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Sarkozy et le déni de réalité

Publié le 25 février 2009 par Juan
Sarkozy et le déni de réalitéMardi 24 février, Nicolas Sarkozy semblait dans le déni de réalité. Lui qui avait à deux reprises la semaine dernière pris la parole à la télévision pour exprimer sa compréhension de la situation de crise, le voici qui semble faire ignorer la réalité, sur deux sujets apparemment différents mais en définitive très proche.
Sarkozy nomme mais ne voit rien

Mardi, Philippe Cohen s'interrogeait sur les compétences de François Pérol, en se demandant "si le pouvoir politique n’est pas en train de nommer des pyromanes à la tête des brigades de pompiers chargés d’éteindre l’incendie de la crise". Mardi toujours, Libération a traité Nicolas Sarkozy de menteur : "Contrairement à ce qu'affirme Nicolas Sarkozy, la Commission de déontologie de la fonction publique ne s'est pas prononcée sur la nomination du conseiller de l'Elysée à la tête du futur groupe Banque populaire - Caisse d'épargne." Et le quotidien de livrer un témoignage d'un membre (anonyme) de la Commission qu'il a interrogé : «On n’a jamais évoqué le cas de François Pérol, puisque notre prochaine réunion est prévue pour le 11 mars» (comme on peut le constater ici). Cette commission est en effet supposée juger si la nomination d'un haut fonctionnaire à un poste d'une entreprise privée ne présente pas de conflit d'intérêt potentiel. Effectivement, les résumés des principales décisions de la commission sont censés être mis en ligne sur son site. Mardi soir, alors que la décision présidentielle de nommer François Pérol semblait acquise depuis plusieurs jours, ce courrier n'était pas en ligne.
"La commission de déontologie a pour rôle de contrôler le départ des agents publics, et de certains agents de droit privé, qui envisagent d’exercer une activité dans le secteur privé et dans le secteur public concurrentiel. Elle examine si les activités privées qu’ils envisagent d’exercer ne sont pas incompatibles avec leurs précédentes fonctions."  (source: Direction générale de l'administration et de la fonction publique)

L'Elysée a fait savoir que l'avis de la Commission était "Off". Mardi soir, la Présidence apportait une autre réponse : elle aurait finalement obtenu un courrier "officiel" assurant qu'il n'y avait "pas d'inconvénient pénal" à la nomination du secrétaire général adjoint François Pérol à la tête du futur ensemble Caisse d'Epargne/Banque. L'accord a été obtenu via une lettre du président de la commission Olivier Fouquet. "Pas d'inconvénient pénal" ? Fichtre !  Cet avis reflète-t-il celui des quatorze membres de la Commission ? On imagine déjà Claude Guéant appeler le pauvre Olivier Fouquet pour lui demander ce petit sésame écrit illico presto...
Sarkozy chute encore mais ne voit rien
Les sondages se succèdent et se ressemblent : dimanche dernier, l'IFOP le voyait à 62% d'impopularité. Voici le baromètre BVA pour Orange, «L'Express» et France-Inter publié mardi 24 février qui confirme la tendance : 53% de mécontents (+8 points en un mois). Xavier Bertrand, sur France 2, avait volé au secours de son chef : "Dans tous les pays du monde, tous sans exception, tous les leaders qui sont en responsabilité connaissent une baisse de leurs sondages, la belle affaire!". Manque de chance, c'est faux. Nicolas Sarkozy semble n'avoir que deux comparaisons en Europe, José Luis Rodriguez Zapatero en Espagne et Gordon Brown au Royaume Uni. Les sondages créditent au contraire Angela Merkel en Allemagne, et Silvio Berlusconi de cotes bien plus favorables : 55% de satisfaits!
A Rome où il rencontrait Silvio Berlusconi mardi 24 février, quand un journaliste (du Figaro !) demande à notre président français ce qu'il pense de cet écart de popularité, Nicolas Sarkozy sourit jaune, tacle et ne répond pas.

Impopulaire? Sarkozy esquive la question
envoyé par LePostfr
Nicolas Sarkozy semble encore nier la réalité de son impopularité dans un entretien au quotidien italien La Stampa, à l'occasion du sommet franco-italien de mardi; le voici qui déclare, à propos de la situation intérieure française: "Ce que je vois, au contraire, c’est une France où, même au plus fort d’une crise aussi violente que celle que nous connaissons aujourd’hui, on peut encore parler des réformes. C’est une France qui, malgré les difficultés que nous traversons, sait que nous devons poursuivre notre effort de modernisation si nous voulons relever les défis auxquels nous sommes confrontés. (...) J’observe d’ailleurs que, sur tous les dossiers que vous mentionnez, ce n’est jamais la nécessité de la réforme qui est mise en cause, ce sont ses modalités."
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