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Suisse : médiocratie à changer d’urgence

Publié le 22 février 2009 par Kalvin Whiteoak

Un gouvernement qui se tire dans les pattes, un ministre des finances simultanément président de la Confédération qui n’ose pas affronter les difficultés et qui préfère servir en tout premier lieu les intérêts de ses amis banquiers en s’aplatissant de façon éhontée au lieu de négocier intelligemment et à temps, un parlement qui hurle au loup tout en ne faisant rien de concret, ou en ne prenant que des demi-mesures sans effet, un Tribunal administratif fédéral qui se donne bonne conscience en prenant des mesures tout en sachant qu’il est trop tard pour qu’elles aient un effet quelconque,  le paysage politique suisse de ce début d’année 2009 n’incite pas à l’optimisme. Il flaire bon le trop fameux consensus mou helvétique et le manque total de vista et de réflexes.

marionnettes fédérales

Il y a des lustres que l’on sait et que l’on constate que le parlement n’est qu’une sorte de chambre d’enregistrement et de lobbying, chacun y défendant deux choses, et deux choses uniquement : son image en vue d’une réélection lucrative et des intérêts sectoriels pour lesquels il reçoit des prébendes plus ou moins occultes et plus ou moins juteuses.

La Suisse prétend à être un exemple international sur le plan de la transparence et de la corruption : la transparence n’y existe pas et la corruption, certes sous des formes plus ou moins sournoises, y est plus présente que dans nombre de pays.

Et tout ceci est essentiellement la faute à un système institutionnel qui n’a absolument plus les capacités de gérer les défis modernes du 21e siècle, mais qui était juste bon pour produire des discussions homériques sur la couleur des uniformes du soldat suisse et le nombre de balles de réserve qu’il pouvait prendre à la maison.

Quand le sentiment de n’être pas gouverné mais trompé en permanence devient trop évident, c’est le temps pour le peuple de reprendre la main et de changer un  système qui va droit dans le mur, enfin qui l’a même atteint.

A part la démission immédiate de Merz qui s’est montré cette semaine encore plus incapable de gouverner que les autres et encore plus méprisant à l’égard du bon peuple “qui ne comprend rien” qu’usuellement, les facéties gouvernementales et parlementaires actuelles conduisent tout droit en direction d’un changement fondamental à quatre niveaux :

  • l’élection des membres du gouvernement par le peuple (et leur augmentation simultanée ou du moins la création de vrais ministères avec des sous-ministres ou ministres choisis et révocables);
  • la mise en place d’une procédure de révocation des membres du gouvernement, toujours par le peuple et par souci de parallélisme
  • la professionnalisation pure et simple des mandats de députés aux chambres fédérales
  • l’interdiction du cumul de ce type de mandats avec tous autres mandats politiques

Les quatre axes de cette réforme fondamentale devraient permettre d’exiger des élus qu’ils rendent vraiment des comptes et qu’ils travaillent pour le bien commun et non pas pour les caisses-maladie ou les industries d’armement.

Enfin elle rendrait aux membres du gourvernement une légitimité populaire qu’ils ont plus que jamais perdue ces derniers temps, à cause d’un système d’élection népotico-débile qui permet de mettre en place des gugusses qui n’ont ni l’envergure ni l’ardeur au travail nécessaires à cette tâche.

Billet du blog ouVertures.info, une autre lecture de l'info. Reproduction selon conditions.

Suisse : médiocratie à changer d’urgence


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