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UBS, FINMA et CF : conflit d’incompétences

Publié le 21 février 2009 par Kalvin Whiteoak

On l’a dit ici à plusieurs reprises, les juristes de l’UBS et de la Confédération n’ont pas leur pareil pour tordre les dispositions légales et constitutionnelles dans le sens qui les arrange : aussi bien dans l’utilisation des clauses constitutionnelles d’urgence en octobre que celles des articles 25 et 26 de la loi fédérale sur les banques pour justifier jeudi une violation grave des dispositions légales sur le secret bancaire et qui sont insoutenables.

La raison d’État, ou plutôt l’irraison d’État et la complaisance envers les USA, couplées aux crétineries avérées de banquiers véreux et ressemblant de plus en plus à de pieds nickelés ont permis à l’UBS et au gouvernement de faire de la Suisse un république bananière. Dans le même wagon de carpettes il faut bien évidemment ranger les “doctes” membres de la FINMA, qui n’ont rien à envier à leurs homologues de l’UBS et du gouvernement.

regime-bananier

Et voici maintenant que ce sont les juges fédéraux qui, bien que juridiquement solides à première vue, montrent une inaptitude à gérer un problème de façon adéquate. Certes ils ont pris une ordonnance préprovisionnelle interdisant à la FINMA de transmettre les fameuses données aux USA, sauf qu’ils ont sagement attendu que ces données aient filé aux USA … pour en interdire le départ.

Des juges saisis depuis des mois de différents recours, de recours de type administratif dans lesquels l’administration des preuves répond à la maxime officielle (lire “on ne doit pas leur mâcher tout le papier comme d’habitude”) mais qui ne se sont réveillés que trop tard, alors que de toute évidence le coup de force se dessinait. Volonté de ne rien faire ou misérable incompétence supplémentaire qui les a empêchés de penser d’eux-mêmes à la conservation des preuves, aux éventuelles mesures protectrices à prendre dans ce cadre …

On n’en saura jamais rien car dès aujourd’hui le ping-pong des responsabilités et des petits ponces pilates va commencer: c’est pas moi c’est l’autre et vice-versa.

En attendant, la FINMA et le gouvernement violent allègrement le droit en toute impunité. Le TAF le dit avec suffisamment de retard pour qu’on doute sérieusement tant de ses capacités que de sa réelle indépendance. Et pendant ce temps l’UBS subventionnée continue de se pavaner et d’additionner au quotidien des bourdes de taille historique, à la vitesse à laquelle son action descend en bourse.

Il va falloir de très bons arguments au bon docteur Merz, aux pieds nickelés Kurer et Rohner ainsi qu’aux illustres “sages” de la FINMA pour essayer de remonter la pente. Ils ont touché tous autant qu’ils sont le zéro absolu de l’incompétence cette semaine.

Et leur crédibilité est aussi solide qu’un château de sable. Non seulement ils ont amplifié le problème avec les USA, mais  ils ont aussi donné le coup de grâce à UBS : on prétend sauver la place financière suisse tout en la dynamitant. Triste scénario dans lequel le peuple doit payer pour sauver l’insauvable, payer pour que cette fameuse banque “trop grande pour faire faillite” mette maintenant les finances du pays tout entier en danger.

Le jour où les gouvernants cesseront de protéger des intérêts au quotidien mais pratiqueront de véritables arbitrages politiques sans tenir compte en premier de leurs petits copains et de leurs intérêts personnels n’est visiblement pas encore venu dans le guantanamo juridique qu’ils ont fait de ce pays.

Les EMS cherchent des nettoyeurs de couloirs : tous ces braves gens, avec un minimum d’autocritique y trouveraient rapidement un emploi de substitution.

Billet du blog ouVertures.info, une autre lecture de l'info. Reproduction selon conditions.

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