Magazine Asie

Au travail!!!

Publié le 10 mars 2009 par Antoine.c

Quand je regarde le calendrier je ne peux pas y croire... Déjà quatre mois en Chine. Il est plus que temps de mettre à jour  ce blog (qui vu la fréquence de mes messages ne mérite pas encore ce nom) car pour le moment, Antoine a Beijing est resté coincé a Paris, à la veille de son départ.

Il s'est passé tellement de chose en ces quatre mois qu'il ne me sera pas possible de tout raconter, mais ce n'est pas si grave, car ma vie en Chine ne fait que commencer, et pour le moment, dans mon esprit, je viens tout juste d'arriver.

Mais je souhaite toutefois faire le lien c’est pourquoi je vais résumer en quatre messages les quatre mois déjà passés ici…Ce ne sera pas facile mais je vais m’efforcer de raconter l’essentiel.

Novembre

Ah novembre...Ça parait si loin et c'est pourtant si frais dans ma mémoire. De retour de vacances j'ai eu 15 jours pour finaliser les derniers préparatifs: finir mes cartons, voir mes amis, dire petit à petit au revoir à Paris à mon quartier à ma vie en France.

Je n'étais pas vraiment pressé de partir. En effet, à mesure que la date fatidique approchait j'ai soudain été pris de nombreuses appréhensions: et si Pékin ne me plaisait pas? Et si le travail n'était pas intéressant? Est ce que ce projet de partir en Chine n'était pas une lubie qui aurait tourné a l'obsession au fil des années?

Ce sentiment m'a surpris voire décontenancé pendant un temps. En effet je partais en Chine après tout, et c’était ce que j’avais voulu pendant des années, mais dans le même temps je ne pouvais nier que ce voyage était tout de même un saut dans l'inconnu pour deux ans, sachant que je ne pourrais en aucun cas rentrer sur un coup de tête, n'ayant plus aucun point de chute en France après mon départ.

Lorsque le grand jour est arrivé, je n'en menais donc pas large et lors du décollage, j'ai été pris pour la première fois de ma vie au cours d’un voyage d’un vrai sentiment de tristesse, ou plutôt de nostalgie en voyant la piste défiler dans la nuit de Roissy.

Cette tristesse n’était pas celle de partir, ça non car je le répète c’est ce que je voulais depuis des années, mais plutôt de dire au revoir a ce moment précis a toute une période de mon existence. Il est rare de pouvoir constater avec une telle clarté qu'une époque de sa vie est terminée et que l'on entre dans une autre.

Je savais à ce moment précis que, quoi que me réserve l'avenir, il y aurait un "avant" et un "après" Pékin.

Je quittais la France, mon diplôme en poche, pour prendre mon premier travail tout en disant adieu à ma vie d’étudiant, à mes habitudes en en sachant que lorsque je rentrerais en France, dans quelques années, ce ne serait pas pour y reprendre cette même vie là ou je l’avais laissée.

Tout d’un coup la routine de ces dernières années, que j’avais rêvé de quitter, me sembla bien sympathique.

7 heures de vol plus tard, alors que l’avion survolait le désert de Gobi, et après une nuit de sommeil troublé ce sentiment avait totalement disparu, ne restait alors que l'excitation à l’idée de commencer une vie nouvelle, en rêvant à tout ce que l’avenir pourrait me réserver.

Quelques heures après, alors que je contemplais les tours flambante neuves du quartier d'affaires de Pékin du 40eme étage d'un grand hôtel, ma valise posée sur mon lit, les derniers doutes s’étaient évanouis et je savais que j’étais exactement là ou je devais être.

Deux jours plus tard, je commençais le travail et, après une semaine au bureau, mes toutes dernières appréhensions disparaissaient: le travail ne serait pas facile, c’était une certitude, mais l’équipe était jeune, internationale et très sympathique.

Mes premières sorties dans Pékin me laissèrent sans voix.

Je ne reconnaissais en rien la ville que j’avais visitée pour la seconde fois cinq ans plus tôt.

De manière générale la physionomie générale de Pékin a beaucoup changé. Du moins le centre et les quartiers d’affaires. On y voit des bâtiments flambants neufs dont la figure de proue est l’incroyable CCTV Tower.

.

1

.

5

.

Le vieux Pékin et de très nombreux hutongs ont laissé place à des barres d’immeubles pas toujours très belles mais dans le même temps un véritable sentiment de modernité se dégage de certains quartiers de la ville. Heureusement, il suffit parfois de prendre une petite rue de côté pour retrouver le vieux Pékin, ses marchands ambulants, ses cours d’immeubles animées et tout ce qui faisait autrefois le charme de la ville.

.

10

.

En revanche, je ne me souvenais pas d’une telle pollution. Certains jours il est difficile de voir à 100 mètres tellement l’air est chargé en particules (mélange de pollution mais aussi de sable et de poussière car Pékin est aux portes d’un désert). Et les indicateurs géographiques sont parfois un peu inquiétants.

Conversation de bureau un lundi :

Antoine : Qu’as- tu fais ce week-end ?

Collègue : Moi ? Je suis allé visiter un musée.

Antoine : Ah oui? Où ça ?

Collègue : Oh bah pas tout près c’était entre le 4ème et le 5ème périphérique.

Antoine : ....

Autant dire qu'il vaut mieux ne pas mesurer la qualité de l’air de Pékin si on veut pouvoir dormir tranquille le soir…

Les Pékinois aussi m’ont semblé très changés. Sans rentrer dans les détails, les trois choses qui m’ont, au tout début marqué furent, dans l’ordre, le fait qu’ils crachaient infiniment mois qu’avant. Le bruit du profond raclement de gorge précédent l’expectoration avait rythmé mes deux premiers voyages en Chine, de même que le souci de ne pas me prendre de crachat bien épais sur les chaussures, ce qui arriva malgré tout quelques fois.

Je les ai trouvés beaucoup plus disciplinés et disposés à faire la queue, on était loin des batailles épiques de mes premiers voyages pour l’achat d’un ticket au guichet du métro, où le jeu consistait à avoir le bras suffisamment long pour passer la main dans la lucarne du guichet devant tous les autres.

Enfin, les Pékinois d’après les J.O n’ont plus la fascination d’antan pour les étrangers, qui m’avait valu de me prendre pour une star lors de mon premier voyage en Chine, il y a 7 ans, au cours duquel le simple fait de me balader dans la rue provoquait la curiosité des passants et me valait de me faire prendre en photo.

Ces observations ne sont que des grandes tendances et ne sont pas à généraliser à l’ensemble de la Chine, car j’ai eu la possibilité de me rendre compte, par la suite, en sortant un peu de Pékin, que si les grandes villes chinoises évoluent à une vitesse inimaginable, l’intérieur de la Chine, lui, n’a pas changé de manière aussi spectaculaire.

Après une dizaine de jours d’adaptation, je me lançais dans la recherche d’un appartement. Sachant que je ne me sentirais chez moi à Pékin que lorsque j’aurais défait mes cartons de déménagement et enfin trouvé un quartier d’attache.

Je ne le savais pas encore, mais la recherche d’un toit se révélerait beaucoup plus compliquée que je ne l'imaginais...


Retour à La Une de Logo Paperblog