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La crise

Publié le 21 février 2009 par Magda

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Magda se prend la tête, et fait des photos sous la neige des cimetières berlinois.

La crise financière je m’en fous, je suis pauvre et je vis loin de tout épicentre économique normal - Berlin est un havre de dépouillement matériel. Non, non, c’est mon blog qui est en crise. En panne.

Vous l’avez remarqué, le rythme s’essoufflait ces derniers temps dans ces pages ; un billet par-ci, un autre par-là, deux semaines de vide, et un retard dans mes réponses aux commentaires qui ne m’est pas tout à fait coutumier. Pourquoi? Parce que je suis trop multitâches. Et c’est un ami, Monsieur Dear, qui a mis son doigt de scénariste dessus sans ménagement, a remué le couteau dans la plaie pendant une nuit entière de discussion, ce qui m’amène à vous écrire cette lettre que j’embouteille aussitôt et que je balance dans la Spree (la Seine berlinoise) en espérant qu’elle trouve un écho.

Auteur, metteur en scène, actrice parfois, réalisant même quelques films ovniesques, et me prêtant de temps en temps au jeu de l’installation théâtrale ou vidéo, chanteuse aussi et blogueuse par-dessus le marché, voyageuse éperdue, je suis tellement bardée d’étiquettes qu’à la fin, il m’est impossible de vraiment dire ce que je fais. Ce que tu lis est le reflet de ce joyeux bordel, un souk qui me demande finalement beaucoup de travail. Au départ, un blog sur les bouquins, ou plutôt sur les gens qui lisent les bouquins. Finalement, un fourre-tout culturel. Quand je vois la constance d’une Agnès ou d’une Fashion, la boulimie intelligente d’un Thom et l’ambition d’un Arbobo, le networking efficace d’une Cécile, je sais que je vais trouver chez eux l’info littéraire ou musicale qui m’intéresse. Mais ceux qui viennent chez moi, que veulent-ils ? Epineuse question que doit se poser le blogueur qui ne souhaite pas écrire à tort et à travers et respecter son lectorat.

C’est bien beau de donner son opinion sur tout. C’est ce que je fais. Cela dit, je ne considère pas la Toile comme un vaste dîner à mille personnes où chacun prendrait la parole en même temps, balancerait son avis parce qu’il a la simple possibilité de le faire et astiquerait inlassablement son ego pour le faire briller. En gros, ce que je défends dans ce billet, amis lecteurs, amis blogueurs, c’est l’idée que liberté d’expression ne doit pas rimer avec loghorrée informative. C’est pourtant ce qui se passe sur le Net, nous en sommes témoins tous les jours que le dieu Microsoft fait pour les citoyens virtuels que nous sommes.

Je réfléchis donc en ce moment à ce que va devenir Ce que tu lis. “Ce que tu fais”, a suggéré avec humour Arbobo dans un commentaire récent. Mais je n’ai jamais considéré ce blog autrement que comme un lieu d’écriture et d’échange. Vous raconter ce que je fais toute la journée ne m’enverrait que grossir les rangs des blogueurs dit “persos”, qui bavardent sur la couleur du ciel et postent des photos de leurs chats. Comme il me paraît impossible aujourd’hui de ne pas continuer à utiliser ce formidable moyen d’expression libre de ton et d’idées qu’est le blog, je suis bien obligée de tout remettre sur la table. Repenser ma petite ligne éditoriale Web 2.0.

L’information ET le plaisir, voilà deux directions importantes pour un blogueur. Autour de ces deux axes, il faut proposer un regard original. Je m’y suis efforcée - j’exige désormais plus de rigueur de moi-même. L’idée viendra, petite lumière bleue Windows tout au bout du tunnel… mais quand?


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