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Le prof et les békés

Publié le 06 mars 2009 par Jmichel
Il existe un blogueur érudit dont les textes sont souvent fort intéressants. Il m’est même arrivé d’en recommander ici même la lecture.
Ce blogueur étant prof d’université, j’ai pensé titrer cet article « prof ouvert –prof fermé », sous-entendu à la discussion.
J’ai dû (bien involontairement) vexer un jour ce blogueur, car lorsque j’interviens sur son blog, il me fait sentir clairement que je l’ennuie (ou que je l’agace, au choix) et clôt rapidement la discussion avant même qu’elle ne soit engagée.
Ce blogueur, assez conservateur me semble-t-il, ne supporte pas les revendications d’où qu’elles viennent.
Sa technique est assez bien rodée : elle consiste à décrédibiliser un mouvement revendicatif en focalisant son argumentation sur un point (ou un militant) particulier discutable et en matraquant dessus pour éviter toute discussion sur les autres points.
C’est ainsi par exemple que, pour lui, le mouvement des enseignants-chercheurs se résume à la résistance des profs de droit pour la défense de leurs privilèges (la fourniture de consultations aux entreprises en l’occurrence).
Ses articles sont de véritables attaques en règle contre ses confrères juristes, et on peut se demander ce qui motive autant de haine : malveillance ou amertume que la spécialité de ce blogueur prof d’université ne lui permette pas de valoriser ses propres recherches auprès des entreprises sous forme de consultations rémunérées ?
Car tout prof de fac peut vendre des consultations à l’extérieur, mais encore faut-il qu’il ait quelque chose à vendre qui intéresse les entreprises !
Sur le mouvement des guadeloupéens, ce blogueur s’est défoulé dans plusieurs articles. En résumé, ils coûtent trop cher à la métropole, ils n’ont qu’à regarder et comparer la situation de leurs frères d’Haïti, et que s’ils continuent à nous emmerder, il faut leur accorder l’indépendance et qu’ils se démerdent.
J’essaie donc dans mes commentaires d’amener la discussion sur les békés, sur leur pouvoir monopolistique et le blocage de l’économie du fait de leur mainmise sur toutes les relations commerciales.
C’est alors que l’interrupteur bascule de prof ouvert à prof fermé : les békés, il connaît à peine ou plutôt il ne veut pas en parler. Seule réponse obtenue :
c’est l’ordre des choses que les puissants profitent de leur puissance !
« Il n'y a rien à dire sur votre histoire de camions et de békés; partout dans le monde ceux qui ont le pouvoir économique s'en servent. Que dire de plus? »

Le mode de fermeture est simple comme le montre l’exemple suivant (c’est la seconde fois que je l’expérimente) :
moi :
« Si vous aviez regardé ce soir ou jamais, (…). Enfin une émission qui dénonce la main mise de vos amis békés. »
lui :
« "Mes amis békés" ? Je ne connais pas un seul béké et je ne vois vraiment pas ce qui peut justifier pareille formule.
Les 40, 50 ou 60% existent à la Réunion ou ailleurs (où 'il n'y a pas de béké et où De Chateauvieux a depuis longtemps retiré l'essentiel de ses billes).
A force de vouloir parler de tout, on dit n'importe quoi ce qui est exactement le sujet de mon post sur Madame Taubira.
Bové à été prudent d'attendre son retour en France pour parler de la suppression des 40% aux Antilles car à coup sûr son cher ami Elie (fonctionnaire à 40% et plus) lui aurait sûrement flanqué son poing dans la figure. "Touche pas à mes 40%!"
Tout cela et vos propos sont tristement comiques. »
moi :
« Quand je dis vos amis, cela signifie amis politiques. Le fait que vous détourniez la conversation chaque fois qu’on pose le vrai problème de leur monopole le démontre suffisamment. »
lui :
« Ce débat est si indigent que je préfère y mettre un terme; les békés mes amis politiques! On aura tout entendu; vous devriez correspondre avec Taubira et Michel Collon, vous êtes faits pour vous entendre! »

Un débat sur le système économique de la Guadeloupe, indigent. Pourquoi pas !
Examinons donc les arguments non indigents du blogueur prof d’université, par exemple sur Madame Taubira avec qui il m’a conseillé de correspondre car, comme moi, elle dit n’importe quoi :
« elle a désormais repris son look afro (avec les petites tresses) qu’elle avait suspendu sur les conseils de Mamadou (son coiffeur de la rue du Château d’eau, dans le 10ème ) qui redoutait pour elle un début de calvitie.
son apparence garantissant toutefois son «ultra-marinité plurielle »
L’élément constitutif majeur de Madame Taubira, députée de Guyane (et non de la Guadeloupe, mais elle a caché ce détail à Calvi) est sa grande gueule et surtout son habitude constante de l’ouvrir sans cesse et à tout propos. Dans un débat à la télé ou à la radio, pas besoin d’autres intervenants, puisque, de toute façon, elle sera seule à parler, de rien et de tout, prenant la parole à tout propos et la coupant, de ce fait, à tous les autres.

Face à des arguments aussi brillants et percutants, que peut-on opposer ?
C’est du Marius, Comte de Saymore, mais par quelqu’un qui se prend au sérieux ce qui enlève tout le comique et souligne le mépris du mandarin.
Petite remarque sur les institutions françaises que semble méconnaître ce mandarin : un député représente la République et non la circonscription dans laquelle il est élu. Madame Taubira est députée de la République, et pour une fois qu’un député ne cantonne pas ses interventions au seul profit de sa seule circonscription, cela doit effectivement être souligné, mais en sa faveur.

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