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Jerry Lee Lewis, Ze Concert

Publié le 22 février 2009 par Ericlaforge

Bruxelles le 26 novembre 2008.

Ce concert, je n'avais pas trop envie d'en faire un article. Je savais que si j'en parlais, je risquais d'en dire beaucoup de mal. Je suis toujours ennuyé de critiquer une légende. Un type qui a plus apporté à la musique que je n'apporterai jamais à la radio.

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La main du Killer.

Malgré ce respect, il y avait tellement de points noirs à évoquer pour ce show, que décidément en parler sans dénigrer serait difficile.

Rendez-vous compte, quarante minutes de concert pour des prix de places allant jusqu'à 65 Euros, on m'a même parlé de 135 Euros. Un jeu de piano pas toujours juste, une communication difficile d'autant que Lewis était enrhumé, un visage quasi sans expression, une ambiance de fin de banquet de mariage… Bref, triste, très triste, les légendes vieillissent quelque fois mal, très mal.

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Pendant tout le concert j'ai donc essayé de trouver du positif, de me raccrocher à des choses qui auraient pu infléchir mon avis. Histoire de ne pas dire du mal.  Mais rien. Le pas incertain du Killer, l'équilibre précaire sur le tabouret, les morceaux bâclés ne me disaient rien qui vaille.

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J'étais au bord de la scène avec mon appareil photo lorsque la foule s'est approchée elle aussi pour voir le Killer de plus près. J'ai alors eu la lumière que j'attendais. Il y avait là un monsieur, manifestement d'origine très modeste comme on dit dans les journaux télé.

Le monsieur d'un âge incertain, peut-être 50 ans, peut-être plus, avait les deux bras étendus sur la scène. Comme pour remercier son idole d'être venue jusqu'à lui. Presque dans une attitude de prière. Il aurait embrassé les pieds de sa star si 2 mètres ne l'en avaient pas séparé.

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Lewis Shoe.

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Il martelait maladroitement le sol de ses deux poings, toujours à contre temps, mais lui était dans son tempo qu'il croyait être celui de Lewis. Finalement, qui des deux était à contre temps ?

Le brave monsieur était dans son monde, un monde fait de souvenirs et de rock'n roll, un monde de musique qu'il a dû se construire tout au long de sa vie avec les disques de Jerry. Je suppose que chez lui, il l'appelle Jerry, parce qu'il le connaît, ça fait trente, quarante ans qu'il écoute ses disques.

Par respect pour ce monsieur je ne pouvais décemment pas dire ce que j'avais pensé du concert. Il avait été heureux, un grand bonheur, il n'y a que ça d'important.

Sur son visage, il y avait la joie, la joie suprême. Vous savez cette joie qui n'est visible uniquement que dans les yeux des enfants le soir du 24 décembre. J'ai imaginé en quittant la salle que le monsieur chantait Great Balls of fire en retournant à sa voiture.

Ce petit monsieur, par cette froide soirée d'automne avait passé un merveilleux moment. Il a dû arriver chez lui, s'est couché. En fermant les yeux, dans son lit, les notes raisonnaient encore. Une larme a coulé le long de sa joue.

Il avait vu le père Noël.

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