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La bulle mÉdicale pour bientÔt ?

Publié le 01 mars 2009 par Jean-Yves Gauchet

On a eu les bulles internet, financières, immobilières et maintenant économique ...
Mais il y en a une autre qui se profile , et qui ne sera pas tendre, c'est la bulle médicale .

Du soin à la prévention
Un grand glissement est apparu au milieu du XXe siècle : la médecine est passée du traitement de la maladie à celui du risque, de la médecine curative à la médecine préventive. De ce fait, les résultats du médecin ne peuvent plus être évalués à court terme par le patient. Certes, l’effet placebo a toujours faussé cette évaluation, mais avec la médecine préventive, une véritable révolution s’est opérée, qui reporte dans le futur le bénéfice attendu de l’action présente.
La médecine préventive (diabète, tension, cholestérol, dépistages divers) vit de promesses et assure qu’elle les tient. C’est la porte ouverte à toute les dérives, illustrée par ce dialogue :

Un homme marche sur la ligne de chemin de fer Manchester-Glasgow en semant des brins de laine.
Un agent des chemins de fer britanniques l’aborde :
- Pourquoi faites-vous cela ?
- Pour empêcher les éléphants de monter sur la voie.
- Mais enfin, il n’y a pas d’éléphants !
- Ah vous voyez ! Ça marche !

En matière de médecine préventive, nous avons été alertés bien avant Ivan Illich par un de nos grands philosophe et écrivain : Jules Romains. Dès 1923, celui-ci perçoit ou pressent le risque que fait courir la médecine préventive en mettant en scène le désormais célèbre Dr Knock.

La "stabilisation"
Knock avait inventé la prévention, la médecine des malades qui s’ignorent. Mais les soins curatifs disposent aussi de leur bulle grâce à la "stabilisation".
La maladie d’Alzheimer est un drame humain, familial et social malheureusement incurable. Certains médicaments dont l’impact est nul ou insignifiant sur la maladie sont pourtant largement prescrits. L’argument souvent proposé est que le traitement stabilise ou ralentit légèrement la maladie. Bien malin celui qui peut juger objectivement de concepts aussi flous. La Haute Autorité de Santé, dans un décision devenue tristement célèbre, a confirmé que le médicament était peu ou pas efficace ; mais elle en a réaffirmé l’intérêt au motif que la maladie est grave et que la prescription permet permet au spécialiste de revoir le patient régulièrement... Notez la différence, dans les deux liens précédents, entre l’appréciation de ces médicaments par une revue scientifique indépendante de l’industrie d’une part, et la commission "de transparence" d’autre part, dont les membres et les experts rapporteurs présentent de nombreux conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique comme nous l’avons évoqué plus haut.
Ces médicaments inutiles consomment une part importante des ressources qui pourraient être affectées utilement au soutien des familles prenant en charge une victime de cette maladie.

Article complet, à lire absolument:
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=50640


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