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Daniel Nahon : L’épuisement de la terre

Publié le 02 mars 2009 par Erwan Pianezza

Tel est le titre d’un ouvrage rédigé par Daniel Nahon, professeur de géosciences à l’université Paul-Cézanne d’Aix-en-Provence, dans lequel il ne fait que confirmer ce que vous avez pu entendre en introduction de notre vidéo de la semaine sur les AMAP, vantant les mérites de l’agriculture paysanne biologique : on y entend notamment Claude Bourguignon, fondateur du LAMS (Laboratoire de recherche en microbiologie des sols)   évoquer la richesse et la biodiversité que renferment les sols non traités. Ayant démarré sa carrière à l’INRA, Claude Bourguignon s’est vite rednu compte du désastre à venir quand les agriculteurs français se sont massivement convertis à l’agriculture chimique. La force du nouveau livre de Daniel Nahon, publié aux éditions Odile Jacob, est de montrer scientifiquement le fonctionnement des processus qui régissent la vie en sous sol.

Sans le sol, la vie végétale serait réduite à sa plus simple expression: des mousses et des lichens, ” affirme-t-il en développant :  La fine couche de terre qui recouvre la croûte terrestre reste encore aujourd’hui une terra incognita dont on sait encore peu de choses. « Notamment le rôle joué par les micro-organismes dans la dégradation de la matière organique est considérableIls se comptent par millions, voire par dizaines de millions d’individus dans un gramme de sol. »

Les sols jouent un rôle vital dans le développement et la résistance des plantes. Ils filtrent l’eau de pluie. Les négliger, c’est rayer d’un coup de crayon une lente métamorphose qui s’est opérée pendant plusieurs milliers d’années. « Il faut 500 ans pour reconstituer 5 cm de sol », observe Guy Richard, directeur de recherches à l’Inra d’Orléans. 

Or cette vie “intérieure” est en grand danger, à cause de l’usage immodéré de pesticides et engrais : un article de Sciences et Avenir explique d’ailleurs comment les tests d’innocuité réalisés par des industriels, comme Monsanto l’a fait sur le RoundUp, par exemple, sont en réalités tronqués par un spectre d’analyses trop réduit. En effet, les tests de dangerosité sur le Round Up n’ont tenus compte que la molécule active (le glyphosate), alors que le produit distribué est rendu extrêmement dangereux par sa composition globale qui incorpore des adjuvants dont les effets… n’ont pas été étudiés !! Les études de l”équipe de Gilles Séralini, professeur  en biologie moléculaire et chercheur à  l’Université de Caen ont d’ailleurs récemment démontré que la toxicité réelle du Roundup est bien plus élevée que ce qu’affirme l’industriel, dont la capacité de production -de nuisance- est en constante augmentation.

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