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Critiques en vrac 2: Dark Water - Pathfinder - Volt 3D

Par Geouf

Dark Water de Walter Salles

Résumé: En pleine procédure de divorce, Dahlia (Jennifer Connely) s’installe dans un nouvel appartement sur Roosevelt Island avec sa fille Cecilia. Très vite, d’étranges événements se produisent. Une infiltration d’eau croupie se développe lentement sur le plafond de la chambre de Dahlia alors que l’appartement du dessus est inoccupé, et Cecilia s’invente une amie imaginaire prenommee Natacha. Déjà embourbée dans un divorce compliqué, Dahlia voit sa raison s’étioler petit à petit devant des événements inexplicables…

Pas la peine de refaire le laïus sur l’utilité ou non des remakes de films étrangers par les studios américains, le fait que de toute façon cette mode n’est pas près de passer. Par contre, ce qui serait appréciable, ce serait que les studios en question se décident un jour à financer des remakes corrects, réalisés par de vrais auteurs à qui on aurait laissé le champ libre. Et ça malheureusement ce n’est pas gagné…

Car si on prend le cas de ce remake du très bon Dark Water d’Hideo Nakata, on s’aperçoit rapidement que même avec un vrai auteur aux commandes, on n’obtient pas forcément un bon film. Premièrement, cette version américanisée de Dark Water ne fait preuve d’absolument aucune originalité au niveau du scenario, puisque celui-ci est une copie carbone du film de Nakata. L’intérêt pour une personne ayant déjà vu la version asiatique est donc quasiment nul, si ce n’est à la limite de pouvoir admirer une fois de plus le talent de la magnifique Jennifer Connely.

Mais le réel problème, c’est surtout que Salles oublie qu’il est censé réaliser un film d’horreur. Déjà dans l’original, Nakata était visiblement plus intéressé par le versant dramatique de son histoire et la relation entre la mère et sa fille, mais il n’oubliait tout de même pas d’emballer quelques scènes de terreur pure, et notamment un final proprement traumatisant (ah la scène de l’ascenseur !). Ici, malgré un décor principal impressionnant propice à générer la peur (un immeuble ressemblant a une prison, parfaite métaphore de l’enfermement progressif dans la folie de l’héroïne), le métrage ne possède aucune tension. Et c’est tout à fait logique, puisque Salles se contrefout de l’histoire de fantôme, sabordant toutes les scènes au potentiel effrayant en les expédiant en deux temps trois mouvements (l’exploration de l’appartement du dessus, la fin). On se retrouve donc avec un mélodrame mollasson et pénible à suivre, au rythme lénifiant et aux sursauts trop rares…

Note : 3/10


Pathfinder de Marcus Nispel

Résumé : Ghost (Karl Urban) a été recueilli enfant par une tribu d’Indiens d’Amérique lorsqu’il a été découvert dans un drakkar échoué. Devenu adulte, il n’est toujours pas totalement accepte par les membres de sa tribu d’adoption qui craignent qu’il ne se retourne un jour contre eux. Mais lorsque de nouveaux drakkars font leur apparition sur les cotes du pays, c’est l’occasion pour Ghost de prouver son appartenance à la tribu…

La bande-annonce de Pathfinder laissait présager un spectacle épique et barbare dans la lignée du fameux Treizième Guerrier de John McTiernan. Et à l’époque, Marcus Nispel était encore auréolé du succès de son remake de Massacre à la Tronçonneuse et n’avait pas déçu tout le monde avec celui de Vendredi 13. Le doute était donc encore permis sur les qualités du bonhomme, ce qui n’empêcha pas le film d’être lamentablement distribué aux Etats-Unis et par conséquent de se ramasser sévèrement au box office.

Pourtant Pathfinder est loin d’être honteux. Peu mémorable, certes, mais pas totalement raté. Nispel ne perd pas de temps en blabla inutiles et plonge le spectateur immédiatement dans l’action. On est rapidement emporté dans un déluge de violence, mais malheureusement cette envie d’en découdre se fait au détriment de la caractérisation des personnages. Karl Urban a beau se donner à fond dans le rôle de Ghost et être assez charismatique, on ne s’attache jamais vraiment à son personnage. Et ne parlons pas des personnages secondaires, inintéressants au possible… Du coup, le film n’implique pratiquement jamais émotionnellement son spectateur, ce qui est très fâcheux, d’autant que la plupart des péripéties sentent le déjà-vu : le piège sur la glace rappelle une scène similaire (et bien plus réussie) du Roi Arthur, les combats a l’épée font penser à Highlander, etc.

Reste que le film a un rythme soutenu ce qui fait que l’on ne s’ennuie pas. On a plaisir aussi à retrouver le toujours impressionnant Clancy Brown dans le rôle du chef des vikings. Les combats sont plutôt bien réalisés et surtout le film est magnifique visuellement, certaines scènes ressemblant à des tableaux de maitre. Mais comme pour le reste de la filmographie de Nispel, le film s’oublie à moitié à peine cinq minutes après visionnage…

Note : 5/10


Volt 3D de Chris Williams et Byron Howard

Résumé: Volt est la superstar canine d’une série télé portant son nom. Elevé depuis son plus jeune âge dans un environnement confiné, Volt est persuadé qu’il est vraiment doté de super pouvoirs comme dans la série. Lorsqu’il se retrouve par accident à New York, il croit que c’est un coup de « l’homme a l’œil vert », le grand méchant de la série, et que celui-ci a enlevé Penny, sa jeune maitresse. Commence alors un voyage initiatique à travers le pays, au cours duquel Volt va apprendre que les vrais héros ne sont pas ceux que l’on croit…

Il faut bien l’avouer, depuis des années la qualité des dessins animés produits par Disney se dégrade petit à petit, la firme aux grandes oreilles peinant à retrouver son souffle d’antant. Les dernières œuvres du studio sont en effet soit visuellement moches (Atlantide, La Planète au Trésor, Dinosaures) soit noyées sous une tonne de bons sentiments niaiseux difficile à digérer (Il était une Fois qui se sabordait totalement dans sa dernière demi-heure). En fait, tout le monde le sait, ce qui maintenait la réputation du studio au niveau animation était la présence de Pixar dans ses rangs. Mais il semblerait que la tendance soit enfin en train de s’inverser, puisque sans atteindre le niveau d’un Blanche Neige ou même d’un Roi Lion, Volt est une excellente surprise.

Première bonne surprise, le film revient à une histoire simple et universelle, celle d’un brave toutou qui traverse les Etats-Unis pour rejoindre sa maitresse. Une simplicité scénaristique permettant au film de ne pas s’éparpiller et de revenir a des messages classiques mais intemporels, tels que l’importance de l’amitié, le fait que chacun peut devenir un héros même sans superpouvoirs, etc. Bref, des valeurs sûres de la firme remises au gout du jour de belle façon ici. L’autre bon point, c’est que cette morale n’est pas assénée à coups de marteau de façon niaiseuse et artificielle, et est même contrebalancée par un humour bien trouvé et pas cynique (l’autre piège dans lequel tombent beaucoup de films de nos jours). La plupart des gags font mouche et pour une fois, même les sidekicks sont attachants (Rhino le hamster fan de Volt est hilarant, et les pigeons sont tout simplement géniaux). Le film se permet même quelques piques bien senties à l’égard de la politique des chaines de tele (et des studios de ciné) au travers des personnages de l’agent et de la représentante de la chaine.

Visuellement, le film est très joli, préférant un style simple et cartoonesque à des textures réalistes, ce qui lui donne un cachet particulier. La réalisation est dynamique et se permet quelques envolées spectaculaires. On retiendra tout particulièrement l’ouverture du film avec sa démentielle poursuite utilisant avec intelligence la 3D. C’est d’ailleurs quelque chose à noter, Volt est réellement le premier film depuis Beowulf à utiliser la 3D de manière intelligente pour renforcer l’immersion. Celle-ci ne fait pas qu’ajouter à la profondeur de champ (contrairement par exemple a Scar 3D auquel la 3D n’apporte strictement rien) et n’est pas qu’un simple gadget empêchant de regarder le film en 2D (pas d’abus sur les plans « qui sautent au visage » comme dans My bloody Valentine 3D). Non, dans sa version 3D Volt arrive à trouver le juste équilibre dans l’utilisation de cet outil en le mettant réellement au service de la réalisation, ce qui fait énormément plaisir.

Au final, sans atteindre la perfection d’un Pixar ou l’intemporalité d’un Aladdin, Volt est tout de même une excellente surprise qui redonne espoir dans la capacité de Disney à produire des œuvres de qualité. M’est avis que la nomination de John Lasseter à la tête du département animation du studio n’est pas étrangère à cet état de fait…

Note : 7.5/10


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