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Bil, j'aime l'immo. Dois-je devenir Agent Immobilier ?

Publié le 19 février 2009 par Bil

Au cours d'un sympathique repas entre copains tel est la question qui m'a été posé par ma voisine de table. J'ai manqué m'étouffer. La bienséance m'a permis de reprendre mon souffle et, compte tenu de la personnalité et du dynamisme de mon interlocutrice j'ai souhaité réservé ma réponse. Nous sommes convenus d'une réunion plus formelle loin des vapeurs d'alcools. Voici en résumé les éléments d'une conversation « coaching ».

  1. Voilà, je suis licenciée de ce (très) grand labo pharmaceutique et je touche suffisamment d'argent pour monter une agence.

Bravo ! La fidélité à son employeur est (partiellement) payante. Virée, d'accord mais avec des biscuits c'est quand même mieux. Pour autant cette richesse toute nouvelle ne doit pas faire tourner la tête et il importe, comme toujours dans ce cas, d'étayer les objectifs de placements. De mon point de vue, il faut considérer la réduction inévitable du nombre d'agences sous franchise (fortement dépersonnalisées) et opter pour le rachat (à la casse) d'un existant afin d'y apporter une conception plus pointue. Aujourd'hui, il me semble nécessaire de différencier fondamentalement ces offres de service fanées.

  1. J'adore les contacts, j'ai beaucoup d'empathie et je sais écouter mes interlocuteurs.

Est-ce suffisant ? Je ne le pense pas, mais c'est un bon début. Il faut en complément de la conviction, des arguments étayés et de la pugnacité pour « entrer » des mandats de qualité et « suivre » les acheteurs potentiels. Mais ce n'est pas tout il faut « resauter » et avoir un courtier efficace pour les financements, des notaires disponibles pour les actes et des home-stagers malins pour donner vie à quelques logements érodés par le temps.  

  1. Je viens de vendre en direct l'appartement de mon amoureux en 2 mois. Un régal !

C'est beau l'amour. C'est une période qui estompe les problèmes financiers. Concrètement ton homme t'a autorisé à vendre son T2 au prix le plus « attractif » pour le quartier. La démonstration est faite ; pour bien vendre, il faut bien acheter. C'est la première règle en temps de crise. Les surenchères coutumières des agents immobiliers ont progressivement éloignés les vendeurs de la réalité des prix. Moins de mandats mais de vrais opportunités pour les acheteurs voilà l'un des secrets des pros. La difficulté consistant à emmener le propriétaire à de la raison (et ils ne sont pas tous amoureux de leurs A .I.).

  1. Quelle formation dois-je suivre ?

Les franchiseurs proposent tous leurs « trainings » et des « instituts » spécialisés proposent également des formations. Un encartage en bonne et du forme. Hormis l'apport de quelques logiciels,l'on propose des règles éculées, des procédures et des recettes aussi vieilles que ce métier. Bref l'important c'est, au-delà des formations possibles, de prendre du recul, d'observer les comportements répétitifs des agents. Pour cela avant une immersion professionnelle dans un antique établissement il serait judicieux de procéder par jeux de rôles. Par exemple prendre le temps de se présenter en acheteur et en vendeur dans diverses enseignes. Il faut tout connaître des attitudes des meilleurs (l'on est souvent vendeur et acheteur d'un bien ; il suffit de reproduire le comportement banal du propriétaire puis de l'acquéreur).

Ah j'oubliais. Il s'agit d'un métier « encadré ».Il faut des aptitudes professionnelles reconnues. Il importe de posséder les autorisations nécessaires principalement issues d'une formation au Droit (avec diplôme authentique ou VAE). Vive la loi HOGUET ; elle est censée protéger l'acquéreur d'abus et de malversations. Les renseignements sont ici : http://www.deveniragentimmobilier.fr/

Sans carte (sans autorisation délivrée par la Préfecture) pas d'Agence car pas d'agent. Les clients négligent trop souvent ce point et ce métier est très souvent exercé par des intermédiaires démunis d'autorisations (souvent une armée mexicaine de débutants).

Dernière question (qui ne m'a pas été posée). Est-ce le bon moment ?

C'est comme la bourse il faut acheter au plus bas pour espérer vendre au plus fort ; alors oui c'est le moment car les Tribunaux de Commerce enregistrent de nombreuses liquidations. Mais attention c'est un métier totalement éculé en l'état. Les commissions sont hors d'âge et hors proportion avec la valeur ajouté qu'apporte l'agent dans l'exercice de son métier. Le web 2.0 a transformé une partie de l'activité (la présentation et la pré sélection en particulier) ; les honoraires n'ont pour autant pas diminués ! Dans toute profession la crise booste les inventifs fragilise les plus établis et fait disparaître les amateurs. Les A.I. n'échapperont pas à cette règle.

En fonction du potentiel personnel de chacun il importe d'en tirer avec objectivité les conclusions avant de se lancer...Pour cette candidate elle réfléchie.


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