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Mentir sur les livres que l'on n'a pas lu, un acte de civilisation

Publié le 06 mars 2009 par Actualitté
Les Anglais sont des menteurs, les Crétois aussi, alors tout le monde devrait vivre en bonne entente, semble-t-il. Hier, une étude mettait à nu les comportements de nos voisins anglais, qui prétextent facilement avoir lu un livre alors que pour 61 % des interrogés, ils n'en ont même pas lu la quatrième de couverture.
Pour Melanie McDonagh, qui intervient dans les colonnes du Telegraph, mensonge et dissimulation ne sont normalement pas des traits de caractère appréciables. Mais dans ce cas de figure, le fait de mentir à propos de la littérature inverse la tendance. Bien au contraire, le mensonge sur les livres serait, selon elle « un art civilisé ».
Ainsi, prétendre que l'on a lu 1984, Ulysses ou Guerre et paix, alors que ce n'est pas le cas, c'est entrer dans un canon littéraire et un schéma culturel qui fixe une appartenance. En ce sens, connaître, c'est déjà une partie de savoir. Citant l'ouvrage de Pierre Bayard, Comment parler des livres que l'on n'a pas lus, elle évoque ce droit à bluffer librement en avançant que l'on a lu tel ou tel. Ainsi, on entrerait dans une stratégie d'adaptation à notre civilisation et notre environnement social.
Si le mentir prime alors sur la vérité, c'est également que nous nous intégrons dans un groupe, une mouvance et que celle-ci exige de nous et finalement, ces livres, on sait qu'il faut les avoir découverts. Tromper à leur sujet ne signifie pas que l'on ne les ouvrira jamais. Un certain socle de connaissances, plus ou moins approfondies est essentiel pour coexister avec nos semblables : cette vérité peut s'accommoder çà et là d'un mensonge ou deux...

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