Magazine Culture

Lecture écran #2 : sur liseuse

Publié le 11 mars 2009 par Menear
<< Voilà bientôt un mois que j'utilise quotidiennement la liseuse Sony PRS 505, temps venu de rendre compte de ces premières semaines d'expérience.
sony-prs505.jpg
La machine a la taille d'un livre format Librio, disons, poids 250g environ, quelques centimètres d'épaisseur à peine et finition gris métallisé pour la version commercialisée en France via la Fnac. La machine est livrée avec couverture cuir qui protège l'écran pendant le transport, couverture légèrement aimanté à la façade. L'allure est simple, peu de boutons sur la face, un menu de sélection accessible facilement et deux emplacements différents pour tourner les pages, l'un à droite, l'autre à gauche. La Sony PRS 505 a bien été pensée pour être utilisée le plus simplement du monde.
Concrètement voilà ce que l'on en fait : raccordée facilement via cordon USB à l'ordinateur, on peut importer 200mo environ de livres numériques (PDF, RTF, EPUB, etc.) ou MP3 avec possibilité d'y glisser une carte SD supplémentaire. Après alimentation de la machine en livres et recharge, on ouvre le menu qui classe les fichiers par titres ou par auteurs, on sélectionne le livre choisi et on y est. Possibilité ensuite de zoomer sur le texte et de corner fictivement la page pour garder trace des passages à creuser (pouce gauche). Pas plus compliqué que ça.
La grosse innovation de cette nouvelle génération de liseuse numérique c'est l'écran. Il n'est pas LCD ni rétroéclairé, il fonctionne avec la technologie dite de « l'encre numérique » qui permet de moduler le texte sur des niveaux de gris. L'écran émule véritablement le papier avec noir d'une seconde environ le temps de charger la page. De cette façon : aucun soucis de lisibilité (que la lumière soit forte ou non, qu'on se trouve en intérieur ou au dehors, etc.) et surtout aucune fatigue visuelle. La première fois que j'ai vu la machine en démonstration à la Fnac, j'ai même cru qu'on avait glissé un papier promotionnel sur l'écran : ce n'était pas le cas.
En énergie la PRS 505 consomme peu (elle ne consomme rien pour l'affichage simple de la page mais uniquement lorsqu'elle charge le menu ou la page à venir) : bientôt un mois d'utilisation quotidienne, je ne l'ai pas rechargée depuis le premier jour, j'en suis encore à la moitié de mes batteries. Au quotidien, la machine se range facilement, prend peu de place, et permet le transport de dizaines-centaines de livres compressés.
liseuse.JPG
Ici en test avec Si la main droite de l'écrivain était un crabe d'Eric Chevillard.

Plus mitigé en revanche concernant la compatibilité des fichiers avec l'écran réduit : certes la liste des fichiers acceptés est longue, mais les dits fichiers doivent être correctement paramétrés pour pouvoir s'afficher idéalement sur l'écran. C'est aussi le problème de la non universalité des formats proposés : l'EPUB, censé devenir, à terme, le format de référence, le MP3 des fichiers textes, ne permet pas, pour l'heure, la justification du texte. On se rabat du coup sur le PDF qui fait figure de format par défaut, mais il doit être adapté avant importation sur la liseuse, sinon le texte s'affiche trop gros ou trop petit et ne permet pas un confort de lecture optimale. Des logiciels, comme Calibre, existent pour permettre une conversion facile et en douceur, mais celle-ci n'est pas toujours exempte de défauts ou d'incohérences. La solution est largement viable et très peu handicapante ; elle prouve simplement que ce modèle de lecture numérique n'est pas encore prêt pour une diffusion de masse, le processus devant être simplifié à l'extrême, comme pour la musique numérique : un fichier sur un lecteur égale une lecture, point barre. Gommer au mieux et au plus vite les intermédiaires de conversion.
Ceci étant, cette parenthèse est une broutille : en s'approvisionnant directement sur des sites qui préparent en amont la composition du texte comme Feedbooks ou Publie.net, le problème disparaît et le texte s'affiche parfaitement adapté au format.
Ce qui nous amène à la question du « quoi lire » : des livres numériques, bien sûr, mais où les trouver ? Publie.net, on l'a dit, avec sélection de plus de deux cent textes contemporains à présent et qui vient de lancer son système d'abonnement très intéressant (65€ pour un an de consultation libre en ligne, 95€ pour un an de consultation plus téléchargement de tous les fichiers ; j'ai moi-même opté ce week-end pour la deuxième formule). Profitons-en pendant que ça dure et que c'est à bas prix, m'est avis que ce système d'abonnement, on ne le trouvera pas chez les « gros » de la concurrence avant un bon bout de temps...
Autre matière à exploiter avec la liseuse : les flux RSS. On peut facilement, via Feedbooks et son petit logiciel News Stand, s'abonner un flux RSS quelconque (disons celui de ce blog, de n'importe quel autre ou d'un flux actu type Le Monde) ; ensuite, une fois le fameux logiciel installé, à chaque connexion de l'appareil sur l'ordinateur, le logiciel télécharge automatiquement le flux mis à jour. De cette façon, on peut simplement recharger sa Sony en blogs ou nouvelles du jour le matin avant de partir pour lecture dans la journée.
Un gros bémol cependant concernant l'expérience liseuse jusque là : l'incroyable frilosité des grands groupes impliqués dans l'aventure. La Fnac et Gallimard, comme on l'a vu il y a quelques mois, ne proposent que des textes à prix fort et à la mise en page pas toujours adaptée au support liseuse. La timide campagne de promotion de la Fnac également, qui communique peu sur ce produit, qui laisse la machine végéter dans un coin du magasin ou personne ne pensera à aller chercher (Fnac des Halles et Fnac Montparnasse à Paris : tourner longtemps avant de trouver l'appareil abandonné près des GPS). Encore la Fnac : on ne propose aucun livre préenregistré dans la machine ou offert à l'achat, alors même que dans les pays anglo-saxons, on inclut parfois cent classiques libres de droit avec la machine ; en France, nous n'avons droit qu'à un catalogue Hachette pas vraiment calibré pour la taille de l'écran. Toujours la Fnac : rappelons qu'aux USA la Sony PRS 505 est vendu 300$ ; en France, c'est 300€, on prend bien le consommateur français pour un imbécile. Cette timide expérience dans le domaine fait plutôt penser à un alibi : nous avons tenté l'expérience, pourront-ils dire, et ça n'a pas marché. Facile.
Je me refuse pourtant de terminer ces lignes sur une note négative. Ma liseuse, depuis bientôt un mois que je l'ai, je m'en sers tous les jours, que ce soit pour la lecture de classiques libres de droit, du texte numérique contemporain, actu, blogs ou pour mes travaux persos. Au bout de deux pages tournées au pouce, je m'y suis fait. Ça ne m'empêche pas de lire de vrais livres en parallèles, mais pour moi le geste est devenu identique, et la pratique aussi.
Des liens essentiels pour tout possesseur de Sony PRS 505 compilés ici :
- Tiers Livre article et forum dédié
- Calibre pour la conversion des PDF
- Publie.net pour le texte numérique contemporains
- Feedbooks pour sa sélection de classiques libres de droit et son logiciel News Stand

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Menear 147 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine