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L’apprentissage de la mort chez les enfants

Publié le 22 juin 2007 par Yvon Albert
Comme adulte, nous sommes au fait que la mort est universelle et inévitable pour chacun d’entre nous. Pour les enfants, la connaissance de la mort prend forme graduellement au fil des âges et des événements.
Chez les 0-5 ans :

L’espace-temps ne signifie rien pour eux et la mort est quelque chose d’interchangeable avec la vie. Elle est semblable au sommeil et n’a aucune signification. Par exemple, une personne décédée peut revenir de son sommeil ou réapparaître à un autre moment : « It's just a dream. Daddy will come back. »

De 5 à 8 ans :

À cette période, la mort peut être conçue comme sans retour possible à la vie. Par exemple, la mort est perçue comme le résultat final d’un acte de violence ou d’une agression. Néanmoins, une personne chanceuse ne peut mourir, puisqu’uniquement les personnes affaiblies et malades peuvent mourir. Aussi, ces jeunes peuvent démontrer un intérêt pour les rituels entourant les morts. Un exemple d’introspection à cet âge : « She got sick because I was naughty. I killed her! »

Autour de 9 ans et plus :

La mort est vraiment perçue comme la fin, bref the dead is dead. La mort est inévitable, finale et universelle. Certains jeunes ont à ce moment une compréhension de la mort comme celle d’un adulte, quoique, tout dépend du développement de l’enfant et de ces expériences antérieures face à la «mort». Le jeune peut tenir des discours comme ceux-ci : « It's the doctor's fault. He didn't treat him right. » Ou « Who's going to take care of me now? »
Quelles sont les expériences de deuil qu’ils peuvent être confrontés à vivre?
La perte d’un jouet favori, quitter le milieu familial pour la garderie, entreprendre l’école ou changer d’école, déménager de quartier ou de ville, la perte d’un ami, le décès d’un animal et finalement, le décès d’un parent, d’un proche ou d’un ami.
La mort peut causer beaucoup d’émotions chez les enfants : la rage, la tristesse, la confusion, et même parfois la dépression. Leurs premières expériences de perte sont des sentiments inconnus et incompréhensibles entraînant des réactions comportementales et émotionnelles diverses (perte d’appétit, perte de mémoire, rage envers les autres, période de révolte, etc.). L’appui des parents est indéniable et il est possible d’obtenir de l’aide afin d’aider l’enfant et ainsi mieux vivre cet épisode familial douloureux.
Contrairement à la croyance populaire, les enfants peuvent vivre de fortes émotions similaires à celles d’un adulte face à la mort d’un proche. On croit à tort que compte tenu de leur âge, il est préférable de ne pas trop en parler et espérer qu’ils reprendront le quotidien sans trop de conséquences. Les épreuves de deuil ébranlent toute une famille et elles ont des répercussions chez tous les groupes d’âge et parfois cela dure des années. Par expérience, j’étais très jeune (8 ans) lorsque j’ai perdu ma grand-mère et j’ai uniquement « bouclé la boucle » il y a quelques années.
Cela étant, être séparé d’un jouet et avoir perdu son père n’ont pas le même impact et ne demandent pas nécessairement un suivi psychologique familial intense! C’est l’expérience quotidienne de petits deuils qui nous prépare à notre propre départ…
Source : Dossier BBC

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