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Ils ne savent pas ce qu'ils font, Luc 23

Publié le 09 mars 2009 par Chroneric

La fillette a 9 ans, elle se fait violer par son beau-père, elle risque sa vie avec une grossesse, et tout ce que trouve à dire le Vatican par la voix du cardinal Giovanni Battista Re, c'est que "le viol est moins grave que l'avortement". La mère et la fillette, ainsi que les médecins, ont été excommuniés, mais c'est tout juste si le beau-père ne va pas être béatifié.

Après la tentative de réintégration des évêques excommuniés dans le giron de l'Eglise, voici que le conservatisme prend toute sa splendeur en condamnant la victime. Tout bon chrétien ayant du bon sens peut sentir qu'il y a comme un malaise. La présence de Benoît XVI sur le siège de Saint-Pierre a réveillé les vieilles traditions religieuses dont la punition des fidèles qui ne suivent pas au pied de la lettre les préceptes édictés par l'Eglise. Nous ne sommes pas loin des bûchers. Ceci étant dit, il faut voir ici non pas un acte religieux mais un acte politique.

Depuis que l'Eglise a été exclue plus ou moins des décisions politiques, elle s'est sentie affaiblie et ne se voyait que dans le rôle de distraction publique. Alors, ma question est simple : est-ce que l'Eglise catholique tente de rentrer dans les sphères décisionnelles ? Ce qui est arrivé à cette pauvre fillette et à sa mère est un exemple de quoi est capable l'Eglise si elle n'est pas entendue sur les sujets à la mode : avortement, euthanasie, adoption de couple homoparental et autres joyeusetés sociales. Le message est clair il me semble : les menaces d'excommunication pèsent sur les dirigeants qui appliqueraient des lois contraires à la morale apostolique. Il faut relativiser. Pour qui est-ce qu'un tel acte peut être grave ? Les bons chrétiens, limite intégristes, du genre Fraternité sacerdotale de Saint Pie X ou Saint-Nicolas-du-Chardonnet, peuvent prendre cette excommunication comme une exclusion de l'accès au paradis. Mais pour les autres ?

Ce que l'on pourrait également voir dans cette médiatisation du Vatican, c'est la tentative par des groupuscules ou des sous-branches de l'Eglise de remettre la main sur ce grand patrimoine immobilier et économique. Je pense notamment à l'Opus Dei. Vaste organisation conservatiste dont le but n'est pas d'annoncer la bonne parole mais d'opérer à une énorme ingérence dans les populations fragiles qui ont perdu tout repère. Je vais peut-être un peu loin mais cet organisme ne m'inspire pas confiance et je serais tenté de l'assimiler à une secte qui cherche à contrôler les peuples. Comme les Francs-maçons ou la Scientologie, il y a toujours des gens en ce bas monde qui cherche à s'octroyer des pouvoirs politiques et économiques.

Ceci étant dit, le problème pour l'instant c'est le comportement inouï et surréaliste de ce cardinal et donc de sa hiérarchie. De tels agissements c'est la porte ouverte aux abus. Remarquez, comment voulez-vous que des évêques ou des cardinaux sachent ce qu'est le traumatisme d'un viol ou les nuits blanches passées à décider de se faire avorter ? L'Eglise devrait déjà faire un peu de ménage en son sein parce qu'avec une élection papale hyper opaque et une gestion de cet Etat qui l'est tout autant, le Vatican devrait se garder de donner des leçons de morales aux Nations modernes en pleine mutation côté progrès social.

En tous les cas, c'est mal parti pour donner aux brebis égarées l'envie de revenir assister aux célébrations dominicales voire d'embrasser le métier. Qu'en pense Madame Boutin ?


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