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Derrière toute chose exquise, Sébastien Fritsch

Publié le 27 février 2009 par Antigone

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Jonas Burkel est photographe. Lors d'un voyage en train, de retour de Meaux, il rencontre une très belle jeune femme absorbée dans sa lecture du Portrait de Dorian Gray. Intrigué, déjà amoureux, il l'aborde et lui tend sa carte. La jeune femme, perdue dans Paris, lui demandera son aide plus tard, au cours de la soirée ; il ne sera que trop heureux de l'héberger, et de rompre ainsi le quotidien monotone de son appartement confortable...

Même si la quatrième de couverture du nouveau roman de Sébastien Fritsch est beaucoup plus bavarde que moi, je ne dévoilerai rien de plus de l'intrigue de ce "policier" bien particulier, qui ne découvre ses cadavres que dans une pirouette romanesque intrigante. Comme dans Sixième crime, on se laisse bercer doucement et en préambule par le récit du narrateur, et puis les étaux se resserrent, les personnages - des femmes et un homme - se mettent à courir, à s'inquiéter, à trépigner, et c'est là que tout commence et que tout finit aussi, les poches remplies d'indices. Ensuite, une fois le livre refermé, il ne reste plus qu'à refaire en pensée le chemin inverse, à suivre le fil d'Ariane qui nous avait été tissé en silence, et à se dire "tiens mais à quel moment ai-je été inattentive, quels détails m'ont donc échappés ?" J'ai beaucoup aimé les personnages de ce roman, son héros séducteur et toutes ces belles femmes brunes, délaissées mais présentes. Encore une fois, des livres sont au centre de l'affaire, un surtout en particulier, vous devinez lequel ?

Une voix singulière et reconnaissable se fait jour au terme de cette seconde lecture, et il est toujours agréable de se faire mener ainsi en bateau par un auteur.
Chapeau Sébastien, et merci !

Un extrait...
"Elle garde son regard suspendu au mien, sa main serrée sur la mienne, retardant son départ, dans l'espoir, sans doute, que je lui parle enfin. Mais je ne peux rien lui dire. Et elle pourra garder pendant des heures cette posture attentive et patiente, je ne lui dirai rien. Elle ne peut pas comprendre, personne ne peut comprendre ce sentiment d'absence qui me ronge. Je ne le comprends pas moi-même. Je ne peux que constater ce paradoxe : depuis dix-neuf ans, je collectionne les départs de femmes sans broncher, et c'est une fille avec laquelle je n'ai rien vécu, sinon un trajet en train et un petit-déjeuner, qui me plonge dans un vide glacial."

ISBN : 978-2-35291-028-2 -19€-02/09


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