour l'anémie mégaloblastique causée par une carence en vitamine B12 (pernicieuse), la prise de suppléments de vitamine B12 est souvent recommandée aux végétariens stricts.
Voir la fiche Anémie pernicieuse.
Pour l'anémie causée par une carence en vitamine B9 (acide folique) :
- Ne pas trop cuire les aliments.
- Avoir une alimentation équilibrée et riche en acide folique (fruits frais, légumes verts, légumes à feuilles).
- Limiter sa consommation d'alcool.
- Éviter de fumer.
- Les femmes enceintes et celles qui allaitent ainsi que les personnes sous dialyse ont des besoins accrus en acide folique.

Anémie sidéroblastique

Si la cause n'est pas héréditaire et si une substance spécifique est responsable de la maladie, il faut l'éviter pour prévenir les récurrences.

Anémie hémolytique

Si la cause n'est pas héréditaire et si une substance spécifique est responsable de la maladie, il faut l'éviter pour prévenir les récurrences.
Voir la fiche Anémie hémolytique.
Actuellement, il est impossible de prévenir l'anémie à hématies falciformes, une forme héréditaire d'anémie hémolytique. Pour les gens atteints, certaines mesures peuvent être prises pour diminuer la fréquence des crises. Il sera peut-être possible de pratiquer une thérapie génique à l'avenir. Dans l'immédiat, il est cependant recommandé de faire un dépistage durant la grossesse.
Voir la fiche Anémie à hématies falciformes.

Anémie causée par une maladie chronique

Si on souffre d'une maladie chronique susceptible de causer l'anémie, il est important de passer des tests sanguins pour la détecter de façon précoce.

Traitements médicaux

Dans bien des cas, l'anémie est associée à une maladie. Souvent, un traitement adéquat de cette dernière suffit à faire disparaître l'anémie. Pour les autres cas, le traitement varie selon le type d'anémie.

Anémie ferriprive

D'habitude, cette forme d'anémie se traite facilement. Dans un premier temps, il est important qu'un médecin détermine la cause exacte des pertes de fer pour la soigner adéquatement si elle n'est pas d'ordre alimentaire.
- Suppléments de fer. À prendre pendant plusieurs mois, et même plus. Cela doit se faire sous la surveillance stricte du médecin, car un excès de fer peut entraîner de nombreux (et sérieux) problèmes de santé. Ce traitement sera normalement poursuivi durant six mois. Avoir une alimentation riche en fer est également suggéré. Consulter la fiche sur le fer pour les précautions à prendre relativement à la prise de suppléments.
- Suppléments de vitamine C Il est également recommandé de prendre un supplément de vitamine C et de consommer des aliments qui en contiennent beaucoup (agrumes, brocoli, chou-fleur, etc.). Cette vitamine favorise l'absorption du fer. Pour la supplémentation en vitamine C, on suggère une dose quotidienne de 100 mg à 500 mg.
- En cas d'aggravation. Dans de très rares cas d'anémie ferriprive grave, il faut avoir recours à une transfusion de sang.

Anémie aplasique

Selon le cas, on a recours à des transfusions de sang, des médicaments ou une transplantation de moelle osseuse.
Voir la fiche Anémie aplasique.

Anémies mégaloblastiques

Anémie pernicieuse
La déficience en vitamine B12 est corrigée par des injections de vitamine B12, généralement à vie. Parfois, la prise orale de vitamine B12 peut suffire. Dans les rares cas où le régime alimentaire est en cause, une supplémentation orale en vitamine B12 réglera le problème. Pour les cas graves, des transfusions de sang peuvent être nécessaires.
Voir la fiche Anémie pernicieuse.

Anémie causée par une carence en vitamine B9 (acide folique)
Une supplémentation en acide folique fait disparaître l'anémie rapidement, mais il suffit souvent d'améliorer le régime alimentaire. Il n'en reste pas moins qu'il est important d'éliminer ou de soigner la cause véritable de cette carence : tabagisme, consommation excessive d'alcool, trouble intestinal, etc.

Anémie sidéroblastique

La première étape du traitement consiste à éliminer, si ces facteurs sont en cause, les toxines à l'origine de la maladie (alcool, médicaments...). Une autre priorité est de traiter la maladie sous-jacente s'il y a lieu. Pour certains, la pyridoxine (vitamine B6) est prescrite en dose de 200 mg à 500 mg. La pyridoxine est souvent efficace dans les cas d'alcoolisme. Certains ne répondent que partiellement à ce traitement. C'est le cas de plusieurs personnes atteintes d'anémie sidéroblastique héréditaire. Quant à la supplémentation en fer, elle est d'habitude inefficace. Si l'anémie est grave, les médecins ont recours à des transfusions sanguines (et parfois de manière chronique) pour normaliser le taux d'hémoglobine.

Anémie hémolytique

Des médicaments seront prescrits en fonction de la cause sous-jacente : immunosuppresseurs, corticostéroïdes, etc. Pour la sphérocytose, une forme héréditaire d'anémie hémolytique, l'ablation de la rate peut aider. Par ailleurs, une transfusion sanguine s'impose parfois en cas d'urgence.
Voir la fiche Anémie hémolytique.
Pour l'anémie à hématies falciformes, le traitement varie selon la gravité de la maladie, et passe notamment par la supplémentation en acide folique, la vaccination (hépatite B, pneumocoque, par exemple), les antibiotiques, les transfusions sanguines et la transplantation de moelle osseuse. En cas de crises douloureuses, on a recours aux analgésiques, à l'administration d'oxygène et aux perfusions sanguines.
Voir la fiche Anémie à hématies falciformes.

Anémie causée par une maladie chronique

Il s'agit d'abord de traiter la cause sous-jacente. Cependant, si les symptômes s'aggravent, des injections d'érythropoïétine synthétique pourront stimuler la production de globules rouges et soulager la fatigue. L'érythropoïétine est une hormone que produisent normalement les reins et le foie. Elle favorise la maturation des globules rouges. Selon deux petites études (dont l'une avec des enfants et l'autre avec des adultes), la vitamine E serait peut-être efficace pour améliorer l'efficacité thérapeutique de l'érythropoïétine pour traiter l'anémie chez des patients obligés de subir des dialyses.

Bonne journée,

Marie claude

ref: Passeport.sante.net


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