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O’boys

Par Elgade

oboys

O’boys est une sortie qui a fait beaucoup de bruit chez les libraires. Une bd élue coup de coeur à peu près partout où vous vous déplacerez. O’boys est d’abord une bd ambitieuse puisqu’elle affiche l’adaptation du cinquième meilleur livre de tous les temps selon le magazine Time: Les aventures de Huckleberry Finn. Comme le roman, c’est une bd à la première personne, la narration suivant les pensées de “Huck“.

L’histoire commence en plein coeur du Mississippi à la même époque que celle du New york des années 30, dans  La cuisine du diable. On retrouve cette fois un environnement marqué par les disparités sociales, le paupérisme ambiant, l’alcool (toujours omniprésent à l’instar de La cuisine du diable), la violence et la corruption (de mise également), mais aussi le racisme si ce n’est l’esclavagisme (aboli en 1865 aux Etats Unis). Le roman dénonçait les violences et la cruauté des hommes qui alimentaient le racisme avec une virulence incroyable. Il le faisait avec une telle force qu’il parvint à créer des polémiques encore d’actualité aujourd’hui. C’est ce qui explique, au regard des débats qu’il suscite toujours, que le roman fasse partie de l’Histoire. Une histoire plutôt sombre, donc.

Le meilleur ami de Tom Sawyer nous raconte dans ce premier album les débuts de son amitié avec Jim, un esclave noir au service de son père adoptif. Avec lui, il prendra la fuite pour l’Aventure de sa vie. Il commencera par sortir dans ces clubs noirs où le blues est né… Des clubs où il découvrira les plaisirs dangereux de l’alcools. Clin d’oeil à Robert Johnson, nous retrouverons l’incroyable musicien Historique (lui aussi) dans un de ces clubs jouer et chanter Me And The Devil Blues (titre du manga chroniqué il y a quelques mois) et nous parler de son pacte avec le diable…

 

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L’histoire, d’une ambition sans borne car imprégnée de faits réels et d’adaptations romanesques Historiques, est remarquablement scénarisée (on imagine la difficulté de la chose) et la mise en scène est simplement parfaite. On parvient, en un seul tome à nous donner un sentiment de satisfaction rare.

Quant aux dessins, ils sont, dans le respect de la trame du scénario, réalisés dans les traditions de la vieille école. Et, s’ils ne sont pas toujours franchement réussis, ils contribuent à crédibiliser le récit par des traits naturels et une coloration très contrastée. Des couleurs très vives qui traduisent le choix de contrebalancer la noirceur profonde de l’histoire.

Ici, aussi vous vous surprendrez à ressentir la moiteur du Mississippi vous coller à la peau en pleine lecture. Une lecture qui sera longue (la bd ne se lit pas en un jour!) et passionnée!

E.

cooool


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