Début des années 1970, New York. Frank Lucas a vécu pendant vingt ans dans l'ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson, qui en fait son garde du corps et confident. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève et ne tarde pas à révéler son leadership, son sens aigu des affaires et son extrême prudence, en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins et en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d'officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe ainsi par avions entiers des centaines de kilos d'héroïne pure, qu'il revend à bas prix dans les rues de New York.
Tandis que Lucas amasse ainsi, en toute discrétion, une fortune colossale, l'inspecteur Roberts du NYPD enquête patiemment sur l'origine et le fonctionnement de ce marché parallèle d'un genre inédit, et finit par soupçonner l'insaisissable Frank Lucas. Une étrange partie de cache-cache commence alors entre ces deux solitaires perfectionnistes dont les destins seront bientôt inextricablement mêlés...
Critique :
Foncièrement, on ne peut pas reprocher grand chose à ce film, tant il est solidement réalisé par Ridley Scott, tendu, rythmé, superbement photographié et interprété par de grands acteurs. Toutefois j'ai trouvé qu'il manquait assurément ce petit quelque chose en plus qui en ferait un grand film. Ça restera un "simple" bon film...
Bizarrement, il m'a quand même fallu au moins une bonne demie heure avant de véritablement rentrer dans le film : Scott pose les bases de ses personnages, Lucas, froid, opportuniste et impitoyable, et Roberts, flic incorruptible et au sang chaud, mais dont la vie sociale et familiale est un vrai fiasco. Deux opposés dont les chemins ne vont finalement jamais se croiser sauf à la fin de leur parcours, il en est de même par conséquent en ce qui concerne la confrontation des acteurs. Après avoir vu pendant près de deux heures les histoires respectives et pourtant liées des deux hommes, Scott nous torche les 20 dernières minutes en deux coups de cuillère à pot, alors que c'est sûrement la partie la plus intéressante de l'histoire! Frustrant, d'autant plus lorsqu'on repense au début poussif du film, j'aurais préféré qu'il se focalise plus sur la fin que sur le début.
Cependant, et au delà de ça, American ganster est un film très solide, ponctué de scènes de violence, de règlements de compte et de scènes d'infiltration dignes des Scorcese, Coppola et Cie, méritant une bonne place au panthéon des films de Gangsters. Surtout qu'ici, il s'agit d'une histoire vraie. Avec un soupçon d'âme en plus, il aurait pu être un classique instantané. Très belle dernière image, d'un homme retrouvant un monde qu'il ne connait plus.
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