Magazine Amérique du nord

Reprises des negociations

Publié le 03 mars 2009 par Aqeron

Salut tout le monde,
A croire que la plupart d’entre vous me croient encore en Nouvelle-Zelande; peut etre sur une plage abandonnee, coquillages et crustacees… une fausse idée recue qui a permis de cacher mon absence totale de communication depuis au moins 3 semaines, depuis que je suis revenu a Merced! Car oui je suis revenu… malheureusement!!  Et encore a me plaindre, mais au moins pour une fois il me semble avoir de bonnes raisons, en plus de celle d’etre francais.
L’Antarctique n’a en grande partie pas ete ce merveilleux reve vecu il y a 3 ans. Je ne peux non plus pas dire que ce fut un cauchemar mais je me demande encore si le prix a payer (au sens figure) en vaut toujours le coup. En premiere ligne, il y a eu mon co-superviseur don’t il m’a fallu gerer le comportement par moment et surtout supporter au quotidien pendant un gros mois. Ce n’est jamais evident de travailler a deux de maniere isolee, ce n’est pas ma premiere experience, mais travailler avec quelqu’un qui n’a rien a faire la, cela devient reellement complique. Comprenez que l’Antarctique n’est certainement pas le meilleur lieu ou utiliser son Iphone par exemple… et encore je ne cite qu’un mince exemple, car il y a aussi le fait de supporter sans arret une hierarchie professeur-etudiant totalement  inadequate aux conditions de terrain, qui lui permettait au moins de reporter chaque erreur sur mon dos et de s’attribuer les honneurs des que quelque chose tournait en notre faveur. Et surtout, avec mon caractere quelque peu rancunier, je ne pourrais jamais oublier ce mail qu’il envoya a tous les dirigeants du programme demandant notre retour immediat aux USA sans passer par la case terrain, et sans jamais me demander mon avis au prealable. Peut m’importe si le monsieur deprimait, ce manque total de respect et consideration me reste en travers de la gorge, et depuis mon retour je limite au mieux nos echanges.
Malheureusement, ce ne fut pas la seule contrariete issue de ma mission, puisque je rentre assez bredouille en donnees alors que je n’ai pas cesse sur le terrain d’essayer de reparer ce qui n’allait pas. Dure recompense a accepter après tous les efforts fournis. Tout en vivant assez isole de la communaute… une nouvelle fois!
Heureusement, l’Antarctique, comme tout autre lieu, n’a pas qu’un seul visage, et je garde egalement en memoire de sympathiques rencontres, des paysages assez inhabituels (ce n’est pas tous le jours qu’on peut etre au milieu d’un desert blanc sous un ciel bleu et un soleil rayonnant 24h), bref des moments que je ne veux pas decrire car ils ne peuvent l’etre s’ils ne sont pas partages. Les photos peuvent a la rigueur vous donner un bref apercu.

Etant donne le calendrier, il n’etait pas vraiment prevu finalement que je puisse passer un peu de temps en Nouvelle-Zelande. Mais vu l’etat assez deprime lors de mon retour, je me suis permis de prendre au final 10 jours, et de rater parallelement les 2 premiers semaines de cours a l’universite. Le programme fut intense et sans trop de repos: 1 petite journee pour reserver et preparer les activites et acheter quelques necessites, 1 journee a Kaikoura commencant des 5h30 du matin pour aller nager avec les dauphins (ce fut une merveilleuse experience comme vous pouvez vous en douter) et voir quelques baleines (pas super visibles en fait), et enfin 6 jours de rando dans le parc national d’Arthur Pass. Ce n’est pas le meilleur parc de la Nouvelle Zelande parlant des paysages, mais c’est le plus proche depuis Christchurch ce qui en faisait la meilleure destination etant donne le calendrier. 6 jours planifies pour une rando d’une journee additionnee a une autre de 4 jours, toutes deux tres demandeuses physiquement, tout en me laissant une marge d’une demie-journee pour etre sur de ne pas rater le bus du retour. Bus que je n’ai finalement pas pris puisque je suis rentre avec des australiens de Brisbane rencontres durant le trek, un des advantages de partir solo… Brievement, meme si les paysages n’etaient pas aussi somptueux que ceux visibles dans les brochures touristiques, je me suis bien regale, surtout physiquement. Rien ne vaut un tel exercice physique avec une alimentation assez restreinte! L’avant derniere journee restera egalement un bon souvenir: decidant de randonner ensemble pour la deuxieme fois de toute la rando, nous nous sommes retrouves totalement paumes sur le sommet d’une montagne en pleine mer de nuages, tres pres du refuge ou nous etions supposes passer la prochaine nuit. Heureusement, melangeant mon GPS (qui m’accompagne depuis ma mesaventure a Yosemite), les cartes et nos avis, nous avons fini par retrouver le refuge. Passant pres de 5 heures au lieu de 1h30-2h!

Déjà le retour a Merced! Un retour pas tres motivant par le fait que rien ne m’encourage a continuer le PhD, PhD que je songe(ais) a reellement quitter. Mais point de decision attive, le recul et la patience permettent d’eviter de comettre de trop rapides erreurs basees sur l’impulsivite. Depuis ce retour, j’ai ainsi tente de prendre connaissance de different avis et d’etre objectif pour faire le point et decider etant donne ces parametres:
- un isolement professionnel: qui a par moi a Merced travaille sur l’atmosphere des regions polaires? Personne! Ainsi sont impossibles tous echanges et discutions sur ce sujet avec quiconque de l’universite. Et meme si je communique par email avec Markus (qui est a l’initiative du projet mais qui est desormais a Cambridge, UK) je ne me sens pas aller de l’avant et progresser.  Sans parler de devoir passer le temps dans un labo ou je suis et travaille seul, bref a passer le plus clair des journees seul!
- un isolement personnel: aussi gentils que peuvent etre les americains, ils n’ont absolument pas les memes definitions des rapports humains que nous europeens. Quuand aux etrangers, ils sont generalement en couple et donc un peu moins accessibles. Je ne supporte plus cette superficialite d’ici, ce monde ou les personnes se developpent plus sur Facebook ou par emails ou par cellulaires que par de vrais echanges ‘physiques’. Depuis mon retour, je tente de saisir toute opportunite pour lancer ou participer a des activites de groupe, mais je me heurte toujours au refus des personnes qui trouvent en un fictif travail a finir l‘excuse ideale de leur fuite. Il y a bien Chris, Julia, Marco et Alicia (sans parler de leur craquant bebe Tiago) avec qui je partage beaucoup de discussions et d’activites, mais vivant avec eux en collocation, ils sont un peu comme une famille; et on ne peut pas se developer qu’en ne vivant au sein de sa famille, on necessite de s’ouvrir a des amis! Merced ou du moins la Californie pourrait etre tellement plus belle a vivre si seulement les gens etaient plus disponibles.
Ces raisons additionnees au mauvais terrain que je viens de vivre devraient etre des raisons suffisantes pour me faire abandoner le PhD. Et bien non en fait! Depuis une semaine, je me suis mis a voir le probleme sous un autre angle. Comment vivrai-je cet abandon? Tout d’abord, etant un reve d’enfant de faire une these (ne me demandez pas pourquoi, j’ai toujours ete admiratif des longues etudes…) je vivrais tres mal le fait de ne pas avoir ete jusqu’au bout de cette these, supportant tres tres mal les echecs personnels. Il n’y a qu’a regarder mes 4 dernieres annees pour m’en render compte! Donc il me faudrait redemarrer une nouvelle these ailleurs, mais je n’ai plus la force d’impliquer autant d’energie dans un nouveau projet. Un autre point est aussi que mes superviseurs ne sont pas enthousiastes a ce que mon PhD dure plus de 4 ans, donc ayant déjà fait 1 an, je pourrais peut etre le terminer en 2 ou 3 ans, ce qui a mes yeux est de bonne augure. De plus, cela reste a voir, mais il y aurait une possibilite de partir a Cambridge finir ma these, une fois tout terrain termine…
Bref, vous comprenez maintenant je l’espere pourquoi il m’est difficile de communiquer en ce moment, ce n’est pas une periode tres agreable a traverser. J’aimerais tant avoir la possibilite de voir mes amis en France, de discuter avec vous, pour vivre ces reels echanges qui me manquent tant ici. Car de fait, plus le temps passe ici a vivre isole, plus je m’introvertis et plus tout contact des qu’il est possible me devient difficile a gerer. Le probleme du serpent qui se mord la queue…
Mais je m’accroche par je ne sais quelle force, en accumulant activites et projets. Il y a le velo ou je m’eclate litteralement les fessiers et mollets chaque jour en me rendant a la fac sur un nouveau velo de course que je viens de m’offrir. Il y aussi la quete de nouvelles scenes a photographier, si possible a magnifier; d’ailleurs je suis quelque peu en retard dans la preparation d’une expo photo qui sera faite durant une journee sur le campus en mi-mars. Il y aura des jeudi soir, ce nouveau cours sur la creation et l’edition de films auquel je viens de m’inscrire, et qui n’a rien a voir avec mon PhD bien sur. Et puis des personnes a aller voir sur la cote, et des activites a faire avec les colocs.
Apres 3 semaines de silence voire plus, merci d’avoir pris la patience de lire ce message qui je le reconnais sans probleme avait un certain but psychoanalytique… j’espere aussi que vous ne me demanderez pas de regler vos honoraires!
En esperant reprendre contact rapidement avec vous, plein de gros bisous a tous,
Sylvain


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Aqeron Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte