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Cette fois, la crise est bien arrivée jusqu’à Nice

Publié le 20 février 2009 par Letuyo

Cette fois, la crise est bien arrivée jusqu’à Nice

On y a cru, on l’a espéré, mais on finit par ne pas y échapper… Avec quelques mois de retard, la “crise” s’installe sur la Riviera pour ferailler avec la “positive attitude”.

Cette fois, la crise est bien arrivée jusqu’à Nice

Le Tuyo s’était posé la question début décembre. La réponse ne fait plus l’ombre d’un doute : « La crisa est arribà fin Nissa ». Le président de la chambre de commerce et d’industrie, Dominique Estève, ne peut que le constater : « L’économie des Alpes-Maritimes sera impactée cette année par la conjoncture internationale, même si ses effets mettent plus de temps à se faire sentir ici qu’ailleurs. » Industrie, construction, services, commerce : même si le bilan de l’année 2008 fut « correct », les prévisions des services de la CCI annoncent une « forte tendance » à la baisse. Si 2008 aura été une « année de transition », 2009 sera celle du grand plongeon.

On le répète sur tout les tons, les professionnels du bâtiment et des travaux publics en prennent plein la figure : « 48% de nos adhérents ont constaté une baisse de leur activité sur les six derniers mois, et 54% voient leur carnet de commandes se vider » annonce Philippe Gautier, vice président de la fédération du BTP 06. En 2008, les mises en chantier auront reculé de plus de 26% dans le département… Résultat : l’emploi d’intérimaires est en chute libre. De quoi faire grossir les files d’attentes devant les nouveaux « pôles emploi ».

Tournée de “charettes” à Sophia

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Après avoir atteint en juin dernier son plus bas niveau depuis dix ans (27,786 demandeurs d’emplois) le chômage repart à la hausse. « Son niveau a augmenté de 10% en décembre dernier par rapport au même mois, un an plus tôt » indique Françoise Buffet, directrice départementale du travail. « Principalement du fait des CDD non renouvelés, des “fin d’intérim” et de la baisse du nombre de recrutements. » « Mais demain, nous allons tenter de garder nos effectifs stables malgré les turbulences, pour ne pas laisser partir notre savoir-faire » rassure Philippe Gautier.

Les licenciements arriveront peut-être de là où on ne les attend pas : les nouvelles technologies de l’information et de la communication (les fameuses “TICs”), regroupées à Sophia-Antipolis. Un secteur d’activité qui a vu son chiffre d’affaires fondre de 9% l’an passé, tout en gardant le même nombre d’employés… jusqu’à la fin de l’année. Actuellement, « c’est sur la technopole que l’on enregistre le plus de licenciements » lâche Françoise Buffet. Un simple « effet Texas Instrument », qui s’apprête à remercier plus de 300 personnes ? « Les entreprises sous-traitantes et de services licencient également. Le total constitue un volume important, dont on parle peu ».

Faire le dos rond

En ville, le commerce traditionnel ne passe pas à travers les mailles du filet. Les Azuréens gardent leurs habitudes de lèche-vitrine, mais sont bien moins prompts à mettre la main au porte-monnaie. « Le pouvoir d’achat ? Aucune baisse de salaires n’a été annoncée dans le secteur public comme privé » souligne avec justesse Laurent Lachkar, président de l’Union patronale du département. « Le chaland a juste modifié ses habitudes de consommation. Ce qu’il manque, c’est la confiance en l’avenir. » Le patron des patrons se fait apôtre de la “positive attitude” chère à Lorie (et Raffarin en son temps). Celui qui préfère parler de « cellule de veille » plutôt que de « cellule de crise » se présente comme « un acteur de la reprise plutôt qu’un témoin de la crise ».

Car non, tout ne va pas si mal sur la Côte d’Azur. Avoisinnant les 7%, le taux de chômage de la population active reste inférieur à la moyenne nationale et même régionale. Et malgré la baisse du trafic de l’aéroport Nice-Côte d’Azur (-10%, tout de même), les touristes étaient au rendez-vous en 2008. Cette année, les adaptes de la bronzette risquent encore de bouder les tropiques pour se réfugier sur la Riviera, une valeur sûre. Côté BTP, le fameux « plan de relance » gouvernemental devrait relancer les travaux publics et donner aux constructeurs l’occasion de couler du béton. De quoi faire le dos rond en attendant la reprise… « Les crises ne sont pas éternelles » positive encore Dominique Estève.


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